Away we go de Sam Mendes
Année : 2009
Origine : Etats-Unis
Durée : 98 minutes
Avec : John Krasinski (Burt), Maya Rudolph (Verona), Maggie Gyllenhaal (LN),
etc.
FICHE IMDB
Résumé : Un couple, qui a appris qu'il va avoir un enfant, décide d'aller voir sa famille et ses amis.
Reconnu comme étant l'auteur de l'excellent American beauty, satire
féroce de l'american way of life, Sam Mendes n'a pas vraiment confirmé
par la suite. Il s'est égaré dans des films complètement impersonnels,
qui frôlent parfois la nullité (Les sentiers de la perdition, titre
assez révélateur de la carrière de ce cinéaste).
Dernier film en date de Sam Mendes, Away we go est un petit road movie
sympathique, qui n'a rien d'autre but que de divertir le spectateur en
lui montrant un couple qui est très heureux, et qui a même tendance à
véhiculer cette joie de vivre.
Car il faut bien le reconnaître, le film vaut avant tout pour
l'interprétation de ses deux acteurs principaux, John Krasinski dans le
rôle de Burt et Maya Rudolph qui joue sa compagne dans le film avec le
rôle de Verona. Si les deux acteurs ne sont pas vraiment très glamour,
ils démontrent une complicité certaine et une joie qui transparait à
l'écran. On voit ainsi ces deux tourtereaux qui vont faire un long
voyage alors que Verona est enceinte.
Tout le film va tourner autour de la notion de famille. Mais là où un
film comme American beauty se voulait irrévérencieux, Away we go est
finalement très classique avec des idées même assez conservatrices. Car
dans le film le seul couple qui en prend pour son grade, est le couple
post hippie dont la femme est jouée par une Maggie Gyllenhaal bien
décalée.
Sam Mendes, bien propret, s'amuse certes à nous décrire des couples
qui sont parfois en proie à des problèmes mais sur le fond il en revient
toujours à la même idée : le foyer est quelque chose d'indispensable.
Ce n'est d'ailleurs pas un hasard si le couple Burt-Verona va voyager à
Phénix, Tucson, Madison et à Montréal avant de revenir à l'endroit sacré
: chez soi. On nous parle de façon très explicite dans le film de
l'importance de l'Amour et de choses comme l'altruisme, la patience. En
fait, Sam Mendes évoque tout ce qu'il faut pour qu'une vie familiale
puisse se dérouler dans l'harmonie.
Heureusement que son film est truffé de moments dramatiques (la jeune
femme qui a fait plusieurs fausses couches) ou de moments assez drôles
(la première soeur de Verona qui est complètement déjantée et
particulièrement accro au sexe ou encore le moment où Burt décide de
péter les plombs face au couple baba-cool qui l'indispose), car sinon
Away we go serait parfait comme somnifère.
Away we go est également un film assez maladroit au niveau de son montage. Car Sam Mendes a clairement choisi la facilité et il ne s'est pas embarrassé pour faire se succéder ses scènes. Il s'est contenté d'agrémenter le titre de la ville traversée sur un fond noir. Tout cela paraît tout de même assez factice et surtout l'enchaînement des événements donne bien souvent l'impression d'avoir affaire à un film qui se limite à nous décrire (timidement) des scènes de vie avec la famille comme leitmotiv. On peut d'ailleurs rester assez dubitatif devant l'idée qu'a eu le couple Burt-Verona d'aller voir des amis, de la famille ou d'anciennes connaissances qui ont déjà des enfants. Car finalement qu'est-ce que ce couple constate ? Que chaque couple a des problèmes, qui peuvent être très différents. Ouah, bonjour le scoop.
En fin de compte, le seul petit risque que prend Sam Mendes est de
nous décrire ce couple Burt-Verona qui n'est pas marié et qui va avoir
un enfant. Cela va un peu à contre-courant du puritanisme dont sont
parfois taxés les américains.
Sinon, la mise en scène à proprement parler est tout ce qu'il y a de
plus classique. On a même parfois l'impression d'assister à un téléfilm
de luxe.
Terminons tout de même par un point positif : le jeu de l'ensemble
des acteurs qui est tout à fait probant. Que ce soit le couple principal
ou les seconds rôles, tous les acteurs sont parfaitement impliqués dans
le film. Le petit plaisir que l'on peut avoir à regarder ce film est
sans nul doute dû au jeu des acteurs, lesquels apportent un vrai plus.
En synthèse, Away we go est à ranger dans la catégorie « feel good
movie ». Le problème est que rien n'est vraiment étudié sur le fond et
qu'en conséquence, le film reste tout juste sympathique. Voilà une
nouvelle fois un film mineur signé Sam Mendes. A quand le retour de ce
cinéaste pour un film du niveau d'American beauty ? La question mérite
d'être posée.