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Déjantés du ciné
8 juillet 2008

Mon voisin Totoro d'Hayao Miyazaki

totoro2 Réalisé par Hayao Miyazaki
Année : 1988
Origine : Japon
Durée : 86 minutes

FICHE IMDB

Résumé : Deux jeunes filles s'installent avec leur père anthropologue à la campagne afin de se rapprocher de leur mère, qui est à l'hôpital. Elles vont rencontrer sur leur nouveau lieu d'habitation des personnages merveilleux...

Hayao Miyazaki est désormais depuis longtemps le grand maître de l'animation japonaise. Il est l'auteur de plusieurs films animés très connus en France tels que Princesse Mononoké, Le voyage de Chihiro et Le château ambulant.

En 1988, deux ans après avoir réalisé Le château dans le ciel, Miyazaki signe ce qui est à mes yeux son plus grand chef d'oeuvre : Mon voisin Totoro.

Ce film animé nous transporte dans la campagne japonaise où un père de famille a décidé d'emménager avec ses deux filles, afin de se rapprocher de son épouse, qui est alors soigné dans un hôpital proche. Dès le départ, Miyazaki nous prouve son amour de la nature avec ces très beaux plans d'une nature qui vit. On est finalement dans un univers tout ce qu'il y a de plus banal.

Et pourtant, assez rapidement, le film animé contient des éléments fantastiques. Ainsi, les deux filles, l'aînée Satsuki et Mei, la cadette, comprennent que des choses bizarres circulent dans la maison. Comme leur dit la grand-mère du film, il s'agit des noiraudes. Mais tout ceci n'est que le début.

Mei aperçoit ensuite divers êtres assez étonnants. Avec une grande habileté, Miyazaki mêle poésie et humour. En effet, ces êtres se sauvent rapidement à la vue de Mei et celle-ci tente de les suivre, en allant jusque dans la forêt avoisinante. C'est alors que Mei se retrouve nez à nez avec la créature étrange du film. On a d'ailleurs droit à ce moment à l'une des plus belles scènes du film lorsque Mei découvre Totoro. Elle ne sait pas au départ qu'elle se trouve sur le dos du Totoro. Elle lui touche les moustaches, joue avec et réussit à communiquer. Quel plaisir que voir cette petite fille émerveillée par l'être qu'elle vient de découvrir. « Ton nom c'est Totoro ! » s'exclame t-elle. C'est une joie également de faire connaissance avec cet être ô combien sympathique qui ressemble à un ours avec de gros yeux. Il faut savoir que Mei voit trois totoros différents : elle voit d'abord un petit totoro, tout blanc (c'est le chili totoro) ; puis un totoro moyen, tout bleu (chu totoro) et enfin le grand totoro (O totoro), qui est celui que tout le monde connaît. Totoro est un être paisible qui se nourrit de glands et de noix. C'est l'esprit de la forêt. On peut faire un parallèle entre cet être et un autre esprit de la forêt célèbre, à savoir le personnage Tom Bombadil que l'on croise notamment dans La communauté de l'anneau (Le seigneur des anneaux de Tolkien). Mais Totoro est un être qui ne ressemble nullement à un humain. Sa présence fait penser à l'animisme (croyance selon laquelle tout être vivant possède une âme), notamment avec cette forêt mystérieuse.   

De plus, Totoro n'est visible que des enfants. Cela nous ramène d'ailleurs à l'une des thématiques centrales de Miyzaki puisque celui-ci n'a de cesse de s'intéresser à l'enfance, notamment par le biais de jeunes héroïnes véhiculant des idées positives (c'est le cas entre autres de la princesse Nausicaa ou encore de Kiki la petite sorcière).

Totoro est un être merveilleux qui permet aux deux enfants du film de vivre des aventures inoubliables. On peut notamment penser à cette fabuleuse scène, d'une incroyable poésie, où Totoro et les deux enfants font pousser la nuit, en l'espace de quelques instants d'immenses arbres. Totoro convie d'ailleurs ses deux jeunes amies à un voyage dans les airs inoubliable, le tout sur la musique apaisante du compositeur fétiche de Miyazaki, à savoir Joe Hisaishi.

Mais Totoro n'est pas le seul personnage fantastique de ce film animé. Il y a également le chat-bus. D'ailleurs, l'attente de ce fameux chat-bus donne lieu à une scène très drôle et assez touchante. En effet, alors qu'il pleut, les deux jeunes filles tendent à Totoro un parapluie pour que celui-ci ne se mouille pas trop. Les rapports amicaux entre ces enfants et Totoro sont particulièrement visibles. Le chat-bus permet pour sa part aux deux jeunes filles de voir leur mère malade et de leur montrer à quel point elles l'aiment. Le film se termine d'ailleurs sur une note très positive avec une famille qui est sur le point d'être réunie.

Et ce n'est pas un hasard. Car dans ce film Miyzaki insiste sur le fait que la nature, où évoluent ses protagonistes, qui est à la base de tout, est bénéfique à l'être humain. Comme à son habitude, Miyazaki montre une nature belle et apaisante (à l'opposé de la ville où travaille le père de Satsuki et Mei). Il indique clairement que l'homme peut vivre paisiblement avec la nature. Le cinéaste japonais a un point de vue très rousseauiste.

En 1988, Mon voisin Totoro sort dans un relatif anonymat. Mais progressivement, ce film animé obtient un certain succès. Totoro est depuis devenu au Japon un véritable film culte. Il marche tellement au niveau des produits dérivés (ah les superbes peluches Totoro) qu'il en est devenu l'emblème du studio Ghibli, créé par  Hayao Miyazaki et Isao Takahata (Horus prince du soleil, Mes voisins les Yamada, Le tombeau des lucioles, Pompoko). Et ce n'est finalement que justice. Car Mon voisin Totoro est un ravissement pour les yeux et d'une force poétique incroyable, pour petits et grands

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