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Déjantés du ciné
28 mai 2008

Malabimba, the malicious whore d'Andrea Bianchi

Malabimbaaffich2Réalisé par Andrea Bianchi
Année : 1979
Origine : Italie
Durée : 87 minutes
Avec : Katell Laennec, Patrizia Webley, Mariangela Giordano...

 

FICHE IMDB

 

Réalisé par Andrea Bianchi, honnête artisan du cinéma d’exploitation italien, auteur notamment du plutôt sympathique "Le manoir de la terreur" ou du giallo érotique "Nue pour l’assassin", ce "Malabimba, the malicious whore" offre un démarquage assurément tourné vers l’érotisme de "L’exorciste", mais en étant jamais vulgaire grâce à une ambiance troublante de tous les instants.
Le script suit la possession d’une adolescente par l’esprit d’une de ces ancêtres complètement dépravée, qui va plonger la jeune fille dans un univers lubrique et vulgaire.

La séquence introductive prend place dans le château familial où se confinera l’action du métrage, pour nous faire suivre une séance de spiritisme au cours de laquelle les membres d’une famille aidés par une extralucide, au lieu d’invoquer l’âme de l’épouse défunte du maître des lieux, vont réveiller un esprit démoniaque qui va d’abord se manifester en débraillant les personnes présentes pour bien démontrer son avidité sexuelle (les chemisiers s’ouvrent, tout comme les braguettes…) avant de s’élancer dans les couloirs du manoir, pour essayer de posséder sans succès l’esprit d’une bonne sœur qui après quelques trémoussements réussira à revenir à elle, avant de s’en prendre à la chambre de la jeune Bimba et vraisemblablement d’investir son corps.

Cette première mise en situation aura le large mérite d’être instantanément captivante et séduisante, par l’atmosphère très gothique qui se reflétera de ce château quand même lugubre que l’esprit maléfique va traverser en semant désordre et fracas de façon très graphique et auditive avec ces grognements et ce souffle rauque accompagnant la séquence, pour ainsi plonger tout de suite le spectateur dans l’ambiance.
L’intrigue va alors mettre en avant ses différents personnages en pleine discussion pour mettre en avant la disgrâce financière de cette famille en apparence aisée mais endettée au point de faire songer au propriétaire, Andrea, un homme veuf, de vendre les lieux, au grand désarroi de sa mère qui le verrait plutôt épouser la femme de son autre fils grabataire (mais très riche), la pulpeuse Nais, ceux-ci vivant également sur place.
Mais rapidement, les signes de la présence maléfique vont opérer autour de la jeune Bimba, adolescente esseulée dans ce château, par un buisson renfermant un serpent, puis surtout lorsque la demoiselle va au cours d’un repas se mettre à proférer des insanités à caractère sexuel à la surprise générale.

Ensuite, le métrage va développer conjointement des situations liées aux relations ambiguës qui vont lier les différents protagonistes, nous amenant à découvrir les penchants masochistes de Nais (qui sera violentée par un amant) puis sa nouvelle liaison avec Andrea, tout en privilégiant bien entendu la possession de la jeune Bimba, qui va devenir une véritable obsédée sexuelle s’adonnant au voyeurisme (élément bien pratique pour relier les différentes sous intrigues) ou n’hésitant pas à se dévêtir lors d’une soirée donnée au château (faisant de la sorte écho à une célèbre scène de "L’exorciste"), mais surtout en s’offrant une puberté exacerbée par des masturbations montrées de manière assez explicites, détournant par exemple à l’occasion un nounours en peluche de son rôle purement amical, quand ce ne sera pas son propre père qu’elle cherchera à embrasser sur la bouche, avant de pratiquer une fellation sur le pauvre frère invalide cloué dans son lit, pour une autre séquence profondément dérangeante et troublante.
Finalement, ce sera la nonne du château qui se révélera être la seule personne capable d’aider Bimba, mais en payant largement de sa personne, lors d’un final terriblement douloureux (la défloraison) et vicieux.

Alors bien sûr, le métrage alignera de multiples séquences érotiques très osées, mais celles-ci s’inséreront de manière naturelle à l’ensemble, nous renseignant ainsi de la sorte aussi bien sur le degré d’avilissement de la malheureuse héroïne que sur la perversion plus humaine des membres cupides ou dépravés de cette famille. En plus, ces scènes lascives et remarquablement mises en avant par le réalisateur, donnant le sentiment au spectateur d’être lui aussi voyeur, seront toujours troublantes, du fait de l’âge bien jeune de Bimba, passant d’une innocence presque enfantine à une luxure diabolique révélant ses charmes naissants sans aucune pudeur.

Et bien entendu, en lorgnant dans sa seconde partie vers la "nunsploitation" avec cette bonne soeur pervertie à son tour pour sauver Bimba, la métrage se dotera d’un caractère offensif et provocateur évident.
Par contre, on pourra regretter les quelques inserts hardcore, visiblement rajoutés à des fins bassement mercantiles après le montage du film, pour quelques gros plans sans intérêt.
L’interprétation est extrêmement convaincante, portée par la jeune Katell Laennec (dont ce sera la seule apparition cinématographique) époustouflante de crédibilité dans le rôle envoûtant et émouvant de Bimba, tandis que Patrizia Webley sera vraiment efficace en charmeuse perverse. La mise en scène d’Andre Bianchi sera efficace, adaptée pour soigner aussi bien les décors que la beauté des séquences.

Donc, ce "Malabimba, the malicious whore" sera véritablement troublant, passionnant et son mélange des genres se manifestera de façon cohérente et en même temps audacieuse et sordide !

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