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Déjantés du ciné
28 septembre 2010

Une éducation de Lone Scherfig

uneeducationAnnée : 2010
Origine : Royaume-Uni
Durée : 95 minutes

Avec : Peter Sarsgaard (David), Carey Mulligan (Jenny), Alfred Molina (Jack), Cara Seymour (Marjorie), Rosamund Pike (Helen), Dominic Cooper (Danny), Emma Thompson (la directrice d'école), Olivia Williams (miss Stubbs), Sally Hawkins (Sarah).

FICHE IMDB

Résumé : Une jeune anglaise de 16 ans, fille modèle à tous points de vue, fréquente des gens qui l'amènent à une émancipation radicale.

Réalisé par Lone Scherfig, Une éducation est une comédie rétro qui ne manque pas de charme. Le film raconte l'histoire de Jenny, une jeune anglaise de 16 ans qui étudie dans une école de jeunes filles. Brillante, elle est destinée à entrer à Oxford. Notons qu'Oxford est un must. C'est la plus ancienne université d'Angleterre et l'une des plus prestigieuses d'Europe. Il est fait référence dans le film entre autres à C.S. Lewis, écrivain célèbre (Les chroniques de Narnia) qui a résidé à Oxford.
Mais la vie va amener Jenny à fréquenter David, un homme charmant, qui a deux fois son âge et qui lui propose de faire des sorties qu'en tant qu'adolescente elle n'a pas l'occasion de faire.

Une éducation raconte finalement le passage de l'adolescence à l'état adulte d'une jeune fille. Oscillant entre comédie (début du film) et drame (fin du film), entre rêve éveillé et désillusions, Une éducation marque l'apprentissage de la vie, l'émancipation de Jenny. Formidablement interprétée par Carey Mulligan qui est bluffante de naturel en faisant preuve de beaucoup de fraîcheur et de spontanéité, Jenny est une adolescente qui représente parfaitement la jeune fille de son époque. En 1961, l'Angleterre est encore bien conservatrice dans ses idées. Les jeunes filles vont en cours ensemble et avant de penser à faire la fête, il s'agit de réussir ses études.
Jenny est en fin de compte dans un moule dont les contours ont été effectués par ses parents. Jack (Alfred Molina), le père, est un personnage qui, sans être totalement antipathique est le symbole d'une Angleterre conservatrice, quasi rétrograde. Sa fille doit être la meilleure, réussir ses études, les passe-temps étant superflus.

En rencontrant David, Jenny souhaite justement vivre sa vie. Elle veut être libre d'agir à sa guise et se faire plaisir en fumant, en allant dans des bars jazzy, en sortant les week-end et en allant, comble du bonheur, à Paris. Le film s'évertue d'ailleurs à nous montrer à quel point la culture française est cotée. Jenny écoute des disques de Juliette Gréco, elle apprend la langue française (elle se plaît à parler français, car cela fait très mode, et cela lui donne d'ailleurs un côté plus que sympathique), elle regarde des films français et lorsqu'elle est à Paris, elle achète du parfum français.
On a donc d'un côté une Angleterre conservatrice, où les libertés semblent corsetées, aussi bien pour les adolescents que pour les adultes, et de l'autre, une Angleterre où le maître mot  est bien la liberté.   

Le film se veut libertaire avec cette description d'une jeune fille qui s'émancipe et qui fréquente des gens qui ne sont pas forcément les personnes les plus fréquentables (ce qu'on ne saura que tardivement dans le film, mais ce qui était relativement prévisible). Pourtant, dans sa toute fin, le film montre bien une jeune fille qui, après avoir été trahie, décide de revenir à sa situation initiale et de faire ce que souhaitaient à la base ses parents. Oxford revient au goût du jour. En dehors d'un côté un peu moralisateur, la fin a aussi pour but de rappeler que la femme moderne, à l'instar de l'homme, peut espérer s'émanciper en réussissant ses études et en étant pas uniquement un faire-valoir pour l'homme.
De ce point de vue, il n'y a qu'à voir le rôle donné à Rosamund Pike, qui joue une Helen qui est certes jolie mais qui donne plus l'impression de faire partie du décor que d'être une femme qui vit pour ce qu'elle est.
Cela amène à signaler que la distribution du film est très bonne. En plus de la formidable Carey Mulligan qui demeure sans aucun doute une des très belles surprises et des raisons essentielles d'aller voir ce film, on retrouve de très probants Alfred Molina et Emma Thompson.

La photographie du film et les décors sont également à signaler, ils ajoutent une touche rétro particulièrement bienvenue à ce film léger (quoique presque dramatique vers sa fin). La musique du film, qui comprend notamment plusieurs standards de Juliette Gréco, est fortement appréciable et parfaitement dans le ton du film.

Seule la mise en scène demeure un peu faiblarde. Elle est avant tout fonctionnelle et ne comporte pas de scènes brillantes au point de vue de la réalisation.

Au final, Une éducation est un film qui se regarde très tranquillement et qui offre au spectateur de beaux moments de cinéma. A voir.

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Commentaires
W
Assez d'accord avec cet avis. J'en avais fait une critique assez similaire.
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