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Déjantés du ciné
25 avril 2010

Shutter island de Martin Scorsese

shutter

Réalisé par : Martin Scorsese

Année : 2010

Origine : Etats-Unis

Durée du film : 2h17


Avec : Léonardo Di Caprio (Teddy Daniels), Mark Ruffalo (Chuck Aule), Ben Kingsley (le psychiatre en chef), Michelle Williams (Dolores Chanal), Max von Sydow (le docteur Jeremiah Naehring), etc.

FICHE IMDB

Résumé : Deux marshals sont envoyés en mission sur une île suite à la disparition d'une patiente dans un hôpital psychiatrique.

Après avoir réalisé des films soit légèrement décevant en raison de son talent intrinsèque (Aviator, Shine a light) soit manquant cruellement d'originalité (The departed, qui n'est rien d'autre que le remake d'un film asiatique récent), Martin Scorsese nous revient enfin au meilleur de sa forme.

Il faut dire que le cinéaste bénéficie dès le départ d'atouts non négligeables. Ainsi, le réalisateur américain adapte un roman de Dennis Lahane, connu également pour avoir écrit le livre à l'origine de Mystic river (le film de Clint Eastwood).

Et puis le casting est digne d'un hôtel 3 étoiles : Leonardo Di Caprio (toujours très bon quand il  est filmé par Martin Scorsese), Mark Ruffalo, Ben Kingsley et Max von Sydow. Rien que ça !

Venons-en au film. L'action de ce dernier se déroule en 1954, le marshal Teddy Daniels (Di Caprio) et son collègue Chuck Aule sont dépêchés sur une île, et précisément dans un hôpital psychiatrique où sont internés de dangereux criminels. C'est d'ailleurs la disparition d'une des patientes, Rachel Solando qui explique la présence des autorités fédérales américaines. Dès le début, un climat étrange s'instaure. En effet, personne - ni le personnel soignant ni le personnel de surveillance ni mêmes les administrés – n'a vu où a pu s'enfuir cette personne. Seul indice, un papier avec une suite de chiffres et de lettres trouvé dans sa cellule. A ce moment précis, on est en droit de penser qu'il puisse s'agir d'un film de fantôme, d'autant que cette patiente n'a pas pu se volatiliser.

Incontestablement, la grande force du film de Martin Scorsese est sa capacité à brouiller. Au même titre que les deux marshals, le spectateur n'a jamais de coup d'avance sur nos deux enquêteurs.

Le cinéaste américain distille divers éléments qui nous amènent sur plusieurs pistes, sans que l'on sache pour autant où il veut en venir.

Par exemple, pendant un bon moment, on se demande si Teddy Daniels a été drogué à son insu ou si ses cauchemars sont bien réels. Il y a de quoi être interloqué. Surtout, Scorsese ne livrera les informations qu'à la fin. Avant, le cinéaste nous aura fait explorer diverses contrées, en utilisant le mode du thriller. Plus précisément, le film fait penser à un policier des années 50 avec sa photo sombre, le fait qu'il se passe souvent de nuit et cette intrigue qui met les deux marshals à la recherche d'un évadé.

En plus de son scénario particulièrement retors dont l'intrigue ne sera dévoilée qu'à la fin, le film se distingue par des personnages secondaires bien marquants. C'est par exemple le cas de Max von Syndow dans le rôle de cet allemand qui a émigré et qui est plus que trouble. C'est un vrai rôle de composition, qui fait penser au sublime L'oeuf du serpent sur le nazisme et les horribles expériences commises sur les gens. Il y aussi des patients réellement inquiétants comme ce pyromane que l'on ne retrouve pas, George Noyce ou Rachel Solando avec cette superbe scène dans la caverne (qui rappelle la caverne d'Aristote).

Par ailleurs, les thématiques évoquées dans le film ne manquent pas d'intérêt. A de nombreuses reprises, les traumatismes du marshal Teddy Daniels rappellent l'horreur des camps de concentration avec le massacre d'innocents. Dans le même ordre d'idée, le film insiste sur le meurtre d'enfant, fait que l'on voyait déjà dans le très bon film Mystic river, les deux films adaptant au demeurant le même auteur.

Surtout, une fois que l'on a vu le film, on comprend que l'ensemble est une réflexion sur la schizophrénie. Le film prend alors d'autant plus de consistance que de nombreux éléments qui paraissaient insensés deviennent explicables, quand on décide de se placer du côté d'un esprit tourmenté. Le rôle de Teddy Daniels a été taillé sur mesure pour un Léonardo Di Caprio très  crédible, que l'on avait déjà trouvé très affuté dans un rôle comparable (dans le sens où les deux rôles sont ceux d'hommes tourmentés) sur le film Aviator. En somme, le film correspond à l'expérience et aux troubles vécus par un vétéran de guerre, qui ont eu sur son cerveau un effet traumatique, et que l'administration tente de récupérer. 

En synthèse, Shutter island n'est certainement pas le meilleur film de Martin Scorsese mais il s'agit tout de même d'un excellent cru.

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