Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
Déjantés du ciné
30 mars 2024

Raspoutine le moine fou de Don Sharp (critique film + blu ray)

raspoutineafficheTitre du film : Raspoutine le moine fou

Réalisateur : Don Sharp

Année : 1966

Origine : Royaume-Uni

Durée : 1h31

Avec : Christopher Lee, Barbara Shelley, Suzan Farmer, Francis Matthews, Richard Pasco, Renée Asherson, etc.

Editeur : Tamasa Distribution

Film disponible uniquement dans le coffret Hammer tome 1, 1966-1969 l'âge d'or, édition 7 films en Combo Blu-ray & DVD limitée à 2000 exemplaires numérotés. En vente depuis le 31 octobre 2023

Synopsis : Gare à son regard meurtrier, à son toucher mystique, vous ne serez plus jamais libre de son emprise maléfique ! Avant la révolution russe à St Petersbourg, le sinistre moine Raspoutine démontre qu'il a le pouvoir surnaturel de tranquilliser les fous et guérir les malades. Mais à quel prix ? Aidé de ses pouvoirs d'hypnotiseur, Raspoutine entame une quête de pouvoir et de richesse dépravée et sans scrupules...

raspoutine3Réalisé en 1966 par l'australien Don Sharp à qui l'on doit l'excellent Baiser du vampire (1963), Raspoutine le moine fou est une production Hammer conçue à l'origine comme un double programme avec La femme reptile. En 1966, le personnage mythique de Raspoutine, moine guérisseur et manipulateur ayant œuvré à la cour de Nicolas II, a déjà fait l'objet de plusieurs adaptations cinématographiques. 

Initialement, le studio Hammer avait songé à un film historique. Mais cette idée a rapidement été balayée, le scénario prenant alors des allures d'une bonne série B mâtinée d'épouvante. A la vision de Raspoutine le moine fou on sent bien la patte du studio Hammer qui a repris quelques éléments-clés du mythe de Raspoutine pour broder autour tout ce qui fait le sel de ses productions.

L'acteur Christopher Lee, inoubliable pour ses rôles de vampire dans les films de Terence Fisher, occupe ici le rôle de Raspoutine. Il s'en donne à cœur joie et a visiblement bénéficié d'une carte blanche en la matière. On ne l'a jamais vu aussi extravagant. Il est à mille lieux de son interprétation dans Dracula prince des ténèbres où il n'avait pas une ligne de dialogue. Ici, il joue un Raspoutine alcoolique, porté sur les femmes, qui n'a de cesse de rire à la folie. Cela contribue à l'aspect amusant du film avec plusieurs scènes humoristiques. On songe ainsi aux concours de vin ou encore aux scènes où Christopher Lee se met à danser. Cela peut paraître "too much" mais c'est justement cet excès qui fait tout l'intérêt de ce long métrage.

raspoutine2Raspoutine le moine fou comporte surtout une vision fantasmée de ce personnage mythique en privilégiant son inexorable ascension. En tout état de cause, le côté manipulateur du personnage est très bien mis en scène. A de nombreuses reprises, on voit le regard hypnotique de Christopher Lee, rappelant pour le coup ses prestations en Dracula, qui séduit ses victimes féminines. Christopher Lee est vraiment excellent avec sa voix rauque et son regard insistant. Il envoûte ses pauvres femmes. Il parvient aussi, de façon étonnante, à guérir des personnes par une simple imposition des mains. C'est inmanquablement ce qui contribue à sa légende. L'aspect série B, mélange de fantastique et d'horreur, sied à merveille à ce film.

Dans cette oeuvre atypique de la Hammer puisqu'il n'y a aucune créature horrifique (quoique, Raspoutine est-il une figure humaine ?), on retrouve en grande partie le casting de Dracula prince des ténèbres. A ce titre, Barbara Shelley est éblouissante dans le rôle de cette demoiselle d'honneur de la tsarine fascinée par Raspoutine. On a beau être en 1966, par sa relation avec Raspoutine, il y a vraiment un aspect sensuel qui permet de faire fi de la censure.

raspoutine1Evidemment, ce long métrage ne serait pas si réussi sans sa photographie typique de la Hammer. Raspoutine le moine fou est une oeuvre très colorée avec une photographie sublime. Cela donne un cachet incroyable au film. Mention spéciale à Christopher Lee portant des tenues excentriques et flashy à souhait dans la deuxième partie du film.

Le spectateur amateur de sensations fortes en a également pour son argent. Il pourra se délecter de plusieurs scènes horrifiques-chocs : main coupée, personne défigurée, suicide prémédité, etc. Raspoutine a une ambition sans limites. Il ne recule devant rien pour mettre son plan à exécution et arriver à ses fins : atteindre les hautes sphères de la société.

En fin de compte, Raspoutine le moine fou est un incontournable de la Hammer. Ce film majeur bénéficie en outre de la restauration récente de la société Tamasa.

coffretHammer

Caractéristiques du blu ray édité par Tamasa Distribution :

Une édition une nouvelle fois excellente sur le plan technique.


L’image
 : elle est magnifique. On a jamais vu Raspoutine le moine fou dans de telles conditions. La photographie et les décors sont grandioses. Encore une belle réussite de la part de Tamasa Distribution.

Le son : le son est lui aussi excellent. Le film est disponible uniquement en version originale sous-titrée français, ce qui plaira aux puristes.

Les suppléments : L'épouvante historique par Nicolas Stanzik” (30mn20) constitue un complément idéal au film. Grand spécialiste de la Hammer, Nicolas Stanzik est l'auteur du premier ouvrage consacré en France à ce studio, “Dans les griffes de la Hammer” (2008). Ici, il revient sur le personnage de Raspoutine, sur la genèse du film, sur ses thématiques et s'intéresse de près au cinéaste Don Sharp. Les 30 minutes de ce bonus passionnant passent très vite. Dans un autre bonus intitulé “Folie furieuse et satin rose par Mélanie Boissonneau” (8mn27), cette autre spécialiste de la Hammer analyse dans le détail une scène-clé du film. Elle explique que ce rôle est un des préférés de Christopher Lee. Mélanie Boissonneau s'intéresse aux vêtements qu'il porte dans le film, qui sont de plus en plus extravagants. La séquence qu'elle analyse est une des plus délirantes du film. Christopher Lee ne recule devant rien et ce  au détriment du personnage joué par Barbara Shelley. Mélanie Boissonneau commet une petite erreur en indiquant par deux fois qu'il s'agit d'un film de Terence Fisher alors que le cinéaste derrière la caméra est Don Sharp. Les suppléments se terminent avec le film annonce (2mn54).

Publicité
Publicité
Commentaires
Déjantés du ciné
  • Site indépendant proposant plus de 700 critiques de films américains, asiatiques et européens, dans tous les genres (action, comédie, documentaire, drame, romance, fantastique et S-F, horreur, policier, politique, thriller, western, etc.)
  • Accueil du blog
  • Créer un blog avec CanalBlog
Publicité
Derniers commentaires
Archives
Publicité