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Déjantés du ciné
28 décembre 2008

The visitor de Thomas Mc Carthy

visitorRéalisé par Thomas Mc Carthy
Année : 2007
Origine : Etats-Unis
Avec : Richard Jenkins, Hiam Abbas, Haaz Sleiman, Danaï Gurira ...

 

Durée du film : 103 minutes

FICHE IMDB

Résumé : Un professeur désabusé se retrouve à loger un couple de clandestins. Il se lie d'amitié avec l'époux, lequel lui apprend à jouer du djembé.

Réalisé par Thomas Mac Carthy, The visitor a obtenu le Grand Prix au festival de Deauville en 2008. Et cela est parfaitement mérité. Car ce drame social est un très bon film.

The visitor raconte l'histoire d'un homme, Walter Vale (incarné par un émouvant Richard Jenkins), la soixantaine, qui est professeur d'université dans le Connecticut et qui doit se rendre à New York pour faire un discours lors d'une conférence qui dure plusieurs jours. Ayant un appartement à New York, il s'y rend afin de se loger le temps de la durée de la conférence. Il découvre alors que son logement est déjà habité par un couple, Tarek (qui est syrien) et Zainab (qui est sénégalaise). Afin de permettre au couple de se reloger dans de bonnes conditions, Walter leur propose de les héberger quelques jours.

The visitor est un film très fin sur le plan humain. En effet, il montre que l'on a beaucoup à apprendre de l'autre. Ainsi, les relations entre le jeune Tarek et Walter sont très réussies. Sans but réel dans sa vie, Walter, qui errait jusque-là comme un fantôme (sa défunte épouse lui manquant énormément), trouve en Tarek un ami qui lui apprend sa passion : le djembé. L'un et l'autre se retrouvent dans des parcs à New York pour profiter de la vie et donner des concerts de djembé.

Mais Tarek, en situation irrégulière sur le territoire américain, se retrouve arrêté et Walter remue ciel et terre pour lui venir en aide : il va le voir en prison au parloir (Walter est la fameux visiteur du titre du film), engage un avocat et loge la mère de Tarek.

La politique en matière d'immigration des Etats-Unis est clairement pointée du doigt par l'exemple de Tarek. Après tout, ce dernier ne souhaite que vivre de sa passion. Comme il le dit très justement dans le film, il n'est pas un terroriste. D'ailleurs, les terroristes ne restent pas en prison puisqu'ils ont des contacts et de l'argent qui leur permettent de sortir rapidement. On comprend dans le film que la politique des Etats-Unis en matière d'immigration s'est nettement durcie depuis les événements du 11 septembre 2001.

Et le réalisateur, par le biais de son personnage principal, s'émeut de cette situation qu'il trouve particulièrement injuste.

On apprécie dans ce film la volonté de Walter Vale qui se bat pour son ami Tarek. Ce dernier lui a redonné goût à la vie et Walter veut lui rendre pour sa part la liberté qu'il a perdu (puisqu'il est en prison). Le combat auquel se livre Walter pour tenter de faire retrouver à Tarek sa liberté semble quasiment perdu d'avance mais il garde la foi. Il ne veut pas abandonner son nouvel ami. Le réalisateur du film se sert évidemment du personnage de Walter et de son humanisme pour exprimer son point de vue. 

Walter entretient également une relation très tendre avec la mère de Tarek, ce qui ne lui était plus arrivé depuis le décès de son épouse. Walter revit à nouveau au contact de cette femme. Lui qui ne s'intéressait à plus rien (même pas à son travail d'enseignant) et qui ne fréquentait plus personne retrouve des joies dans sa vie quotidienne. Quant à  la mère de Tarek, elle apprécie l'humanité qui émane de cet homme et qui est aux petits soins avec elle.

Le drame auquel on assiste se joue sur plusieurs niveaux : les relations entre Tarek et sa famille (Walter inclus) ; les relations entre Walter et la mère de Tarek.

The visitor est un film qui joue avant tout sur l'intime et qui touche progressivement son spectateur. Si le réalisateur du film fait un constat pessimiste sur son pays, notamment au niveau du sort réservé aux immigrants illégaux, il laisse entendre qu'une solution autre que l'expulsion est possible, dès lors que les personnes souhaitent s'intégrer dans la société.

Hormis tous ces éléments, le film bénéficie de la très bonne interprétation de ses acteurs, et notamment de Walter Vale qui exprime ses sentiments rien qu'à la vue de son visage.

Le rythme du film est tout à fait satisfaisant. On ne s'ennuie pas une minute devant ce film indépendant américain.

Excellente surprise, The visitor est une très belle étude des rapports humains et un portrait lucide de la politique américaine en matière d'immigration. Voilà donc un film à voir qui rappelle par certains aspects l'oeuvre de Ken Loach.


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Commentaires
W
Très joli film en effet et un Richard Jenkins que j'ai vraiment aimé retrouvé dans ce rôle de qualité.
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