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Déjantés du ciné
29 avril 2008

Rec de Jaume Balaguero et Paco Plaza

REC1Réalisé par Jaume Balaguero et Paco Plaza
Année : 2007
Origine : Espagne
Durée : 80 minutes
Avec : Manuela Velasco, Ferran Terraza...


FICHE IMDB


Résumé : Une présentatrice télé et son caméraman se retrouvent enfermés dans un immeuble où ont lieu des événements étranges.

Avec REC (qui correspond au bouton d'enregistrement sur une caméra) les réalisateurs de la nouvelle vague du cinéma d'horreur hispanique, Jaume Balaguero (auteur du film surestimé à mes yeux La secte sans nom mais des excellents Darkness et Fragile) et Paco Plaza (connu pour son film Les enfants d'Abraham) nous livrent un film d'horreur très original. Ils ont d'ailleurs obtenu pour ce film le prix du Jury et le prix du Public au festival du film fantastique de Gérardmer en 2008.

L'approche de REC est pour le moins novatrice. On suit ainsi la belle, jeune et impétueuse Angela (jouée par Manuela Velasco), présentatrice aux dents longues d'une émission télé qui met l'accent sur les gens qui travaillent la nuit. Avec son caméraman Manu (Ferran Terraza), elle a décidé de suivre cette nuit une équipe de pompiers en les filmant dans leur quotidien, dans l'espoir d'assister à une intervention. Angela, constamment dans l'optique de l'audimat qu'elle va pouvoir tirer de ce reportage en « live », fait l'intéressante avec les pompiers et interroge à de nombreuses reprises son caméraman (« t'as bien filmé ça ? » ; « Si c'est nul, tu coupes »).

Le film commence à réellement prendre son envol lorsque les pompiers sont appelés car il y a un problème dans un immeuble. Angela et son caméraman les accompagnent.

Une fois que les différents personnages se trouvent sur place (les habitants de l'immeuble, les policiers, les pompiers, Angela et Manu, son caméraman), le long métrage prend une nouvelle dimension. On se demande quel est le problème dans cet immeuble. Le mystère est particulièrement bien gardé, jusqu'à l'arrivée d'un médecin dans une tenue qui laisse penser que l'on a affaire à un virus. Avec un filmage caméra à l'épaule qui a lieu du début à la fin du film, le spectateur assiste à une sorte de spectacle « live ». Les réalisateurs prennent un plaisir certain à détourner les émissions de reality TV. Par ailleurs, la méthode de filmage de REC rappelle aussi un certain Projet Blair Witch. La grande différence est qu'ici le filmage en vue subjective a lieu tout le temps. Le spectateur n'a jamais un temps d'avance sur les protagonistes du film. D'ailleurs, on appréciera que le film joue quelque peu sur un côté interactif avec le spectateur (le film fait alors penser que l'on se retrouve dans une sorte de jeu vidéo, à l'instar de Silent Hill) : selon que Manu, le caméraman, est autorisé à filmer, on a à l'écran des coupes en direct. On a aussi, comme dans un Funny games, un rembobinage à l'intérieur du film (suite à une demande d'Angela qui souhaite revoir une scène pour savoir si son caméraman a bien filmé l'action précédente). On a aussi par moments une vision quasiment dans l'obscurité avec simplement la torche de la caméra ou encore une vision en infrarouge lorsque la torche est cassée. On a même à un moment simplement la voix des personnages dans le noir. Tout cela sert bien évidemment à alimenter la sensation de peur.

D'autant que les différents personnages sont rapidement mis en quarantaine. Ils ne peuvent plus sortir de l'immeuble car celui-ci a été isolée par les autorités. Cela ajoute à la tension qui est parfaitement ressentie par le jeu des différents acteurs. Paco Plaza et Jaume Balaguero nous montrent un groupe qui doit s'entendre mais dont les membres s'accusent mutuellement, comme le montre la caméra de Manu lorsque Angela interviewe les différentes personnes de l'immeuble. Sur les relations qui s'établissent entre les différents personnages, le film est alors dans la droite lignée de Romero avec des films comme La nuit des morts-vivants ou Zombie.

Dans la mesure où aucun événement ne peut être prévisible puisqu'on les découvre en même temps que Manu et sa caméra, cela rend la sensation de peur encore plus présente et les scènes d'horreur bien flippantes. Par son côté transmission de virus, le film rappelle un certain 28 semaines plus tard. D'ailleurs, on appréciera les effets gore du film qui font vraiment très réalistes.

Un autre aspect bien mis en scène est la survenance des différents morts (cela arrive par moments très brutalement) et des différentes attaques des « monstres ».

Le film, notamment dans sa deuxième partie, est bien tendu. Le côté hystérique est vraiment  intéressant avec des personnages qui crient, notamment la jeune Angela qui comprend que si elle veut s'en sortir, il va falloir qu'elle prenne son courage à deux mains. Mais elle est, comme tout le monde en pareille circonstance, apeurée. Aidée notamment d'un des pompiers et de son caméraman, Angela fait vivre au spectateur une action bien éprouvante. Le film tourne à plein régime, notamment dans sa deuxième partie. La peur est bien palpable. Rien que pour cela, il mérite d'être vu.

Sans concession (la révélation finale, sans doute l'oeuvre de Paco Plaza, est bien dans le style de son film Les enfants d'Abraham), Rec est particulièrement bien mis en scène et très réaliste, avec des personnages qui ne sont pas des archétypes mais des gens comme vous et moi.

Un film d'horreur vraiment original et captivant, même s'il met un peu de temps à démarrer à mes yeux. 

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Commentaires
E
J'ai bien aimé Rec. Voilà un film qui s'inscrit dans la production actuelle des derniers films d'horreur... à savoir l'utilisation d'une caméra vidéo!<br /> Un concept plutôt réussi dans le genre!
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L
Ce film de Balaguero et Plaza est un excellent film d'horreur, qui démontre encore une fois la bonne santé du fantastique ibérique, après l'intéressant L'orphelinat de Bayona.<br /> [REC] pousse à son point-limite la technique utilisée par le célèbre Le projet Blair witch (déjà hérité du fameux Cannibal holocaust de Deodato), ce qui permet l'immersion totale du spectateur.<br /> Les deux réalisateurs instaurent une ambiance très prenante et maitiennent constamment sous tension le public, dans un film qui respecte l'unité de lieu et de temps.<br /> Le film ressemble à une adaptation officieuse du célèbre jeu vidéo Resident evil, autrement plus réussie que les nanars signés par Paul Anderson et ses potes.<br /> Bref, une excellente surprise !
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