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Déjantés du ciné
14 novembre 2009

The box de Richard Kelly

theboxRéalisé par Richard Kelly
Année : 2009
Durée du film : 115 minutes
Avec : Cameron Diaz (Norma Lewis), James Marsden (Arthur Lewis), Frank Langella (Arlington Steward), etc.

FICHE IMDB

Résumé : Un homme étrange dépose une boîte et fait une proposition à un couple  ; si le couple accepte d'appuyer sur le bouton de la boîte, 2 choses se produiront : une personne qu'ils ne connaissent pas mourra et ils recevront une somme d'un million de dollars.

 

 

Réalisateur très en vue après son premier long métrage daté de 2001, l'excellent Donnie Darko qui bénéficie d'un côté culte bien mérité, Richard Kelly a depuis subi les foudres des critiques avec son second film, Southland tales, présenté en 2006 à Cannes et qui a même dû être remonté.

 

En 2009, Richard Kelly nous revient avec un thriller mâtiné de fantastique qui ne manque pas d'intérêt. The box est une adaptation d'une nouvelle de Richard Matheson (Je suis une légende).

 

Le film part d'un postulat de base qui est déjà fort enthousiasmant : une famille américaine modèle, constituée de Norma Lewis (Cameron Diaz) et Arthur Lewis (James Marsden) et de leur jeune fils doit faire face à des problèmes économiques importants. Un jour, un homme dépose un paquet devant la porte d'entrée des Lewis. Ce paquet contient la boîte qui correspond au titre du film. Le lendemain, madame Lewis reçoit un homme défiguré, qui lui a déposé cette boîte, et qui lui fait une proposition : si elle appuie sur le bouton rouge de la boîte, elle tuera une personne qu'elle ne connaît pas et elle recevra la somme d'un million de dollars.

 

L'entrée en matière du film est vraiment particulièrement bien rendue. L'ambiance est tendue à souhait et le film est d'autant plus prenant que les moindres détails ont été étudiés. Ainsi, le film se déroule à la fin de l'année 1976 et les couleurs assez flashies du film, dues à l'utilisation de filtres, donnent vraiment une impression rétro au film.

 

Le côté thriller du film fonctionne à merveille. Mais on peut voir aussi dans la proposition faite par le mystérieux Arlington Steward une métaphore de notre société. A savoir une société de consommation où l'on n'hésite pas pour de l'argent à mettre au placard des notions morales. Petit à petit, le thriller, qui se suivait sans difficulté, laisse la place au fantastique. Richard Kelly nous livre un film étonnant où il évoque aussi bien le passage d'une dimension à l'autre (on est carrément dans une thématique commune avec Donnie Darko) que le choix qui s'offre à nous, à savoir la destinée ou encore la force qui régit ce monde (Dieu ?). Bref, si les éléments « rationnels » ont complètement disparus et laissent place à de l'étrangeté et du pur fantastique, le film demeure plus que jamais passionnant. Par contre, il faut bien reconnaître que le virage que prend le film ne plaira pas à tout le monde. Il faut accepter de rentrer dans ce très curieux film qui pose beaucoup de questions mais n'apportera au final que peu de réponses. Le film retombera pourtant parfaitement sur ses pattes avec l'explication des meurtres étranges qui nous ont été rapportés au début du film. Car le fantastique est intimement lié au côté thriller du film.

 

Le film The box n'est pas pour autant totalement réussi. Il faut bien reconnaître que Richard Kelly ne réussit pas toujours l'alchimie entre le fantastique et le thriller. Et puis surtout à force de vouloir nous emmener très loin, dans des contrées inconnues, Richard Kelly est proche de perdre le spectateur. Le film donne souvent l'impression d'être insaisissable et certaines scènes s'emboîtent un peu maladroitement.

 

Mais Kelly s'en sort tout de même bien au final, en raison notamment de scènes qui n'auront de cesse de marquer les esprits du spectateur : la scène des portes ou encore le passage d'un monde à l'autre.

 

Peut-être un peu trop référentiel par instants, car The box n'est pas sans rappeler par instants L'invasion des profanateurs de sépultures (avec l'impression que les gens que les personnages principaux cotoient, notamment dans la fameuse scène à la bibliothèque, sont des extraterrestres) ou encore La malédiction de Richard Donner (avec l'enfant de la famille Lewis), le film bénéficie tout de même d'un excellent rythme et d'une histoire assez solide pour captiver de bout en bout.

 

Et puis dans ce film Richard Kelly se révèle un formidable directeur d'acteurs. Frank Langella est incroyable dans le rôle particulièrement marquant d'Arlington Steward. Il fait corps avec ce personnage inquiétant, mystérieux, sorte d'intermédiaire de Dieu qui laisse aux gens la possibilité de faire le bon choix. James Marsden, vu notamment dans la trilogie des X-Men, est particulièrement impliqué dans le film et le spectateur n'a aucun mal à s'identifier à ce père de famille. Mais surtout, l'actrice la plus bluffante est sans nul doute Cameron Diaz. Actrice habituée principalement à des comédies lourdingues où elle s'évertue à montrer son joli minois, Cameron Diaz est transformée dans ce film. On la sent impliquée au plus haut point, elle dispose pour l'occasion d'un jeu d'une grande finesse. Elle fait passer une palette d'émotions et elle n'est jamais en sur-jeu. Elle est toujours très sobre.

 

Superbement filmé (la mise en scène est d'une grande fluidité), disposant d'une distribution très solide, bénéficiant d'une bande son qui se marie merveilleusement avec le film et ayant des thématiques très intéressantes, The box reste un film qui mérite largement d'être vu. On attend avec impatience le prochain film de Richard Kelly. 

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Commentaires
L
Très intéressante critique de ce film déroutant de Richard Kelly qui rappelle par de nombreux aspects le cinéma de David Lynch : c'est ce qui en fait sans doute son intérêt mais aussi sa limite. Trop référentiel, comme tu le dis, Nico !<br /> <br /> En tout cas, l'ambiance qui devient de plus en plus étrange et malsaine, le mystère qui s'épaissit progressivement et l'excellente interprétation des acteurs en font une oeuvre assez troublante au suspense constant.<br /> <br /> The box est moins borderline et moins déroutant que Southland tales, plus accessible mais néanmoins fort intriguant, qui donne envie de lire la nouvelle de Matheson...<br /> <br /> La fin est particulièrement poignante et d'une logique imparable...<br /> <br /> Du bon cinéma, quoi !!
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