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Déjantés du ciné
25 décembre 2009

Rapt de Lucas Belvaux

raptRéalisé par Lucas Belvaux
Année :
2009
Origine : France
Durée : 125 minutes

Avec : Yvan Attal, Anne Consigny, Françoise Fabian, André Marcon, Alex Descas, Michel Voïta, etc.

FICHE IMDB

Résumé :
L'histoire de l'enlèvement du PDG d'un grand groupe français.

Après La raison du plus faible, un film très ancré sur le plan social, Lucas Belvaux a décidé de remettre le couvert sur cette thématique. Voilà à nouveau la description de vies brisées. Que ce soit chez les petites gens ou chez les personnalités les plus en vue de notre pays, Lucas Belvaux montre que le malheur peut nous guetter à chaque coin de rue.
Comme pour La raison du plus faible, Rapt est un film tiré d'un fait divers. Ici, Lucas Belvaux s'inspire librement de l'enlèvement du baron Empain. Mais comme le signale à juste titre le réalisateur, il ne s'agit pas de l'histoire du baron Empain mais bien de Stanislas Graff, un riche chef d'entreprise français.

Le film se révèle être un excellent drame qui montre que la vie d'un homme, ici Stanislas Graff , peut basculer en quelques secondes (lors du fameux enlèvement) et que les difficultés ne s'achèvent pas à la libération. En effet, le retour à la vie normale n'est pas des plus aisées. Yvan Attal, qui interprète le rôle de Stanislas Graff n'a jamais été aussi bon. Il joue à merveille le rôle de cet homme de pouvoir qui du jour au lendemain va tout perdre. Non seulement il va être enlevé, va perdre un doigt lors de sa captivité mais son cauchemar ne s'achève pas là. Et c'est sans nul doute une des grandes forces du film de Lucas Belvaux. Il aurait pu décider d'achever son film à la libération de Stanislas Graff.

Mais non, le cinéaste, très engagé sur le plan social, va loin dans sa démonstration. Il signale clairement que cet enlèvement va coûter cher à tout point de vue. D'abord, on pourra faire un parallèle avec le précédent film de Lucas Belvaux, à savoir La raison du plus faible. Comme dans ce dernier, l'argent est au centre de toutes les préoccupations. Et que l'on soit pauvre ou riche (ou en tout cas considéré comme tel), l'argent vient à manquer. Les tractations pour réussir à faire sortir Stanislas Graff de sa captivité sont d'autant moins aisées que la somme demandée dépasse la fortune estimée de cet homme. Cela permet d'ailleurs à Lucas Belvaux de mener son intrigue comme une sorte de polar avec une tension permanente. Son film est prenant, avec une petite musique qui accroît le côté tendu de la situation.

Dans le même temps, Lucas Belvaux dresse le portrait de cet homme qui va être lynché par les médias, le peuple français et sa famille lorsque les activités secrètes de Stanislas Graff vont être connues (des dépenses pharaoniques dans des jeux au casino ou dans des soirées entre « amis » ou des relations avec plusieurs maîtresses). On comprend dès lors pourquoi le retour à la vie quotidienne est rude. Après l'enfer de la captivité, le retour à la vie normale n'est pas plus facile. Stanislas Graff n'est plus le bienvenu dans sa famille et son image, ternie par les révélations de cette affaire, l'obligent à démissionner de son poste de PDG. Comme un symbole, la seule personne avec qui traîne Stanislas Graff est son chien.

Comme dit précédemment, le film de Lucas Belvaux vaut aussi pour son côté polar. De ce point de vue, on appréciera particulièrement la captivité à l'issue incertaine. La minutie des actes des kidnappeurs est également intéressante à voir. On saisit vite que les ravisseurs sont des professionnels et que la police, malgré des moyens mis en oeuvre très importants sur le plan matériel et humain, aura bien du mal à faire déjouer les plans des kidnappeurs. Le film fait très réaliste et jusqu'à la fin, on se demande bien ce qui va arriver. On constatera enfin que Lucas Belvaux a l'intelligence de ne jamais révéler l'identité des kidnappeurs. On pourra à cette occasion supposer ce que l'on veut : le rapt peut venir du vice-président de la société de Stanislas Graff ou encore d'actionnaires importants du groupe qui souhaitent racheter à bas prix des actions de la société. Toutes les hypothèses demeurent plausibles.

Rapt a enfin le mérite de bénéficier d'une mise en scène classique mais dynamique. Le rythme du film est bon, on ne s'ennuie pas une seconde. Ceci est probablement dû, outre l'excellence de la mise en scène, à une intrigue particulièrement bien élaborée, à une musique qui colle parfaitement au film et à des acteurs de grande classe.

A cet égard, signalons entre autres les très bonnes performances d'acteurs comme Anne Consigny (qui joue l'épouse aimante puis désabusée de Stanislas Graff), Françoise Fabian (dans le rôle de la mère calculatrice) ou encore André Marcon (qui joue le vice-président aux dents longues).
Rapt est donc un film à voir indiscutablement.


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