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Déjantés du ciné
26 mai 2010

Robin des bois de Ridley Scott

robin1Réalisé par Ridley Scott
Année :
2010
Origine : Etats-Unis
Durée : 140 minutes

Avec : Russell Crowe (Robin Longstride), Cate Blanchett (Marianne Loxley), Max von Sydow (Walter Loxley), William Hurt (William Marshal), Mark Strong (Godefroy), Oscar Isaac (le prince Jean), Léa Seydoux (Isabelle d’Angoulême), etc.

FICHE IMDB

 

 

Résumé : L'histoire de Robin Longstride, revenu en Angleterre de croisade, et ce avant qu'il ne devienne le célèbre Robin des bois.

 

 

Auteur de plusieurs chefs d'oeuvre au début de sa carrière (Alien, Blade runner, Legend ou encore Thelma et Louise), Ridley Scott a vu depuis sa filmographie sévèrement pérécliter au niveau qualitatif. Alors, l'idée de tourner un film sur Robin des bois allait-elle permettre de redorer le blason de sir Ridley ?

 

Eh bien malheureusement non. Si le film contient quelques bonnes idées, principalement au niveau scénaristique, le film souffre de problèmes de toutes sortes (mise en scène épileptique, acteur principal pataud, dialogues parfois ridicules, etc.) qui le plombent et en font presque un nanar.

 

Mais commençons par les qualités du film car il n'en n'est pas dénué. La grande force du film, s'il ne fallait en conserver qu'une, est son conteste son approche du mythe Robin des bois. Depuis le début du film jusqu'à sa fin, Robin des bois est en fait une préquelle de ce que nous connaissons du plus célèbre des hors-la-loi. On débute avec la fin de la croisade du roi Richard qui a ruiné l'Angleterre et le retour du roi dans son pays. Le roi ayant été tué dans une embuscade, c'est Jean qui prend la relève. Avant d'asseoir sa domination, il va devoir réussir à fédérer les différents comtés. C'est à cet égard qu'intervient Robin car au départ il n'est pas spécifiquement un ennemi de Jean. Au contraire, il devient un allié important. Et puis on va assister à la rencontre entre Robin et Marianne, cette dernière représentant une femme qui a déjà bien vécu. Pour diverses raisons scénaristiques sur lesquelles je ne reviendrai pas (eh oui il faut bien un degré minimal de surprise pour ceux n'ayant pas vu le film, Robin est alors présenté comme son époux aux yeux de tous. Et comme on peut s'en douter, on va assister à une romance d'abord contrariée pour ensuite constater que ces deux-là sont faits pour s'aimer.

 

Très riche sur le plan scénaristique et très original, le Robin des bois de Ridley Scott présente une facette non connu de notre célèbre archer.

 

On appréciera également dans le film les diverses intrigues qui se trament sur le plan politique. On comprend aisément l'importance pour certains d'approcher, sinon d'obtenir le pouvoir. Les tractations politiques, les luttes de pouvoir et les traîtrises diverses (le personnage de Godefroy est de ce point de vue plutôt bien senti) sont au coeur du film.

 

Mais c'est aussi bien évidemment une belle histoire d'amour entre Robin et Marianne. C'est également un film qui parle de la paternité ; du rapport père-fils ; de valeurs nobles telles que l'entraide ou l'égalité entre les hommes (au 12ème siècle on était encore loin d'un système démocratique). En somme, de nombreuses scènes intimistes (si l'on fait abstraction de certains dialogues) en font un film intéressant.

 

Mais malheureusement il n'y a pas d'autres qualités dans ce film. Et là où le bas blesse c''est déjà par le fait que les scènes d'action sont complètement ratées. C'est tout de même dommage pour un film qui joue avant tout la carte de l'action ! Il est dommageable de constater que les scènes d'action sont très brouillonnes. Dans cette affaire, la mise en scène pure du réalisateur est à mettre en cause. Ridley Scott offre, si l'on peut dire ainsi, à son spectateur un montage épileptique. Le nombre de plans dans le film est effarant et les tics visuels adoptés dans les scène d'action sont assez agaçantes (processus de ralentis ou d'accélérés pour donner un pseudo rythme au film).

 

Et ce n'est pas tout. Robin des bois se voudrait un film épique ou à tout le moins un film d'aventures mais on obtient jamais le résultat escompté. La musique du film, particulièrement, insipide, peu inspiré et surtout qui ne colle pas du tout aux images que l'on voit à l'écran, est une des raisons de cet échec.

 

Mais que dire de l'acteur principal, ce bon vieux Russell Crowe. Déjà particulièrement mauvais dans la comédie romantique ratée de Ridley Scott (Une grande année), l'acteur récidive avec Robin des bois. N'est pas Errol Flynn (l'acteur le plus célèbre ayant joué le rôle de Robin des bois dans Les aventures de Robin des bois de Michael Curtiz, l’auteur de Casablanca, en 1938) ou Kevin Costner qui veut. Russell Crowe n'arrive jamais à faire penser au spectateur qu'il est Robin des bois. L'acteur fait pataud et à cheval il est même assez ridicule ! On se croirait presque dans un gag des Monty Python du type de Sacré Graal.

 

Mais c'est loin d'être le pire au niveau des défauts du film. Un peu malgré lui, Robin des bois devient même par moments un film comique. Les phrases débitées par les personnages principaux sont parfois d'une incroyable bêtise. A ranger dans les phrases cultes, on a le droit à « Je vous aime Marianne » (Robin à Marianne, qui donne l'impression de dire son texte sans émotion, et cela arrive comme un cheveu sur la soupe) mais surtout au sublime « Tant pis rentrons » (le roi de France, qui décide de se retirer en deux temps trois mouvements dès qu'il voit que le débarquement en Angleterre ne se passe pas comme prévu). Toujours au niveau comique, on a droit à des scènes involontairement drôles avec notamment des flèches décochées qui réussissent dans un cas à faire brûler comme par hasard un pont-levis (quelle précision cet archer !) ou dans un autre à tuer un homme en mouvement, sur un cheval (trop fort ce Robin des bois !). Cette dernière scène obtiendrait sans souci la palme de la sobriété (rires) avec une mise en scène qui adopte le point de vue de la flèche.

 

Un des derniers gros problèmes consiste d'ailleurs en l'incapacité de Ridley Scott à adopter un point de vue. On passe de Robin des bois au prince Jean en passant par Godefroy sans que l'un des personnages ait plus d'importance que l'autre. Le spectateur a besoin de s'identifier à un personnage mais la tâche est rendue difficile par un réalisateur qui ne sait pas trop comment s'en sortir. Du coup, le film comporte immanquablement certaines longueurs.

 

Au final, je ne saurai que trop conseiller de rester prudent quant à la volonté de voir cette nouvelle version de Robin des bois. Par contre, pour assister à un vrai bon film sur le mythe de Robin des bois, je vous invite à regarder le sublime La rose et la flèche (1976) de Richard Lester avec Sean Connery et Audrey Hepburn.

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