Titre du film : Les chevaliers du Texas
Réalisateur : Ray Enright
Année : 1950
Origjne : Etats-Unis
Durée : 1h28
Avec : Joel McCrea, Alexis Smith, Dorothy Malone, Zachary Scott, Douglas Kennedy, etc.
Synopsis : Durant la guerre de Sécession, Luke Cottrell, chef des francs-tireurs nordistes, brûle le ranch des « Trois Cloches » propriété de Kip Davis, Charlie Burns et Lee Price. Pour se venger, Kip décide de laisser sa fiancée Deborah et prend la route du sud pour retrouver Luke Cottrell et le punir. Afin de pouvoir reconstruire le ranch, Kip s’engage avec Rouge de Lisle, bientôt rejoint par Charlie, pour organiser un trafic d’armes pour le Sud. Lorsqu’enfin Kip revient dans la ville, il apprend que Deborah est amoureuse de Lee…
Ray Enright est un cinéaste touche-à-tout ayant mis en scène de nombreux westerns, polars et comédies. Son meilleur western (proche du chef d’œuvre), Ton heure a sonné, est sorti en 1948. Il s’agit d’une subtile réflexion sur la vengeance, avec un excellent Randolph Scott. A peine un an plus tard, Ray Enright met en scène Les chevaliers du Texas également une belle réussite.
L’action se déroule pendant la guerre de Sécession, à Brownsville, ville la plus au sud des États-Unis, marquant la frontière avec le Mexique. C’est dans ce contexte que trois Sudistes partent à la recherche d’un certain Cottrell, qui a brûlé leur ranch.
Le scénario n’est pas de prime abord d’une folle originalité. Après tout on a affaire à une énième histoire de vengeance avec, comme toile de fond, la guerre de Sécession. Pourtant, à y regarder de près, le scénario traite les rapports entre les différents protagonistes avec beaucoup d’à-propos.
Kip Davis, le personnage principal du film, est interprété par Joel McCrea (vu dans le très bon 3000 dollars mort ou vif), comme toujours impeccable dans son jeu. Il est tiraillé entre son amour pour Deborah (Dorothy Malone) qu’il fréquente depuis longtemps et la belle Rouge (Alexis Smith) de Lisle (!), une chanteuse de saloon. Jusqu’à la fin, au gré des péripéties du film, on se demande bien laquelle des deux décrochera le cœur de notre héros.
Mais Kip Davis n’a pas la tête uniquement aux histoires d’amour. Dans cette époque troublée, il doit faire face aux troupes yankees, au gang de Luke Cottrell et à une amitié qui se délite de plus en plus avec ses deux amis. Il faut dire que certains tirent notamment parti de la guerre pour s’enrichir. A cet égard, les choix opérés par Kip Davis (contrebande, massacre d’une troupe) sont largement discutables et en font un héros beaucoup moins lisse que ce que l’on pourrait imaginer au départ.
Ce long métrage bénéficie également d’un superbe technicolor où apparaissent toutes les nuances des couleurs. On se régale en voyant ce film qui ne subit pas le poids de son âge. Au contraire, il y a un charme désuet mais bien réel à regarder ce western d’antan.
Pour ne rien gâcher, la distribution est au diapason de ce long métrage. Outre Joel McCrea, acteur injustement méconnu du grand public, cette production de genre peut compter sur la présence d’Alexis Smith. Celle-ci parvient à rendre crédible et émouvante son personnage de chanteuse de saloon trouble. C’est elle qui est à la manœuvre dans une scène de séduction inoubliable. A bien des égards, avec 15 ans d’avance, elle évoque la Kim Novak de Kiss me stupid de Billy Wilder. Les autres acteurs font le travail mais paraissent plus effacés, qu’il s’agisse de Dorothy Malone, Zachary Scott ou Douglas Kennedy.
En dépit d’un scénario traditionnel et de rebondissements attendus, Les chevaliers du Texas est un western laissant la part belle aux relations entre ses personnages et disposant de couleurs remarquables. A découvrir.
Critique parue à l'origine sur le site Ciné Dweller à l'adresse suivante :
https://cinedweller.com/movie/les-chevaliers-du-texas-la-critique-du-film-et-le-test-blu-ray/