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Déjantés du ciné
10 juin 2008

Vol 93 de Paul Greengrass

vol93Réalisé par Paul Greengrass
Titre international : Flight 93

Année : 2006
Origine : Etats-Unis
Durée : 111 minutes

FICHE IMDB

Résumé : Cette fiction évoque les événéments tragiques du 11 spetembre 2001, et précisément du quatrième avion qui n'a pas atteint le but désiré par les terroristes.

Après avoir réalisé des téléfilms et surtout Bloody Sunday, film s'intéressant au massacre de civils Irlandais par des troupes anglaises le 30 janvier 1972, le metteur en scène britannique Paul Greengrass revient derrière la caméra en prenant comme thème de base un événement tristement célèbre de notre Histoire : le drame du 11 septembre 2001.

Le film de Paul Greengrass, qui évoque un sujet qui a été traité moults fois par les médias, est pourtant bien un film-choc, d'une grande intensité émotionnelle.

Si Vol 93 est une fiction, les événements qu'il relate sont tirés de faits réels. Et c'est là le premier intérêt de ce long métrage. Le réalisateur britannique s'est tout d'abord attaché à relater de manière minutieuse les faits tels qu'ils ont probablement eu lieu (on voit bien que le réalisateur s'est abondamment documenté sur le sujet). Dans sa première partie, le film montre le détournement de quatre avions et la façon dont est gérée la crise. A cet égard, même si Paul Greengrass ne juge jamais, il met indubitablement en avant l'incapacité des autorités civiles (les tours de contrôle des espaces aériens), militaires ou politiques à gérer la crise. La multiplication des contrôles de tous ordres et la complexité des interactions de ces diverses autorités fait que le spectateur assiste, béat, au crash de deux avions sur les tours du World Trade Center et d'un autre avion sur le Pentagone. Le plus hallucinant dans l'affaire est que Paul Greengrass nous aura montré auparavant que les autorités s'occupant du contrôle aérien américain avaient été mises au courant de cette situation (le détournement supposé des avions) bien avant le crash de ces avions. Seulement, en ne prenant pas assez vite la menace au sérieux et en rejetant le problème sur les militaires, ces autorités ont été incapables d'empêcher ces avions d'atteindre les cibles qui leur avaient été désignées.

C'est alors que la seconde partie du film intervient. Elle s'intéresse à la prise de contrôle du Vol 93 par quatre islamistes fanatiques armés simplement de cutters et d'une bombe (qui est en fait factice, ce que l'on apprendra par la suite). Après avoir montré l'incapacité de la Défense américaine à réagir face à un problème nouveau - dans le cas présent les terroristes ne cherchent pas à obtenir comme souvent une somme d'argent ou à participer à la libération de prisonniers, ils souhaitent seulement toucher à des symboles des Etats-Unis - Paul Greengrass porte son regard sur les civils qui sont montés à bord du Vol 93, le quatrième avion détourné de la journée du 11 septembre. La question est finalement de savoir si ces voyageurs vont avoir droit au même sort que ceux dont les avions se sont écrasés dans les tours du World Trade Center et au Pentagone.

Filmant caméra à l'épaule, notamment le visage des différents protagonistes, le réalisateur ajoute de la sorte à la tension qui règne à bord de ce Vol 93. Tous les voyageurs de ce vol comprennent rapidement qu'ils ne pourront pas engager de dialogue avec ces quatre islamistes fanatiques qui se sont emparés de l'avion. C'est alors qu'à l'aide de leurs téléphones portables, ils appellent leurs familles et apprennent que deux avions ont été détournés de leur route initiale et se sont écrasés à Manhattan sur les twin towers.

Le film de Greengrass, déjà très prenant jusque-là, prend alors une tournure cauchemardesque. Car ces anonymes, installés à l'intérieur de cet avion, pourraient être vous ou moi. Ce drame auquel on assiste impuissant pourrait, par un mauvais hasard, nous arriver. Et le réalisateur britannique dresse à ce moment un portrait saisissant de réalisme où l'on peut globalement diviser les voyageurs du Vol 93 en deux groupes. Il y a d'une part les gens résignés qui font leurs adieux à leurs familles par le biais de leurs téléphones portables et il y a d'autre part ceux qui sont bien décidés à agir. Bien que conscients qu'ils n'ont quasiment aucune chance de s'en sortir (ils savent que les deux pilotes américains ont été tués et que l'avion, désormais piloté par un islamiste, vole à une altitude très basse, proche du crash à tout moment), ces voyageurs « actifs » se battent au nom de l'Humanité. Ils veulent avant tout éviter que les islamistes atteignent leur objectif, en faisant disparaître d'autres vies en plus des leurs. Les voyageurs partent ainsi à l'abordage de l'avion, tuent deux islamistes et arrivent à la salle des pilotes. C'est alors que l'on voit devant nous, spectateurs, un écran noir. Un message textuel indique que le vol 93 n'a pas atteint son but (se crasher sur la Maison Blanche) et s'est écrasé en Pennsylvanie.

Film engagé dénonçant l'incapacité à agir des instances politiques et militaires des Etats-Unis lors de ce fameux 11 septembre 2001, Vol 93 est également un vibrant hommage à ces personnes qui n'ont pas hésité à sacrifier leurs vies pour éviter que d'autres personnes meurent lors de ce drame. Un film fort sur le plan émotionnel et d'un intérêt indéniable. Cependant, je pense que le film perd beaucoup de son intérêt lors d'une seconde vision.

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