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Déjantés du ciné
19 avril 2025

Il était une fois Michel Legrand de David Hertzog Dessites (critique film + blu ray)

Titre du film : Il était une fois Michel Legrand

Réalisateur : David Hertzog Dessites

Date de sortie au cinéma : 4 décembre 2024

Origine : France

Durée : 1h50

Synopsis : « La musique, c’est la vie ». Michel Legrand entre au Conservatoire de Paris à l’âge de 10 ans et s’impose très vite comme un surdoué. 3 Oscars et 75 ans plus tard, il se produit pour la première fois à la Philharmonie de Paris devant un public conquis. De la chanson jusqu’au Cinéma, ce véritable virtuose n’a jamais cessé de repousser les frontières de son art, collaborant avec des légendes comme Miles Davis, Jacques Demy, Charles Aznavour, Barbra Streisand ou encore Natalie Dessay. Son énergie infinie en fait l’un des compositeurs les plus acclamés du siècle, dont les mélodies flamboyantes continuent de nous enchanter.

En édition blu ray simple ou en édition collector limitée (blu ray et DVD du film, DVD bonus, livret, affiche et 5 cartes postales) depuis le 11 avril 2025


Il était une fois Michel Legrand est un documentaire sur Michel Legrand, musicien, compositeur, pianiste de jazz, connu entre autres pour ses participations aux musiques des films de Jacques Demy. Le réalisateur David Hertzog Dessites a eu l’opportunité de le filmer pendant les deux dernières années de sa vie.

Le sujet du film, Michel Legrand, est évidemment passionnant puisqu’il s’agit de l’un des plus grands artistes musicaux du XXème siècle. Peut-être le Beethoven de notre époque. Sa contribution est énorme et sa participation avec les plus grands comme Miles Davis, Charles Aznavour, etc., le prouve. Grâce à une quantité effarante d’images d’archives, dont un grand nombre inédites, le spectateur assiste à des extraits d’émission TV, de concerts ou des interviews concernant Michel Legrand. On perçoit encore mieux qu'il s'agit d'un musicien génial, associé à de nombreux artistes étrangers et sans qui l’œuvre de Jacques Demy n’existerait pas (Les demoiselles de Rochefort, Les parapluies de Cherbourg). Le firmament de sa carrière semble être atteint avec la musique du film Yentl de Barbra Streisand (1983) qui lui a d’ailleurs valu son troisième oscar.

Si l’immense carrière de Michel Legrand valait bien un documentaire, son réalisateur n’échappe à tous les pièges inhérents à son sujet. Bien souvent, il fait office de fan et fait preuve par intermittence d’esprit critique. Sans conteste, les moments les plus intéressants ont lieu lorsque le film met en exergue les failles et les aspects compliqués de la personnalité de Michel Legrand. On apprend ainsi avec surprise que l’intéressé, pourtant au sommet de sa gloire, a fait une grave dépression lors de sa période américaine, et qu’il mettra longtemps à s’en remettre. Sur le plan de la personnalité, le film montre quelqu’un d’exigeant, d’autoritaire voire irascible qui met à mal les personnes avec qui il travaille, notamment lorsqu’il s’agit de ses subordonnés. On lui pardonne visiblement ce comportement, car, d’après les interviews dans le documentaire, c’est une personne qui s’excusait rapidement, souhaitant être appréciée de tous.

Sur le plan narratif, Il était une fois Michel Legrand fourmille d’images d’archives, qu’il s’agisse de concerts, d’interviews ou de moments plus intimes de Michel Legrand. L’ensemble donne l’impression de partir un peu dans tous les sens. Il n’y a pas vraiment de fil narratif, si ce n’est de parler de Michel Legrand et de son œuvre. Certes, ce que l’on apprend est passionnant mais il aurait été appréciable d'avoir des thématiques ou tout simplement quelque chose de plus structuré.

Heureusement, il se dégage une émotion certaine dans ce documentaire empli de bienveillance envers ce maestro de la musique ayant traversé les époques et qui, arrivé au crépuscule de sa carrière, a continué jusqu’au bout pour offrir au monde de magnifiques concerts. Le dernier concert à la Philharmonie de Paris, quelques mois avant son décès, témoigne du talent, de la ténacité et de l’incroyable volonté de Michel Legrand, pourtant à bout de forces. On ressent véritablement l’envie de Michel Legrand de tout donner à son public et ce dernier lui offre en retour toute la gratitude qu’il mérite, conscient d’assister aux derniers moments sur scène d’un très grand monsieur de la musique.

Au final, Il était une fois Michel Legrand permet d’en apprendre plus sur le génie que constitue Michel Legrand. Ce documentaire comporte ainsi un nombre très important d’images d’archives de toutes sortes et d’interviews et extraits de concerts plus récents. Cela a dû prendre beaucoup de temps à le réaliser et à le monter. Si le travail pour monter ce film est indéniable, on aurait toutefois apprécié que la relation entre la vie intime et la vie professionnelle de Michel Legrand soient plus analysées. On a parfois la sensation que David Hertzog Dessites peine à dépasser son statut de fan et reste en surface de son sujet. Somme toute, la carrière très riche de Michel Legrand donne sacrément envie de se plonger dans sa discographie et de revoir les films où il est intimement lié.

Caractéristiques du blu ray édité par Blaq Out :

L’image : une fois n’est pas coutume, elle est de qualité très variable. Et pour cause : elle allie des matériaux très variables, qui vont d’archives très anciennes (grain très présent) aux derniers concerts de Michel Legrand (image somptueuse).

Le son : un dolby digital 5.1 (et un stéréo) là encore très efficace sur les extraits de concerts et interviews récents, et nettement moins sur les extraits anciens. Comme souvent, l’éditeur Blaq Out propose le film en audio-description et la possibilité de le visionner avec des sous-titres pour sourds et malentendants. Une option supplémentaire permet de voir le film avec des sous-titres anglais.

Suppléments : le premier bonus, Karaoké (11mn19) est une petite sucrerie qui permet de s’amuser sur trois musiques phare des films cultes de Jacques Demy : Peau d’âne, Les parapluies de Cherbourg et Les demoiselles de Rochefort. Quant aux scènes coupées (d'un total de quatre, 15 mn environ), une concerne des interviews des filles de Michel Legrand et une autre des scènes de la vie intime de Michel Legrand. Elles auraient pu être intégrées au montage final.

A noter que l’édition collector comporte un DVD bonus avec des suppléments inédits. On a droit ainsi à Michel Legrand vu par… (31mn27)  qui constitue un agrégat de (micro) interviews des enfants de Michel Legrand, de cinéastes, d’acteurs, etc. On a également Le film du film, de celui qui a fait le film du film ! (47mn56), sorte de making of où le réalisateur exprime notamment ses intentions, les difficultés auxquelles il a été confronté, la réception du film, etc.

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