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Déjantés du ciné
28 juillet 2016

Bastard de Powell Robinson et Patrick Robert Young

bastard1Titre du film : Bastard

Réalisateurs : Powell Robinson et Patrick Robert Young

Année : 2015

Origine : Etats-Unis

Durée : 1h22

Avec : Rebekah Kennedy (Betty), Ellis Greer (Hannah), Tonya Kay (Rachael), Dan Creed (West), Will Tranfo (Jake), Burt Culver (Michael), Ryan Shoos (Tanner), etc.

FICHE IMDB

Synopsis : Des psychopathes tuent des innocents se trouvant sur leur route. Avant d'être eux-mêmes la proie d'autres tueurs...

 

Les films d'horreur sortant au cinéma ou en DVD sont légion chaque année. Dès lors, il n'est pas facile de faire preuve d'originalité ou tout simplement de tirer son épingle du jeu.

Totalement inconnus au bataillon, les réalisateurs Powell Robinson et Patrick Robert Young se sont sans doute rappelés cette idée, lorsqu'ils ont mis en scène Bastard, leur premier long métrage.

Ce film est clairement l'oeuvre de fans de films d'horreur, tant certaines références paraissent évidentes. Toutefois, Bastard ne croule pas sous ces références et fait même preuve d'une certaine originalité.

bastard2On appréciera ainsi le début du film avec ce duo de psychopathes Hannah et West, qui détroussent sans vergogne des chauffeurs libidineux et autres pervers, ayant la bien mauvaise idée de croiser leur route. On songe immédiatement aux tueurs de la lune de miel. On s'attend alors à un road-movie horrifique avec des morts s'amoncellant au fur et à mesure du parcours de nos amoureux fous. On imagine bien les séquences à venir, ce qui n'est pas sans nous déplaire. D'autant que le film fait preuve d'un dynamisme, qui ne va jamais se démentir.

Pourtant, le film va rapidement prendre un autre tournant. Ce serait sous-estimer la capacité des réalisateurs que de les limiter à un road-movie horrifique. Leurs ambitions sont plus importantes et les deux compères se révèlent bien plus astucieux qu'il n'y paraît. Bastard est à sa façon une sorte de film-choral. Outre ce duo de psychopathes que l'on ne voudrait pas croiser dans la vie, ce film développe plusieurs histoires en parallèle, finissant par se rejoindre : tel un policier homosexuel au bout du rouleau, vivant une histoire contrariée. Et puis on a surtout la description de deux jeunes, Jake et Betty (frère et sœur ?), venant de quitter le cocon familial pour des raisons obscures (abus sexuel, violence ?). On a réellement peur pour eux quand on voit qu'ils sont pris en auto-stop par Hannah et West.

Tout ce beau monde décide de se ressourcer dans un endroit paisible, une résidence tenue par une jeune femme, Rachael, qui n'a pas l'air non plus d'être au-dessus de soupçon.

A la manière d'un pur slasher, les réalisateurs Powell Robinson et Patrick Robert Young mettent en scène un tueur masqué, qui va d'abord s'en prendre à des inconnus avant de jeter son dévolu sur tout notre joli monde. L'un des attraits du film consiste alors à se demander, comme dans un Cluedo, l'identité du tueur qui exécute sans pitié ses victimes. Les fans de films d'horreur apprécieront sans nul doute la violence des meurtres et la générosité du gore qui a cours. Certes, on ne se situe pas dans Massacre à la tronçonneuse, mais certaines mises à mort se révèlent tout à fait marquantes.

bastard5Et puis ce n'est tout de même pas fréquent que l'on voit certains psychopathes se faire attaquer par d'autres psychopathes. Dans un film où la réflexion n'est pas fondamentalement de rigueur, les cinéastes ont peut-être un message à faire passer. Si au premier abord, tout paraît aller pour le mieux dans le meilleur des mondes, quand on gratte le vernis les choses se révèlent bien différentes. La société a engendré nombre de personnes dérangées, faisant payer leur mal-être à leurs congénères. La société américaine a beau être l'une des plus développées au monde, elle comporte beaucoup de psychopathes et rednecks que l'on préfère éviter au quotidien.

Entre des scènes d'horreur bien sèches et « carrées », une multiplicité d'acteurs et une intrigue digne d'un bon slasher, Bastard a de quoi tenir la route. Toutefois, le film paye ses excès. Sur une durée relativement réduite – à peine plus d'1h20 – les réalisateurs ont voulu en mettre plein la vue au spectateur. Au détriment du scénario dont la crédibilité laisse par moments franchement à désirer. On pourra ainsi ergoter contre des facilités scénaristiques, à l'image de cette scène où une prisonnière regarde une vidéo comportant des images violentes, dont on se demande bien comment elles ont pu être filmées. Certes, il s'agit d'une scène choc en lien avec ce qui arrive à la prisonnière, mais tout de même. Dans le même ordre d'idée, le film laisse franchement à désirer dans sa séquence finale, avec des coïncidences vraiment tirées par les cheveux. Mais après tout, le final annonce un épisode 2 de Bastard que l'on attend avec un certain intérêt.

Car ces défauts n'entament pas le plaisir que l'on prend à regarder ce film d'horreur faisant preuve d'une réelle générosité dans ses scènes gores et d'un esprit ludique tout à fait plaisant. Bastard aurait mérité de sortir sur grand écran.

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