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Déjantés du ciné
30 juillet 2011

Propriété interdite d'Hélène Angel

proprieteTitre du film : Propriété interdite

Réalisatrice : Hélène Angel

Année : 2011

Origine : France

Durée du film : 80 minutes

Avec : Charles Berling (Benoît), Valérie Bonneton (Claire), Vasil Vivitz Grecu (le clandestin), Guilaine Londez (Eliane), Thierry Godard (Jo), Julie-Anne Roth (l'agent immobilier), etc.

FICHE IMDB

Synopsis : Un couple se rend à la campagne pour vendre une maison familiale. Rapidement, l'épouse ressent une présence dans ces murs.


Avec Propriété interdite (rien à voir avec le film de Sydney Pollack qui comporte le même titre en français), la réalisatrice française Hélène Angel entend mettre en scène un drame mâtiné de fantastique. Le pitch du film raconte ainsi qu'un couple, Benoît et Claire, se rend à la campagne afin de vendre la maison familiale dans laquelle le frère de Claire s'est récemment suicidé. Afin d'en tirer un bon prix, Benoît souhaite que des travaux soient effectués pour remettre en état la maison. Dès le premier soir, Claire, sent une présence dans cette maison.

Dès le départ, le film joue avec un postulat fantastique. En effet, Claire est persuadée que danc cette demeure, il y a quelqu'un d'autre qui rôde. Entre des bruits de pas, des images fugitives ou encore des bruits à l'extérieur de la propriété, Propriété interdite établit un certain suspense. On se demande si c'est Claire qui, visiblement marquée par le décès de son frère, a des hallucinations ou s'il s'agit d'autre chose (une machination ?). Pendant sa première partie, soit environ 40 minutes, le film entretient une ambiance assez lourde. Le film manque un peu de dynamisme, voire même d'originalité, mais au moins il a le mérite de tenir plutôt la route.

Sauf que voilà, une fois arrivé au milieu du film, le film prend de nouvelles directions qui vont s'avérer fatales. On passe d'un drame mâtiné de fantastique à un film d'horreur à connotation politique complètement ridicule.

Cela nous fait dire que, comme souvent, les films de genre à la française ont décidément bien du mal à s'avérer crédible sur leur durée. C'est par exemple le cas de la fin de Haute tension qui ne vaut pas tripette ou encore plus récemment du film La meute qui fait preuve d'une incroyable vulgarité et d'un scénario pour le moins chaotique.

Cela dit, Propriété interdite dépasse très largement ces deux films par un scénario qui part complètement en vrille et fait passer le film d'un drame correct, à défaut d'être génial, à un véritable nanar.

Pour rappel, si l'on s'en tient à la définition qui figure sur le site nanarland.com, un nanar est un terme « employé par certains cinéphiles pour désigner des films particulièrement mauvais qu'on se pique de regarder ou d'aller voir pour les railler et/ou en tirer au second degré un plaisir plus ou moins coupable. Soit, selon la définition d'un amateur, « un navet tellement navet que ça en devient un dessert ». En somme, le nanar est un navet, mais drôle.

En l'espèce, Propriété interdite réussit le tour de force d'accumuler dans sa deuxième partie des scènes plus absurdes les unes que les autres. A tel point que le film en devient involontairement drôle.

Pour bien comprendre ce revirement de situation au niveau du film, il est nécessaire d'évoquer une scène-charnière. Alors que Claire s'inquiète fortement de la présence d'autrui dans cette immense maison, elle tombe tout à coup nez à nez avec un étranger. Au lieu d'appeler la police ou son époux Benoît, elle l'invite à prendre le petit déjeuner tout tranquillement. Elle semble ravie de la venue de cette personne et lui demande s'il ne veut pas faire des travaux chez elle ! Bref, une scène d'une telle incongruité a de quoi laisser circonspect.

Cette scène serait-elle due à une erreur scénaristique ? Certainement. Mais le problème est que cette scène n'est absolument pas isolée. On continue dans le grand n'importe quoi. A croire que le scénariste a entre temps disparu ou qu'il a tout simplement « fumé la moquette ».

Sans être exhaustif, car cette partie du film nous offre moults scènes d'anthologie, on apprend notamment que Claire compte vivre avec l'étranger qu'elle vient de recueillir. Les amis du couple viennent les voir et, sans gêne, ils se mettent à visiter la demeure. Surtout, dans le style « je vous fait un film qui n'a ni queue ni tête », Claire se fait agresser par des étrangers mais ne se venge pas sur ceux-ci. Non, comme on navigue à vue dans ce film, la réalisatrice Hélène Angel a choisi que Claire se mette à tuer à coup de fusils son époux et ses amis alors que ces derniers n'ont rien demandé à personne ! Quoique, l'un des amis, juriste, s'est tout de même permis de rappeler à l'ami d'origine étrangère de Claire qu'il est en situation irrégulière et qu'il ne peut donc pas travailler.

La fin du film, dans la même veine que le reste, voit débouler deux gros chiens de nulle part (peut-être sortent-ils d'une boîte magique ?) – qui sont naturellement agressifs – et empêchent l'agent immobilier de se rendre dans la demeure de Claire.

Complètement à côté de la plaque pendant la moitié de sa durée, Propriété interdite est raté à tous points de vue.

Les acteurs principaux du film, qui sont pourtant des acteurs chevronnés, n'arrivent pas à sauver Propriété interdite du naufrage. Valérie Bonneton, dans le rôle de Claire, a l'air complètement hallucinée en faisant toujours des gros yeux. Son jeu sonne faux mais il faut dire que l'actrice paye des dialogues surréalistes et un scénario pour le moins chaotique. Quant à Charles Berling, son interprétation est correcte, mais elle paraît presque décalée par rapport à sa compagne à l'écran.

Avant de terminer cette critique, quelques mots sur les thèmes supposés du film : on voit bien que Propriété interdite est un film qui traite pêle-mêle d'un couple à la dérive, du rapport de notre société à l'immigration et du danger de l'utilisation des armes par de jeunes gens. Sur le papier, ces thématiques sont intéressantes. Le problème est que tout cela est amené de manière tellement maladroite que l'on ne peut pas en tirer grand chose.

Au final, après un début satisfaisant avec un suspense entretenu par un côté paranoïaque, Propriété interdite part sur d'autres horizons qui sont parfaitement ridicules, dignes d'un nanar au top niveau. A voir uniquement si vous avez envie de rigoler.

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