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Déjantés du ciné
8 mars 2018

Lady bird de Greta Gerwig

ladybird1Titre du film : Lady bird

Réalisateur : Greta Gerwig

Année : 2018

Origine : États-Unis

Durée : 1h35

Avec : Saoirse Ronan, Laurie Metcalf, Lucas Hedges, Tracy Letts, Timothée Chalamet, etc.

FICHE IMDB

Synopsis : Christine « Lady bird » McPherson se bat désespérément pour ne pas ressembler à sa mère, aimante mais butée et au fort caractère, qui travaille sans relâche en tant qu’infirmière pour garder sa famille à flot après que le père de Lady bird ait perdu son emploi.

 

Premier film de l’actrice Greta Gerwig (Damsels in Distress, Frances Ha), Lady bird part nanti d’une solide réputation et de deux prix prestigieux obtenus aux golden globes 2018 avec le meilleur film de comédie et la meilleure actrice (pour Saoirse Ronan).

Pourtant, de prime abord, Lady bird a tout du film américain indépendant qui sent clairement le réchauffé. En effet, il raconte l’histoire de Christine « Lady bird », une lycéenne en dernière année d’High School, qui souhaite coûte que coûte quitter sa ville natale de Sacramento pour rejoindre New York.

En soi, rien de bien original sous le soleil. Et pourtant, la cinéaste Greta Gerwig parvient à sublimer son matériau de base pour réaliser un film d’une grande sensibilité. Ce long métrage vaut clairement par son étude psychologique très fine.

Il y a évidemment le personnage de Christine Mc Pherson, surnommée « Lady bird ». Une façon pour la réalisatrice d’évoquer par une métaphore la situation du personnage principal, lequel souhaite s’émanciper et voler de ses propres ailes.

ladybird3Greta Gerwig a très bien étudié différentes micro-sociétés. Il y a d’abord le microcosme familial. « Lady bird » vit dans une maison modeste avec toute sa famille : son père, sa mère et son frère. Elle est en constante rébellion contre sa mère oppressante, intransigeante et possessive. On sent que la relation entre la jeune fille et sa mère est constamment tendue. Mais ceci est au fond très réaliste. On a bien affaire à une fille qui veut faire ce qui l’intéresse et a du mal avec cette autorité maternelle.

Le film est aussi l’occasion de montrer le passage de l’adolescence à l’âge adulte pour « Lady bird ». On assiste donc très logiquement aux histoires d’amour, diverses et variées, de notre personnage principal. Mais aussi ses loisirs qui varient tout comme ses ami(e)s. On est bien en face d’une personne qui se cherche, et qui a du mal à trouver sa place dans la société. Les choix qu’elle effectue sont comme toute personne lambda de son âge. Elle se laisse guidée par ses envies, et fait parfois des erreurs. Elle est changeante dans son attitude, quitte à oublier sa meilleure amie.

La réalisatrice Greta Gerwig dépasse allègrement toute dichotomie primaire : on n’a pas d’un côté les gentils et de l’autre les méchants. Chacun, y compris le personnage principal, a ses qualités propres, ses défauts, et ses choix répondent à des motifs différents.

Chacun des personnages a ses propres contradictions, ce qui les rend d'autant plus humain : la mère de « Lady Bird » est rigide par son attitude mais elle fait tout pour le bien de sa famille ; les amoureux de Lady Bird ne sont pas forcément bien sous tous rapports...

Greta Gerwig analyse avec beaucoup de justesse les rapports humains, sans jamais les juger. Ce film en est d’autant plus touchant. Surtout que la réalisatrice peut se reposer sur une actrice de premier plan. Saoirse Ronan, avec son physique juvénile et son jeu très naturel, incarne à merveille le personnage de « Lady bird ». On ne croirait pas qu’elle joue un rôle mais qu’elle le vit. Son prix obtenu aux golden globes est amplement mérité. A ses côtés, les autres acteurs sont tous très bons, et en particulier l’actrice Laurie Metcalf, qui interprète le rôle difficile de la mère de « Lady bird ». On sent que cette femme est elle-même victime de barrières mentales qui l’obligent à jouer le rôle du « bon père de famille » voulant mettre sa famille à l’abri du besoin, alors que les fins de mois sont bien compliqués.

ladybird2D’ailleurs, on notera que Greta Gerwig touche à l’universalité tant dans les thématiques développées que dans le microcosme dans lequel elle place sa caméra. La cinéaste décrit avec beaucoup d'acuité le milieu de gens modestes qui ressemblent à tant de familles.

Enfin, il convient de noter la justesse du ton adopté par ce long métrage et par des dialogues convaincants. Le travail d’écriture est remarquable et se ressent sur la qualité du film.

Au final, au même titre que le personnage principal est touché en plein cœur par sa relation d’attraction - de répulsion de sa ville natale et son environnement familial, le spectateur ressent des émotions fortes devant ce film attendrissant et touchant.

Voilà une excellente surprise que je recommande chaudement.On retrouvera sans doute à la fin de l'année ce Lady bird dans le top des meilleurs films.

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