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Déjantés du ciné
28 août 2010

Dimanche 4 juillet 2010 (début du NIFFF)

DIMANCHE 4 JUILLET 2010

 

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Ondine : 

 

Réalisateur : Neil Jordan

 

Durée du film : 111 minutes

 

Date de sortie du film : 25 août 2010

 

Avec : Colin Farrell (Syracuse), Alicja Bachleda-Curus (Ondine), Alison Barry (Annie), Stephen Rea (le prêtre), Tony Curran (Alex), etc.

 

Avis de Nicofeel :

Réalisé par Neil Jordan, l'auteur mythique de La compagnie des loups ou de The crying game, Ondine est un film à la lisière du fantastique avec ce pêcheur, Syracuse (Colin Farrell), qui prend dans ses filets une belle jeune femme. Est-on dans une histoire normale ou vit-on une histoire légendaire avec des êtres capables de parler le Sek, langage des phoques.

Une des grandes forces de ce film est que Neil Jordan réussit tout naturellement à nous faire croire à des choses qui paraissent pourtant incroyables.

Plusieurs éléments nous amènent à penser que l'extraordinaire a peut-être investi notre quotidien le plus banal. Ainsi, la jeune femme qui se fait appeler Ondine chante à de nombreuses reprises lorsqu'elle est en mer et à chaque fois, comme par hasard, cela attire immédiatement les poissons. Sans effort particulier, Syracuse récupère des écrevisses et du saumon. Une raison de penser qu'il s'agit d'une Selk ? Peut-être. Les éléments laissant à penser qu'Ondine est une selkie sont par ailleurs monnaie courante : elle adore l'univers de l'eau et pour l'occasion elle se baigne avec la robe que lui offre Syracuse. Par ailleurs, elle accepte le voeu de Syracuse de voir Annie, sa petite fille qui souffre d'insuffisance rénale, d'être guérie. Un événement va ainsi permettre à Annie de bénéficier d'une moelle osseuse compatible. Et puis il y a toute l'histoire autour de cette femme Selkie avec le fait d'enterrer la peau de phoque pour rester avec l'être humain pendant 7 ans. Sans compter qu'Ondine reste particulièrement mystérieuse, ne souhaitant rencontrer personne. Sans effets spéciaux, Neil Jordan réussit à nous faire croire à son histoire.

Dès lors on peut voir dans ce film un conte de fées réaliste. Et cette idée est d'autant plus enthousiasmante que Neil Jordan décrit une chronique sociale dans une ville pauvre avec un père de famille, ancien alcoolique qui est séparé de sa femme et vit avec sa petite fiille handicapée. L'arrivée d'Ondine ne correspond-elle pas à un formidable coup de pouce du destin ?

En plus d'un scénario pour le moins original, le film de Neil Jordan peut se targuer d'une belle  mise en scène avec des plans en contre-plongée quand Ondine chante en mer. Et puis il y a la  très belle photo grisâtre de Christopher Doyle (le directeur photo du film) qui accroît le côté réaliste du récit. Le cinéaste met en valeur de superbes paysages irlandais.

Ondine s'achève par une fin bien ancrée dans la réalité avec une résolution de l'histoire où toute l'intrigue est alors expliquée.

N'omettons pas de signaler qu'Ondine est aussi un beau film romantique avec cette romance entre Syracuse et Ondine, sublimée par une musique toute douce, où l'on entend notamment le groupe local Sigur Ros.

Voilà donc un film à voir.

 

Avis de Locktal :

Réalisé par Neil Jordan, auteur de films aussi essentiels que La compagnie des loups, Mona Lisa ou encore The crying game, Ondine est une œuvre étrange, à l'atmosphère presque fantastique, qui se déroule en Irlande, pays dont Jordan et l'acteur principal Colin Farrell sont originaires.

La première scène du film montre un pêcheur prénommé Syracuse (interprété tout en finesse par l'excellent Colin Farrell) littéralement prendre dans ses filets une superbe jeune femme se faisant appeler Ondine (la très belle Alicja Bachleda, actuelle compagne de Colin Farrell à la ville) et dont l'origine reste mystérieuse. Dès cette séquence, le spectateur est subtilement emmené par le cinéaste vers le conte de fée, à l'instar de La compagnie des loups mais de façon différente.

Déjà par la consonance mythologique des prénoms des deux protagonistes, ensuite par les curieux pouvoirs semblant émaner d'Ondine (son chant permet à Syracuse d'attirer dans ses filets de nombreux poissons ou crustacés, puis par le regard émerveillé de la fille handicapée de Syracuse, Annie, qui voit en Ondine un échappatoire à son handicap et le moyen qui permettrait à son père de sortir de sa vie trop étriquée et banale.

Neil Jordan n'en oublie pas pour autant de décrire les difficiles conditions de travail des pêcheurs irlandais sans toutefois sombrer dans le misérabilisme social mais, un peu à la manière du célèbre cinéaste américain John Ford (lui aussi d'origine irlandaise, voir son génial L'homme tranquille), en montrant la truculence des habitants (voir le savoureux personnages de prêtre interprété par le fidèle Stephen Rea, acteur fétiche de Jordan).

La photographie grisâtre mais mystérieuse du grand chef opérateur Christopher Doyle (oui, celui des films de Wong Kar-wai !) accentue encore le côté conte du film, mais de façon à montrer que la magie se fonde naturellement dans le réel, comme si cela allait de soi (il y a toujours quelque chose de magique dans la réalité la plus dure, semble dire Neil Jordan).

Neil Jordan s'appuie d'ailleurs sur la légende irlandaise des Selks qui sont des femmes-phoques, légende qui semble fasciner Annie, la fille de Syracuse, persuadée qu'Ondine est une Selk et finissant par persuader son entourage, même son père, de la véracité de cette hypothèse fantaisiste.

Le retour à la réalité s'avérera douloureux, aussi bien pour Syracuse que pour Annie, mais après tout, la vie n'est-elle pas magique ? Et surtout, le miracle de la réalité peut-il prendre le pas sur l'imaginaire du conte ?

On pourra reprocher à Neil Jordan la prévisibilité de son dénouement, avec ce retour très (trop ?) abrupt à la réalité, tuant un peu l'atmosphère mystérieuse qui baignait alors le film et ôtant la magie qui en émanait, notamment par rapport au personnage d'Ondine.

Cela dit, constamment tiraillé entre conte réaliste et réalité magique, sur une bande-son hypnotique de Sigur Ros, Ondine reste un très beau film, qui donne envie de partir sur le champ en Irlande !

 

MutantGirlsSquad2

Mutant girls squad : 

 

Réalisateurs : Noboru Iguchi, Yoshihiro Nishimura, Tak Sakaguchi

 

Durée du film : 90 minutes

 

Date de sortie du film : inconnue (film de 2010)

 

Avec : Yumi Sugimoto, Suzuka Morita, Yûko Takayama, Yoshihiro Nishimura, Noboru Iguchi, Tak Sakaguchi, etc.

 

Avis de Nicofeel :

Film japonais tourné en vidéo (V-Cinéma), Mutant girls squad est un délire dans le genre action/gore. Le film est découpé (comme les héroïnes qui s'y mettent à coeur joie) en 3 segments. Chacun de ces segments est mis en scène par un cinéaste différent.

Dans la lignée des Tokyo gore police, Machine girl, X-Cross, le film n'a guère de volonté artistique mais plutôt le souhait de faire plaisir à un public friand de spectacles décomplexés. Il faut d'ailleurs noter au passage que le film est surtout destiné à un public masculin. D'une part, le film offre une action ininterrompue avec de nombreuses scènes gore. D'autre part, on a droit à de jeunes héroïnes qui, comme par hasard sont habillées dans des tenues qui ont l'habitude de faire fantasmer un certain nombre d'hommes (une tenue d'écolière, une blouse d'infirmière). Sans compter le fait que l'on a droit à des combats entre filles.

Niveau scénario, cela ne monte pas très haut avec une jeune fille, qui vient tout juste de fête ses 16 ans, qui apprend qu'elle est mi-homme mi-mutante et que le gouvernement tente de supprimer les mutants. Elle se met alors dans l'idée de tuer les cruels humains et défend la cause des mutants. Aidée de jeunes filles de son âge qui sont aussi des mutantes, elle va combattre les vilains humains.

Les cinéastes se sont visiblement bien marrés avec un scénario complètement débile. Car nos mutantes, à l'instar de super-héros tels les X-men, disposent de super pouvoirs. Elles ont précisément des armes cachées en elles.

Tout se joue avant tout autour d'un spectacle bien gore. On a droit ainsi à de nombreuses têtes qui sont découpées ; une femme qui est dépecée de toutes parts et qui devient du pain français ! Vu comme cela, le film pourrait paraître difficile d'accès en raison de la violence à l'écran. Cela n'est nullement le cas en raison d'un aspect comique délibéré qui a lieu tout au long du film. Les moments où le spectateur est amené à rigoler de cette histoire pour le moins atypique sont très nombreuses.

Mutant girls squad a tout de même un (léger) message à faire passer. Ainsi, la lutte des humains contre les humains, qui est vue comme un acte sanglant et inégalitaire, rappelle le droit de chacun à la différence. Cela n'est parce que l'on n'est pas comme tout le monde que l'on représente un danger.

Niveau distribution, c'est loin d'être le top. Les actrices sur-jouent un maximum.

Côté mise en scène, là encore cela n'est pas le top avec un filmage quasiment à l'arrache. Quelques tics visuels sont là pour accroître le côté comique de l'ensemble, avec par exemple  nos héroïnes qui sont filmées au ralenti lorsqu'elles partent au combat.

Au final, que penser de Mutant girls squad ? Il s'agit d'un film d'action qui comprend de nombreuses images gore où le sang coule à flot. Cela n'est pas fin pour deux sous mais cela donne au spectateur ce qu'il a envie de voir : un spectacle fun, jouissif, qui se donne immédiatement sans qu'il y ait le moins besoin du monde de réfléchir. Voilà le film parfait à voir entre amis.

 

Avis de Locktal :

Exemple typique de V-cinéma japonais (dont sont issus les célèbres cinéastes japonais Takashi Miike, Kiyoshi Kurosawa ou encore Takashi Shimizu), Mutant girls squad est un délire totalement décomplexé, mixant action et gore, comme peuvent l'être des films comme Machine girl (Noboru Iguchi, 2008) ou Tokyo gore police (Yoshihiro Nishimura, 2008), d'ailleurs signés par les mêmes cinéastes.

Si la minceur du budget se fait sentir, notamment au niveau des effets spéciaux et de la photographie, Mutant girls squad n'a pas de prétention artistique : son objectif est de montrer de jeunes et charmantes japonaises (la plupart des actrices sont en effet craquantes !) en train de se battre et de tout faire sauter !

Très inspiré par les mangas (les poses des filles, les uniformes, les méchas, la fusion entre l'être humain et le métal,...), le film alterne scènes jouissives et plans fétichistes sur les héroïnes, mixant même parfois les deux (la scène où une des filles se bat avec une tronçonneuse dans le cul !).

Mutants girls squad peut aussi se présenter comme une fable grotesque sur la différence, les mutants étant vus comme des êtres différents et donc faisant peur à la population (on pense aux célèbres X-men).

Les trois réalisateurs, qui signent chacun un des trois segments du films, en profitent pour pointer du doigt la corruption des politiciens qui s'amusent à stigmatiser les mutants pour s'assurer du soutien des citoyens à de seules fins politiques.

Le scénario est simpliste, la mise en scène chaotique et parfois bâclée, l'interprétation outrancière (notamment l'acteur Tak Sakaguchi, vu notamment dans les films de Ryuhei Kitamura comme l'amusant Versus, qui signe aussi l'un des trois segments, interprète le rôle jouissif du méchant en cabotinant un maximum !), mais le film est un sympathique spectacle gore et foutraque, qui abuse peut-être parfois du gore numérique, mais qui provoque une véritable jubilation malgré les défauts nombreux du métrage chez le spectateur qui oubliera le film aussi rapidement qu'il l'aura vu.

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