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Déjantés du ciné
18 juillet 2008

Jeudi 3 juillet (suite du NIFFF)

torsoTorso (Sergio Martino, 1973, Italie)

Avis de Locktal :

Dernier giallo réalisé par l'inégal Sergio Martino (auteur du célèbre giallo La queue du scorpion mais aussi de L'alliance invisible), Torso s'affranchit des codes classiques du giallo pour inventer les prémisses de ce qu'on appellera plus tard le slasher.

Le scénario n'est qu'un prétexte pour permettre au cinéaste de se livrer à un jubilatoire jeu de massacre qui se concentre avant tout sur l'aspect voyeur du spectateur.

On pourra trouver cette méthode complaisante, mais la surenchère dans la violence et la nudité dont fait preuve Martino révèle une incroyable générosité. L'ambiance easy-listening, les vêtements, les belles actrices qui se dénudent à la moindre occasion (à l'exception notable de la jolie Suzy Kendall qui interprète l'héroïne du film, dommage...), tous ces éléments concourent à donner naissance à un spectacle purement jouissif, tout en dressant le portrait d'une époque à jamais révolue, où il semblait que tout était possible.

Si la trame du film, très linéaire, reste basique, Martino s'en donne à coeur joie et offre une mise en scène très efficace qui joue sur le fétichisme des objets et des corps et une maîtrise de l'espace assez rigoureuse. Chaque meurtre est filmé comme un rituel, se terminant chaque fois sur la frustration sexuelle du tueur qui ne peut s'empêcher de découvrir les seins de ses victimes et de leur caresser la poitrine alors que les pauvres filles sont déjà mortes !

Les meurtres très graphiques se succèdent donc sans temps mort, Martino rajoutant un érotisme gratuit mais, il faut le reconnaître, très agréable, d'autant que les actrices sont très belles, parmi lesquelles les fort charmantes Suzy Kendall et Tina Aumont.

Le réalisateur se soucie assez peu de la vraisemblance de son film et l'oriente vers un dénouement expédié en deux temps trois mouvements : ce qui intéresse Martino est bel et bien le maintien du suspense (et la nudité aussi !), non la résolution de son intrigue dont, il faut bien l'avouer, le spectateur se contrefout !

Il en résulte un spectacle généreux, complètement décomplexé, qui n'a d'autre objectif que de plaire aux spectateurs, ravis de suivre les mésaventures de ces belles jeunes filles en train de se faire assassiner.

Par ailleurs, il faut rappeler que Torso reste la première source d'inspiration du slasher américain, qui en a repris beaucoup d'éléments (les apparitions subites du tueur, le second degré incessant, les jeunes gens un peu décérébrés), tout en en gommant les aspects érotiques.

Au final, Torso est une réussite jubilatoire de Martino (capable du meilleur comme du pire), rythmée par une bande-son easy-listening fort plaisante et typique de l'époque.

Avis de Nicofeel :

Réalisé en 1974 par l'inégal Sergio Martino, auteur tout de même de l'excellent giallo La queue du scorpion, Torso constitue le dernier giallo mis en scène par ce cinéaste transalpin. Le film ne tient pas grâce à son scénario qui pourrait se résumer en une ligne : un tueur masqué et ganté assassine des jeunes femmes.

Tout l'intérêt du film réside dans son mélange de violence et de sexe. Sur ce point, Sergio Martino n'y est pas allé de main morte. Sur le plan du sexe, le film donne lieu à moults scènes totalement gratuites. Dès le début du film, on assiste à une partouze qui est filmée de manière floue, quasiment onirique. Un peu plus tard, un travelling lattéral nous montre un groupe de hippies qui fument, boivent, dansent et baisent.

Les agissements du tueur dans le film, qui sont consécutives à un trauma dans la jeunesse de ce dernier, ont une connotation certes violente mais également fortement érotique puisque le tueur se plaît à révéler et à toucher la poitrine de ses victimes. Sergio Martino en rajoute dans le côté voyeur avec des filles qui sont souvent nues ou filmées sous des angles pour le moins pervers.

Mais Torso n'est pas uniquement une profusion de scènes érotiques. Le film est surtout connu pour sa succession de meurtres (qui concernent pour la plupart des jeunes femmes !) qui font d'ailleurs de ce film un précurseur du slasher (les scènes érotiques en moins pour le slasher car les américains sont puritains). Le film arrive même à être assez tendu dans son dernier tiers, lorsque l'actrice Suzy Kendall, la seule jeune femme qui n'est pas dénudée, fait tout pour survivre.

La fin de Torso donne lieu en outre à un duel improbable mais fort amusant. En somme, voilà un giallo certes assez complaisant mais qui s'avère très efficace sur le plan de la violence. Torso est donc à découvrir.

devilgameThe devil's game (Yoon In-O, Corée du Sud, 2007)

Avis de Nicofeel :

Réalisé en 2007 par le cinéaste Yoon In-O, The devil's game est dans la lignée des thrillers sud-coréens, lesquels sont souvent particulièrement retors.

Le film bénéficie d'ailleurs d'un scénario tout à fait original avec un vieil homme riche, président d'une importante société financière, qui décide délibérément de faire un pari avec un jeune homme qui se trouve être un peintre sans le sou. Si le jeune homme gagne, il remportera un milliard de wons, s'il perd il appartiendra au vieil homme. Au terme d'un pari marqué par de multiples rebondissements (qui prouvent que le réalisateur se joue du spectateur) avec des apparences qui se révèlent trompeuses, le vieil homme gagne.

Et c'est alors que l'incroyable se produit car on retrouve les deux principaux protagonistes du film, le vieil homme et le jeune, qui changent l'un et l'autre de corps avec des cerveaux qui sont permutés suite à une double opération chirurgicale. On retrouve donc le vieil homme avec un corps jeune et inversement.

Le pitch du film est bien utilisé puisqu'on s'intéresse aux agissements du vieil homme dans son nouveau corps tandis que le jeune peintre, qui est désormais dans un vieux corps malade, tente de récupérer son ancien corps. Très bien filmé avec au passage un bel effort notamment sur le cadrage, The devil's game bénéficie de l'excellente interprétation de ses deux acteurs principaux.

Seul reproche que l'on peut faire à The devil's game : une fin qui multiplie par trop les twists, ce qui rend l'issue du film un peu confuse. Surtout, on constate qu'en agissant de la sorte, le réalisateur prend un certain plaisir à manipuler le spectateur. Malgré tout, ce film s'avère d'excellente facture d'un point de vue global.

deborahL'adorable corps de Deborah (Romolo Guerrieri, 1968, Italie)

Avis de Locktal :

Sympathique giallo réalisé en 1968 par Romolo Guerrieri (le frère du réalisateur Marino Girolami et oncle du célèbre Enzo G. Castellari, fils de Girolami), L'adorable corps de Deborah est typique de la fin des sixties, que cela soit par son ambiance, sa bande-son ou encore sa garde-robe.

On y retrouve avec plaisir dans le rôle principal de Deborah la jolie Carroll Baker (déjà vue dans Orgasmo de Lenzi ou de manière « plus prestigieuse » dans l'excellent Baby Doll d'Elia Kazan, où elle joue le rôle-titre), accompagnée ici du ténébreux Jean Sorel (qui interprète le mari de Deborah, Marcel), les deux acteurs formant un couple nouvellement marié qui décide de passer sa lune de miel à Genève.

Variation sur le célèbre Soupçons d'Hitchcock, le film distille un suspense assez efficace quant au mystérieux passé de Marcel, qui aurait poussé son ex-femme au suicide. Sorel apporte toute l'ambiguïté nécessaire au rôle, tandis que le spectateur adopte constamment le point de vue de Deborah qui cherche à percer le secret de Marcel.

Guerrieri multiplie les fausses pistes, tout en injectant à son film un érotisme discret mais représentatif de la révolution sexuelle, ce qui n'est pas pour déplaire au spectateur-voyeur qui peut y entrapercevoir la charmante Carroll Baker nue (comme dans Orgasmo) !

Progressivement, la séparation entre rêve et réalité s'estompe, amenant le spectateur à douter de la santé mentale de Deborah, d'autant que de nouveaux personnages énigmatiques apparaissent au fur et à mesure en compliquant encore une intrigue déjà passablement opaque, notamment un voisin voyeur (hommage à Fenêtre sur cour d'Hitchcock) et un fantôme.

Le dénouement surprendra le spectateur et redistribuera les cartes, rendant les personnages encore plus ambigus qu'au début.

Sans atteindre les sommets d'un Orgasmo, beaucoup plus insidieux et inquiétant, L'adorable corps de Deborah permet cependant de passer un bon moment et ravira sans aucun doute les amateurs de giallos.

lettherightoneinLet the right one in (Tomas Alfredson, 2008, Suède)

Avis de Nicofeel : (ce fumier de Locktal n'ayant pas souhaité voir ce film !!!!)

Basé sur le roman de John Ajvide Lindqvist, Let the right one in est l’œuvre du cinéaste suédois Tomas Alfredson. Le film traite d’un mythe qui a été vu 1000 fois au cinéma, celui du vampire. Oui mais voilà Tomas Alfredson a bien quelque chose à dire sur le sujet et son approche se révèle tout à fait originale.

Let the right one in est un film intimiste. Il se déroule dans une petite ville de Suède où le temps est particulièrement peu clément puisqu’il y fait très froid et la neige est omniprésente. Dans ce cadre où la vie semble assez rude, on va suivre la rencontre entre deux personnages qui sont rejetés, exclus par le monde qui les entoure.

Il y a d’abord le jeune Oskar (interprété par Kare Hedebrant), un garçon blondinet qui est assez renfermé et qui est maltraité par ses camarades de classe. Il y a ensuite Eli dont on comprend rapidement qu’elle est un vampire. On saisit assez rapidement que l’élément fantastique a principalement pour but d’être au service du drame qui se déroule sous nos yeux. La situation de vampire d’Eli est pour elle un véritable fardeau. Elle est condamnée à demeurer seule, à commettre directement ou indirectement (par son père) des meurtres pour survivre, à garder la même apparence toute sa vie (cela fait manifestement des dizaines d’années qu’elle a l’apparence d’une fillette de 12 ans), à vivre de façon décalée par rapport aux humains afin d’éviter la lueur du soleil.

Les rapports entre Oskar et Eli sont très forts et chacun apporte quelque chose à l’autre. Oskar donne à Eli un amour qui est sans équivoque. Eli apporte également beaucoup à Oskar. Elle lui permet d’abord d’avoir une amie à qui se confier. Elle lui permet ensuite de s’émanciper, de se révolter contre les camarades de classe qui s’en prennent à lui. Eli est aussi l’ange gardien d’Oskar (on est donc loin du personnage uniquement malfaisant du vampire) lorsque celui-ci est sur le point de mourir noyé.

Chronique fantastique d’une grande sensibilité, Let the right one in est LE film de cette huitième édition du film fantastique de Neuchâtel.

A juste titre, ce film a obtenu 3 prix à l’issue de la compétition internationale : une mention spéciale du jury, le Méliès d’argent du meilleur long métrage européen et le prix de la jeunesse.


dameennoirLe parfum de la dame en noir (Francesco Barilli, 1974, Italie)

Avis de Locktal :

Ce film de Francesco Barilli, présenté en présence du réalisateur, est manifestement la perle de la sélection giallo du NIFFF.

Réalisé en 1974, Le parfum de la dame en noir dresse le portrait ambigu d'une jeune femme prénommée Silvia (magnifiquement incarnée par la jolie Mimsy Farmer, l'héroïne de More de Barbet Schroeder, du génial Quatre mouches de velours gris de Dario Argento ou encore de l'étonnant Frissons d'horreur d'Armando Crispino), obsédée par un souvenir d'enfance et qui sombre peu à peu dans la folie.

Le grand mérite de Barilli est d'avoir exploré par les moyens du cinéma l'obsession de Silvia. Dès les premiers plans du film, qui montre une photo de Silvia enfant entouré de son père et de sa mère, le spectateur sait que Silvia a été victime d'un traumatisme. L'atmosphère est d'entrée pesante, malsaine, mystérieuse, renforcée par une bande-son envoûtante qui revient en leitmotiv tout au long du film.

Le spectateur est immédiatement plongé dans l'esprit malade de Silvia, qui tente de rechercher par tout moyen ce souvenir d'enfance qui la hante continuellement. Entre des amis adeptes de l'occultisme et du vaudou, un fiancé particulièrement ambigu et les bribes de souvenirs qui l'assaillent, Silvia s'enferme progressivement dans un monde intérieur qui lui permet d'échapper à cette réalité qui lui fait peur, un peu à l'instar d'Alice au pays des merveilles de Lewis Carroll, référence qui revient tout au long du film.

L'interprétation tout en nuance de Mimsy Farmer, tour à tour fragile et dure, victime puis bourreau, avec ses grands yeux interrogateurs, assoit la crédibilité d'un personnage complexe et fascinant développant une obsession macabre par rapport à sa mère décédée, qui finit par la couper de tout, en commençant par la réalité d'une vie qui semble la dégoûter de plus en plus.

Silvia finit logiquement par passer de l'autre côté du miroir, guidée par une petite fille qui lui ressemble et qui est sans doute la projection de Silvia enfant (qui n'est donc autre qu'elle-même). Par ailleurs, la multiplication des miroirs renforce la schizophrénie du personnage, qui semble ne vivre que dans le souvenir de sa mère défunte. Silvia passe en effet par différents stades, sa personnalité oscillant sans cesse entre elle enfant et entre elle se prenant pour sa mère, dont elle reprend les poses et les vêtements.

Alors que des meurtres mystérieux d'amis proches de Silvia semblent se propager, celle-ci s'enfonce de plus en plus dans son monde intérieur et finit par s'isoler complètement. L'exploration de cet univers imaginaire, peuplé de poupées et de petites filles en fleurs, l'amène à découvrir l'effroyable secret de son enfance, tout en sombrant dans une folie de plus en plus accentuée.

La mise en scène de Barilli s'adapte parfaitement aux errements de l'âme de Silvia. Elle débusque un autre monde qui se dissimule derrière les oripeaux du monde réel, furète dans les moindres coins et recoins de la demeure de Silvia, peuplée de fantasmes et de secrets inavouables. Barilli donne à chaque parcelle du décor une présence remarquable, inquiétante, insolite, que cela soit un vase, des fleurs ou encore un miroir, tous ces objets agissant comme révélateurs du traumatisme de Silvia.

En adoptant constamment le point de vue de son héroïne, notamment dans sa perception des choses, en s'enfonçant petit à petit dans sa tête, Barilli crée un univers d'une grande richesse qui n'est pas sans rappeler les films que David Lynch réalisera postérieurement. L'imaginaire contamine alors le réel pour finir par l'absorber complètement et par le faire disparaître.

Mais lorsque la réalité refera surface, elle sera au-delà de toute imagination dans une scène finale hallucinante qui vient remettre en question tout ce que le spectateur a vu (ou cru voir) auparavant et qui redéfinit totalement notre rapport au réel.

Le parfum de la dame en noir est assurément l'un des plus grands giallos jamais réalisés. Inquiétant, terrifiant, surréaliste, le film fascine, envoûte, pour laisser le spectateur à bout de souffle, pantois, dégoûté mais aussi heureux. Le finale magistral restera longtemps gravé dans les mémoires... Rarement une obsession macabre n'aura été aussi fidèlement restituée à l'écran, par des moyens purement visuels et cinématographiques. D'une grande perfection technique, Le parfum de la dame en noir fait preuve d'une remarquable modernité, s'inspirant sans doute de films comme Rosemary's baby de Roman Polanski mais inspirant à son tour d'autres cinéastes, comme Lynch ou Raul Ruiz. Absolument génial !

sicknursesSick nurses (Sirivivat Thospol, 2007, Thaïlande)

Avis de Nicofeel (qui se la joue bisseux pour une fois !)

Réalisé en 2007 par le thaïlandais Sirivivat Thospol, Sick nurses est un pur film d’horreur qui joue sur le côté sexy de ses acteurs. Ou devrais-je dire plutôt de ses actrices.

En effet, le film se déroule dans un hôpital où six très jolies infirmières vont être aux prises avec le fantôme de la femme (une infirmière elle aussi !) qu’elles ont tuées. Le film est souvent prétexte, en tout cas au début, à nous montrer la sublime plastique de ses actrices, sans pour autant les dénuder (on aura même pas droit à la vision d’un sein, tout étant suggéré). Ainsi, les actrices conservent toujours leurs vêtements. On a droit au mieux à des actrices en culotte et soutien gorge. Les actrices cabotinent à fond et jouent surtout la carte du charme.

La trame du film est des plus classiques avec le fantôme qui vient régler le compte des infirmières en les tuant les unes après les autres. On appréciera que les morts soient à chaque fois différentes. Le film finit cependant par être quelque peu répétitif car il n’y a pas grand-chose à se mettre sous la dent entre les scènes de meurtre.

Heureusement, le cinéaste nous propose de temps à autre quelques plans décalés, que ne renierait pas un Takashi Miike. D’ailleurs, une scène à la fin du film fait penser à un certain Gozu avec un accouchement pour le moins original. Dans le genre insolite, on a également droit à un jeune médecin qui est amoureux d’un autre médecin (celui pour lequel s’entre-déchirent les belles infirmières) et va tout faire pour lui plaire. Il ira ainsi jusqu’à changer de sexe !

Au final, Sick nurses reste un film d’horreur sexy à la trame classique mais qui comprend quelques scènes bien barrées. Un film qui est donc intéressant même s’il n’est pas inoubliable.

suoromicidiKiller nun (Giulio Berruti, 1978, Italie)

Avis de Locktal :

Film de nunsploitation délirant et survolté, Killer nun ne s'embarrasse d'aucune barrière morale. Le film décrit les agissements troublants d'une nonne, Soeur Gertrude (la sculpturale Anita Ekberg, bien connue des cinéphiles pour la célèbre scène de la Fontaine de Trévi dans le génial La dolce vita de Fellini), qui travaille comme bénévole dans un hôpital et qui, de plus en plus irritée par la souffrance des malades, sombre petit à petit dans la folie.

Rien ne sera épargné au spectateur, le film enchaînant les scènes toutes plus irresponsables les unes que les autres (mais tellement fun !) avec une frénésie incroyable.

Anita Ekberg apporte à Soeur Gertrude son physique de madonne imposante et charnelle.

La trame du film, peu originale, se résume à l'essentiel, même si Giulio Berruti essaie (et parfois y parvient) de créer un certain suspense qui débouchera sur une petite surprise, même si les plus malins auront déjà deviné le twist final. Mais ce qui intéresse avant tout le réalisateur est surtout de donner naissance à des séquences-choc, dont l'une est particulièrement réussie, à la limite du psychédélisme, et bénéficiant d'un montage étonnant : la première scène de meurtre, où le spectateur suit dans un montage parallèle percutant la tentation de Soeur Gertrude pour le péché de luxure !

Berruti fait le portrait (assez peu subtil, il faut bien l'avouer) d'une nonne frustrée, constamment tiraillée entre Bien et Mal, adepte des drogues et nymphomane, qui provoque aussi le désir incontrôlable d'une autre jeune nonne, Soeur Mathieu (Paola Morra, incendiaire).

Aidé par la présence impressionnante d'Anita Ekberg, le cinéaste multiplie les scènes violentes et érotiques, souvent profanes, avec une régularité métronomique et un plaisir jubilatoire. Il es clair que le Vatican serait outré de tant de complaisance, mais force est de constater que le spectateur-voyeur est comblé ! (Surtout que Paola Morra, qui interprète Soeur Mathieu, est particulièrement jolie et bien poumonée). Cependant, il est dommage que Berruti ne soigne pas plus le côté esthétique de son film, qui permettrait à celui-ci de se démarquer des autres films de nunsploitation. L'image est en effet assez passe-partout (à quelques exceptions près) et la mise en scène parfois approximative.

Le casting est complété par deux acteurs-culte qui semblent un peu absents mais que le spectateur est heureux de retrouver : Joe Dallessandro et Lou Castel.

Si Killer nun est loin de se hisser à la hauteur des meilleurs films de nunsploitation (le film est en effet loin d'atteindre la beauté picturale du superbe Intérieur d'un couvent de Walerian Borowczyk, le côté pop, surréaliste et presque manga de l'excellent Le couvent de la bête sacrée de Norifumi Suzuki ou encore la perversion subtile du très beau Love letters of a portuguese nun de Jess Franco, trois des sommets incontestables du film de nunsploitation), c'est cependant un film certes irresponsable (mais tous les films de nunsploitation ne le sont-ils pas ? D'ailleurs, c'est bien ce qui fait leur charme !) mais assez plaisant. D'autant que le spectacle est généreux, hystérique et souvent très drôle, titillant le bisseux qui sommeille en chacun de nous. Pourquoi bouder un tel plaisir ?

zombiefrombananaZombies from Banana village (Mamat Khalid, 2005, Malaisie)

Avis de Locktal :

Sympathique comédie horrifique, Zombies from Banana village est une véritable curiosité qui serait le premier film malais (il faut reconnaître que je ne suis pas vraiment familier du cinéma malais, même s'il doit ressembler un peu au cinéma indonésien, donc je ne peux certifier cette déclaration !) mettant en scène des zombies.

Si le film flirte souvent avec l'amateurisme (mais quand même moins que l'amusant film argentin Plaga zombie de Pablo Parés et Hernàn Sàez, et sa suite Plaga zombie zona mutante), il se permet de montrer des morts-vivants truculents qui ne se différencient des vivants que par un maquillage à la Alice Cooper. En effet, ces zombies, et c'est bien évidemment ce qui fait l'originalité du métrage, parlent, chantent, mangent, fument et boivent tout comme les humains, provoquant un décalage assez curieux.

Les héros du film, surjoués par des acteurs sans doute amateurs, ont l'air complètement dépassés par les évènements, constamment ahuris et ne se souciant pas vraiment de leur survie. D'ailleurs, les zombies redeviennent humains aussi rapidement que les vivants sont devenus zombies, avec une explication des plus sommaires qui est un clin d'oeil à la célèbre firme Troma (avec le danger des centrales nucléaires).

Zombies from Banana village file à 100 à l'heure, c'est un film survolté, souvent brouillon mais dont on ne peut nier l'énergie communicative, le tout rythmé par une bande-son très rock'n'roll. Les maquillages sont approximatifs, ce qui renforce encore le côté potache du métrage.

Parmi les trouvailles amusantes du réalisateur : un groupe de rock complètement décalé, le fait que le héros principal du film en arrête parfois le cours pour pousser la chansonnette ou encore prévenir des dangers dûs à la drogue et au vandalisme, des flashbacks totalement inutile mais très drôles, enfin un twist final volontairement débile et invraisemblable,... On pourra en revanche reprocher au film un côté un peu répétitif qui peut finir par lasser le spectateur.

Au final, si Zombies from Banana village est loin d'être un grand film, il n'en demeure pas moins que le spectateur passera un bon moment, d'autant que tous les acteurs sont dans un surjeu particulièrement réjouissant. A en juger par les réactions hilarantes procurées par le film, celui-ci a su séduire le public venu chercher un pur moment de détente, sans autre prétention. Le côté exotique renforce encore l'étrangeté de ce film pour le moins curieux !


Avis de Nicofeel :

Réalisé en 2005 par un cinéaste malais (eh oui, il y a visiblement des cinéastes dans ce pays !), Mamat Khalid, Zombies from banana village est une comédie horrifique.

Le film joue principalement sur une ambiance tranquille et un humour bien décalé assez sympathique. On voit dans ce film que des personnes décèdent de façon soudaine et assez mystérieuse avant de devenir des morts vivants. Le film est une véritable déconnade qu’il convient de prendre au centième degré.

Les acteurs sont de purs amateurs qui jouent comme des pieds (la palme revenant au vieux à il ne reste que deux dents !) mais qui participent au côté marrant de ce film particulièrement décontracté. On retrouve des acteurs avec des profils très différents : un personnage semble avoir des tendances homosexuelles très prononcées, un autre est un rocker de bas étage, etc. Les membres du village où se déroule l’action vont combattre des zombies qui parlent et agissent comme des êtres humains.

Le film fait très cheap avec des zombies qui sont simplement des acteurs que l’on a grimé avec des maquillages minimalistes. Il n’y a pas de gore dans ce film. Ici, on n’est pas dans la comédie trash mais dans un film bien Z qui comporte plusieurs séquences musicales assez amusantes.

Le film finit cependant par être assez redondant avec des scènes qui ne varient guère, une fois que le postulat de base est connu. Au final, voilà une vraie rareté qui est à découvrir par son côté décalé.

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