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Déjantés du ciné
15 août 2009

Sleep dealer d'Alex Rivera

sleepdealer2Réalisé par Alex Rivera
Année :
2008
Origine : Etats-Unis - Mexique
Durée : 90 minutes
Avec : Luis Fernando Pena, Leonor Varela, Jacob Vargas...

FICHE IMDB

Résumé : Dans un futur proche, les ressources en eau sont contrôlées par de puissantes multinationales. Un barrage est dressé entre les riches et les pauvres. Face à cet état de fait, quelques personnes tentent de se révolter.

Réalisé en 2008 par le cinéaste mexicain Alex Rivera, Sleep dealer, est un thriller cyberpunk altermondialiste.
Il montre un monde futuriste où l’eau est détenue par des grands groupes industriels et où la liberté de chacun, ou plutôt la liberté des pauvres gens, est bien réduite. D’ailleurs, un immense mur a été dressé à la frontière entre les Etats-Unis et le Mexique. Le film se déroule dans un univers cyberpunk avec des gens qui se relient à une sorte d’univers parallèle où ils échangent des données via des espèces de connecteurs qu’ils font installer sur eux, un peu comme dans Existenz de Cronenberg.

La réalité virtuelle est très présente dans le film et est utilisée pour nous montrer une société où l’exploitation de l’homme par l’homme n’a jamais été aussi importante : si les ressortissants Mexicains ne peuvent pas rejoindre comme ils le souhaitent les Etats-Unis, en revanche les Américains ne se privent pas d’exploiter, même à distance, les Mexicains. Ainsi, on retrouve dans des immenses entrepôts, dénommés Sleep dealers (d’où le titre du film), des Mexicains qui sont reliés à des connecteurs qui leur permettent de travailler à distance en contrôlant des robots qui exploitent en Floride des orangeraies.

Tout est dématérialisé dans cette société : les hommes travaillent ainsi à distance sur des robots ; les souvenirs peuvent être vendus sur une plate-forme virtuelle. Précisément, on se trouve dans une société purement capitaliste où les informations qui figurent dans la mémoire de chacun, se vendent, à condition qu’elles trouvent preneur. C’est la loi de l’offre et de la demande.

Dans ce monde où les pauvres vivent dans des conditions difficiles et sont exploitées, comme c’est le cas au Mexique où se déroule l’action du film, Memo, un jeune homme tente de se rebeller à sa façon en interceptant des données stratégiques.
Il est alors repéré et poursuivi par les autorités gouvernementales. On notera sur ce point que le film critique indirectement la politique des Etats-Unis où la menace terroriste est dans toutes les têtes et donne lieu à des comportements radicaux. Ainsi, le père de Memo décède suite à l’envoi d’un drône par le gouvernement. Le film peut également faire penser à 1984 de George Orwell avec un gouvernement qui scrute les faits et gestes des habitants.
Le reste du film va nous montrer un Memo décidé à subvenir aux besoins de sa famille en se rendant à Tijuana, la ville du futur (où l’on recrute les fameux sleep dealers). Il va alors fréquenter des personnes qui vont progressivement se rallier à sa cause.

Doté d’un pitch très intéressant et d’acteurs qui se révèlent tous assez solides, notamment l’acteur  Luis Fernaando Pena qui joue le rôle de Memo, Sleep dealer est pourtant une énorme déception. La mise en scène est épouvantable avec plusieurs effets clippesques (ralentis, accélérés), notamment des espèces de floutage de l’image, qui sont parfaitement inutiles. Le réalisateur se veut innovant mais il rate totalement sa cible. Pour réaliser un film sur le rapport entre réalité virtuelle et réalité telle qu’on la connaît, David Cronenberg n’a pas eu besoin avec Existenz de nous concocter des scènes clippesques. En fait, il semblerait qu’Alex Rivera soit victime du syndrome MTV qui touche plusieurs cinéastes contemporains (il n’y a qu’à voir les fameux Saw pour s’en persuader).

Par ailleurs, les effets spéciaux du film, à savoir des images numériques, font très cheap et sont vraiment très laids.

Au final, malgré un scénario des plus enthousiasmants, le film d’Alex Rivera est complètement plombé par une mise en scène clippesque insupportable et d’un budget trop étriqué. De manière surprenante, ce film a remporté le prix du meilleur film lors du dernier festival international du film fantastique de Neuchâtel. On peut penser que c’est le propos du film, plus que sa mise en scène, qui a été ici récompensée.

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