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Déjantés du ciné
6 septembre 2008

Dorothy d'Agnès Merlet

dorothy1Réalisé par Agnès Merlet
Année : 2008
Origine : Royaume-Uni
Durée : 102 minutes
Titre original : Dorothy Mills
Avec : Carice Van Houten, Jenn Murray...

FICHE IMDB

Résumé : L'enquête d'une psychiatre sur une adolescente atteinte du syndrome de la personnalité multiple.

Dorothy a été réalisé par la cinéaste française Agnès Merlet, auteur de plusieurs courts métrages et de deux longs métrages, le dernier datant de 1997. Il s'agit d'un « thriller psychologique avec un développement surnaturel » (déclaration d'Agnès Merlet).

Le film se déroule sur une île au Nord de l'Irlande. La psychiatre Jane Morton a décidé de se rendre dans cet endroit isolée où une adolescente visiblement très perturbée, Dorothy Mills, est accusée de tentative de meurtre sur un bébé. La jeune Dorothy semble souffrir du syndrome de la personnalité multiple.

Au casting de ce film on retrouve dans le rôle de la psychiatre la néerlandaise Carice Van Houten, qui a été révélée par le film Black book de Paul Verhoeven (2006). L'actrice Jenn Murray interprète l'étonnant personnage de Dorothy.

Le film Dorothy bénéficie d'un scénario très efficace et très réfléchi qui permet à la réalisatrice de ne dévoiler que progressivement la trame de son histoire.

Malgré son côté mystérieux et sa révélation qui ne sera donnée qu'à la fin, les inspirations du film sont multiples. On relèvera les plus évidentes.

Il y a d'abord le Carnival of souls d'Herk Harvey (1962) qui est cité à plusieurs reprises et notamment au début du film lorsque l'on assiste à une course-poursuite en automobile, laquelle se termine par une voiture qui tombe dans un fleuve. On notera également que la principale protagoniste de Carnival of souls se prénomme Mary, un prénom qui est utilisé dans une des personnalités qu'utilise Dorothy.

Une des autres sources d'inspiration d'Agnès Merlet est L'exorciste de William Friedkin (1974) avec cette adolescente qui change de personnalité, utilise plusieurs voix et devient par moments incontrôlable. Dorothy donne l'impression d'être possédée.

La dernière source d'inspiration, peut-être d'ailleurs la plus importante, est The wicker man (1973) de Robin Hardy, où l'on retrouve comme dans Dorothy une scène de fête païenne. Mais de manière plus générale, c'est l'ambiance du film qui peut faire penser à The wicker man. Comme dans ce film, Dorothy évoque une communauté qui vit en vase clos, de manière complètement indépendante. Cette communauté a semble-t-il  des secrets qui sont difficilement avouables, ce qui explique certainement que la plupart de ses membres n'apprécient guère la présence d'une étrangère, en l'occurence la psychiatre interprétée par Carice Van Houten. Alors que The wicker man montrait une communauté solidaire malgré des moeurs étranges, celle du film Dorothy est au contraire divisée en deux clans : il y a d'une part plusieurs hommes qui semblent particulièrement rustres et d'autre part plusieurs catholiques bien fanatiques.

La réalisatrice Agnès Merlet met d'ailleurs en exergue cette communauté religieuse fanatique qui se sert de Dorothy.

Car on comprend au fur et à mesure que les enjeux sont bien plus complexes qu'il n'y paraît au départ. La jeune Dorothy est l'objet de toutes les attentions. Son syndrome de la personnalité multiple qui la rend schizophrénique permet également de révéler de nombreux mystères. Car pendant un bon moment le spectateur se demande pour quelles raisons Dorothy fait coexister en elle plusieurs personnalités. Les transformations physiques et psychologiques de Dorothy qui apparaissent à l'écran sont très réussies et participent au sentiment d'étrangeté, voire de malaise, que procure le film.

Le film d'Agnès Merlet est aussi une réflexion sur la question de la compassion et sur la notion de vengeance. La réalisatrice utilise à merveille l'actrice Jenn Murray, qui joue Dorothy, car cela lui permet de mettre en place efficacement son thriller psychologique.

Si la psychiatre Jane Morton tente d'aider pour le mieux la jeune Dorothy, elle est rapidement dépassée par les événements et surtout, comme dans The wicker man, elle finit par apprendre des choses qu'elle ne devrait pas savoir. D'autant que la psychiatre se retrouve victime de l'influence du lieu où elle se situe et de l'adolescente, à savoir Dorothy, qu'elle fréquente : Jane Morton parvient difficilement au bout d'un moment à faire la différence entre ce qui est réel et ce qui ne l'est pas (lorsqu'elle entend des bruits bizarres en haut de sa chambre alors qu'il n'y a personne, lorsqu'elle aperçoit son fils décédé).

La fin du film est vraiment excellente car elle permet au spectateur de comprendre toute l'ingéniosité du scénario qui donne sens à l'ensemble du film. La réalisatrice Agnès Merlet ne s'est pas contentée de citer plusieurs films célèbres (L'exorciste, Carnival of souls, The wicker man). Elle s'est réappropriée plusieurs des idées développées dans ces films pour mieux brouiller les pistes et pour créer un film très personnel. Mâtiné de fantastique, Dorothy est principalement un drame humain qui réalisé par une cinéaste de talent dont on attend impatiemment le prochain film.

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