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Déjantés du ciné
8 avril 2015

Somewhere de Sofia Coppola

somewhere1Titre du film : Somewhere

Réalisatrice
: Sofia Coppola

Année : 2011

Origine : Etats-Unis

Durée du film
: 1h38

Avec
: Stephen Dorff (Johnny Marco), Elle Fanning (Cleo), etc.

FICHE IMDB

Synopsis : Une star décadente reçoit la visite de sa fille.

 

Même si j'avais été échaudé par son long métrage Marie-Antoinette que j'avais trouvé plutôt mauvais par son côté anachronique et ses redondances rendant le film ennuyeux, j'étais intéressé à l'idée de regarder l'un des derniers films de Sofia Coppola, et ce d'autant plus qu'il a obtenu le Lion d'or à Venise.

Mal m'en a pris. En effet, Somewhere est bien dans le style des précédents films de Sofia Coppola mais en pire. Le film est presque vide de sens, en tout cas autant que la vie de son personnage principal.
Dès le début, on comprend que le temps risque d'être long à passer. On voit une voiture qui fait des tours entiers de circuit, et ce en plan fixe. La scène est extrêmement longue et franchement l'intérêt de faire durer à ce point le plan est pour le moins peu judicieux.

somewhere2La suite nous permet de découvrir notre principal protagoniste. Il s'agit de Johnny Marco, un acteur connu au niveau international dont l'existence se résume schématiquement à boire des coups, fumer et faire l'amour à des filles dont il retient à peine le prénom. Et tout est dans le même état d'esprit : Johnny Marco, assis dans le lit de son hôtel à Los Angeles, s'endort alors que deux filles sexy font devant lui du lap dance ! ; le plus fort est sans conteste le moment où Johnny Marco rencontre une fille qui lui plaît lors d'une soirée et alors qu'il est en train de lui lécher son sexe, il se met tout à coup à dormir. Qu'essaie de nous dire Sofia Coppola ? Que certains acteurs de cinéma ont une vie qui se résume à un vide existentiel ? C'est bien possible mais la cinéaste américaine ne fait qu'enfoncer des portes ouvertes.

Vient alors certainement ce qui peut être considéré comme l'élément le plus intéressant (ou le moins inintéressant, c'est selon), à savoir le moment où Johnny Marco voit débouler dans sa vie sa fille de 11 ans dont il ne s'est jamais occupé. Le film prend alors des allures de remake de Lost in translation avec cette fois ce père qui fait découvrir à sa fille une partie de son univers. Ca tombe bien, il a des choses à lui montrer : entre une partie de photos pour faire la promo de son dernier film ou encore un coup de pub à Milan où il va rafler un prix, Johnny Marco est une star adulée partout. Mais ce brave acteur, qui a un bras dans le plâtre et qui connaît à peine sa fille, va avoir l'occasion de la côtoyer pendant plusieurs jours. Cette relation n'est pas pour autant étudiée de façon approfondie. On en reste à une étude de surface où Sofia Coppola multiplie les lieux communs. Alors oui Johnny Marco boit moins et fréquente alors moins de femmes, mais c'est tout.

Au départ de cette jeune fille, les choses reviennent comme avant et pour boucler la boucle, Sofia Coppola nous sert un final qui rappelle le début du film avec un Johnny Marco qui parcourt avec sa voiture des kilomètres et des kilomètres sans but précis. La toute fin du film est censée donner un sentiment de liberté à cet homme mais c'est surtout le spectateur qui est content d'en avoir enfin fini.

somewhere3Les acteurs ne sont pas pour autant à blâmer. Stephen Dorff est tout à fait crédible dans le rôle de cet acteur qui se laisse vivre et qui n'agit qu'au regard des demandes de son agent (bizarrement on ne le verra jamais en train de travailler) et Elle Fanning est étonnante de naturel.
Malheureusement cela ne suffit pas et ne permet jamais de captiver le spectateur. Car reconnaissons-le, si le film est plutôt bien filmé et que les acteurs sont très satisfaisants au niveau de leur jeu, il n'empêche que Sofia Coppola n'a rien à dire. Et ce sentiment est d'autant plus prégnant lorsque l'on voit que certaines scènes sont étirées au maximum ou que la redondance est un leitmotiv du film.

Bref, la déception est de mise et si Tarantino a donné à son ex petite amie, Sofia Coppola, le Lion d'or à Venise, c'est loin d'être mérité. Somewhere est sans nul doute le plus mauvais film de Sofia Coppola et il est temps que cette réalisatrice se renouvelle quelque peu. Car depuis Virgin suicides il faut dire qu'elle n'a plus grand chose à raconter. Alors certes le spleen adolescent ou l'ennui d'une star, ça peut poser question quelques minutes, mais cela ne tient pas la route pendant plus d'une heure et demi. Je ne conseille pas de voir ce film dont l'ennui est à la hauteur du ratage.

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