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Déjantés du ciné
1 janvier 2010

The limits of control de Jim Jarmusch

limitsRéalisé par Jim Jarmusch
Année :
2009
Origine : Etats-Unis
Durée : 116 minutes
Avec : Isaach de Bankolé (le solitaire), Alex Descas, Jean-François Stévenin, Tilda Swinton, John Hurt, Gael Garcia Bernal, Hiam Abbass, Bill Murray, etc.

FICHE IMDB

Résumé : Les errances d'un étrange personnage, qui démarrent dans l'Espagne contemporaine.

Réalisé par Jim Jarmusch qui a manqué de peu la Palme d'Or avec le road movie Broken flowers, The limits of control est sans nul doute un des films les plus étranges de son auteur.
On se retrouve avec un personnage, qui ne sera jamais clairement identitié (on l'appelle par commodité le solitaire) qui voyage en Espagne, et notamment à Madrid. On ne sait pas pourquoi cet homme est là et quelles sont ses motivations.
Ce personnage principal agit de manière bizarre. Par exemple, à plusieurs reprises, il décide de commander dans un bar deux expresso dans deux tasses séparées.
A différents moments du film, on voir le solitaire en train de s'adonner à une sorte de méditation qui pourrait rappeler le tai-chi.
De manière régulière, le solitaire se rend au musée de la reine Sofia à Madrid pour y contempler des tableaux. Sur le troisième tableau qu'il voit, qui représente une ville, il est littéralement absorbé par le tableau. Il souffre du même maux que le personnage joué par Asia Argento dans le syndrome de Stendhal.

 

Le film The limits of control est un véritable trip sensoriel, soutenu par une musique expérimentale qui accroît létrangeté de ce long métrage. A la manière d'une oeuvre de David Lynch, le film devient un véritable jeu de pistes. Le solitaire est ainsi amené à rencontrer différentes personnes, qu'il reconnaît parce qu'elles ont une boîte d'allumettes « Le boxeur » et elles signalent à chaque fois le même code : « Vous ne parlez pas l'espagnol, n'est-ce pas ? ».

 

Au départ assez intrigant, le film perd à mon avis beaucoup de son intérêt par la suite. Les scènes avec le principal protagoniste sont assez redondantes et c'est toujours de la même façon que l'on voit de nouveaux personnages. Le film a beau bénéficier de la présence d'acteurs solides tels que Hiam Abbas, Tilda Swinton, Jean-François Stévenin, John Hurt ou encore Gael Garcia Bernal, le spectateur peut trouver le temps très long s'il ne rentre pas dans le trip de Jim Jarmusch.
Alors on comprend bien que le film est une réflexion sur l'univers mental de son principal protagoniste. Comme le dit si bien Gael Garcia Bernal qui évoque sur le sujet des reflets, « rien n'est vrai ». Cette réflexion entre les éléments fantasmés ou les éléments réellement vécus ou les citations telles que « Celui qui se croît plus grand les autres va au cimetière » (citation que l'on retrouve à plusieurs reprises dans le film dans la bouche de différents personnages) n'aident pas vraiment le spectateur qui peut se sentir un peu seul et aura bien du mal à recoller les morceaux du film.
Vers la fin du film, on voit bien que l'on est dans un univers mental puisque le solitaire, qui se trouve devant une base isolée, gardée par des barbebés et par des militaires, arrive en un quart de seconde à rentrer à l'intérieur de cet endroit.

Ce film reste à mon sens une véritable énigme. Il est difficile de savoir quoi en penser. Son principal personnage, le solitaire, rappelle par son jeu Le samouraï de Jean-Pierre Melville. Mais autant le film de Melville restait dans une certaine rationalité, autant le film de Jarmusch a de quoi laisser dubitatif.
Cette sorte de quête qui se termine par un meurtre, comme si c'était tout bonnement le travail de notre solitaire, est bien longue à se mettre en route et finalement on ne sait pas qui est précisément ce personnage et pourquoi il agit ainsi.

 

Plusieurs choses demeurent inexpliquées et inexplicables, comme cette jolie petite brunette à lunettes qui est véritablement offerte à notre solitaire. Ce dernier se contente de dormir à ses côtés.
Oeuvrant dans un cinéma proche de l'expérimental, Jim Jarmusch va probablement en décevoir plus d'un avec ce The limits of control qui a de quoi décontenancer. Le cinéaste américain, adepte de différents arts, est arrivé à un point de non retour. Gageons que ces prochains gagnent en clarté car là son film est tout de même bien difficile à saisir, et il n'a pas (à mon sens) le côté envoûtant des oeuvres d'un David Lynch.
C'est dommage car la mise en scène est réussie, la BO est marquante et la distribution est impeccable.

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