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Déjantés du ciné
28 août 2010

Mardi 6 juillet 2010 (suite du NIFFF)

MARDI 6 JUILLET 2010

 

 

Les chimères de Heidi : (court-métrages)

 

Avis de Locktal :

Cette sélection d’une dizaine de court-métrages suisses choisis parmi les meilleurs présentés lors des NIFFF des 9 dernières années.

Les chimères de Heidi présentent une sélection assez homogène, qui alternent des court-métrages d’animation et live, abordant de nombreux thèmes du cinéma fantastique : comédie insolite non-sensique et absurde, court-métrages animés gore, fable d’anticipation sur le temps, fable d’anticipation sur la peur des autres, clip insolite rythmé par une musique technoïde, court-métrage expérimental jouant sur les associations d’idées, hommage savoureux à Georges Méliès et la fille coupée en deux, court-métrages d’animation minimalistes, photo-roman au style du génial La jetée (Chris Marker, 1961).avec une chute étonnante (La boîte à neige).

Le meilleur de la sélection m’a paru être celui intitulé Vincent le magnifique, qui a d’ailleurs gagné le prix du meilleur court-métrage lors de l’édition 2008 du NIFFF. Ce film est un hommage drôle mais non dénué de noirceur à Georges Méliès et relate les aventures d’un magicien voulant à tout prix réussir le fameux tour de magie de la fille coupée en deux mais finissant toujours par tuer ses partenaires féminines, véritablement coupées en deux. Ce « magicien » atteindra cependant la notoriété, mais au prix de très nombreuses victimes.

 

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Black-out :

 

Réalisateur : Jean-Louis Roy

 

Durée du film : 95 minutes

 

Date de sortie du film : 1970

 

Avec : Marcel Merminod (Emile Blummer), Lucie Avenay (Elise Blummer), Marcel Imhoff (le prêtre), Robert Bachofner (le petit garçon), etc.

 

Avis de Nicofeel :

Mis en scène par Jean-Louis Roy, Black-out est un pur huis-clos, un film sur l'enfermement physique et psychologique. Le film a une portée universaliste car il n'y a pas d'indication de lieu, on peut être n'importe où. Ce film est une vraie curiosité qui d'un côté tend vers le film d'auteur par les excellentes thématiques abordées (critique de la société de consommation, peur de l'autre et notamment métaphore de l'isolement de la Suisse sur le plan international, évocation de la guerre Froide eu égard à la date à laquelle a été réalisé le film) et d'un autre côté tend vers le Z avec des acteurs en perpétuel sur-jeu qui amènent le spectateur à rigoler sur des choses qui sont pourtant dramatiques.

Les deux acteurs quasi uniques du film, deux personnes âgées, jouent le rôle d'un vieux couple, Emile et Elise. Dès le départ, on voit le côté très amateur de l'interprétation avec des dialogues soit sur-joués soit donnant l'impression d'être lus. Mais les thématiques développées sont assez fortes pour passer outre ce côté bien amateur.

La vieille dame, ayant vu les provisions qui sont faites en sous-sol dans des bâtiments militaires, et croyant à la fin du monde, décide de faire de même dans sa maison. Son mari, Emile, pas vraiment chaud à cette idée d'isolation, finit par suivre le mouvement de sa femme autoritaire.

L'isolation finit par être total avec les murs qui sont barricadés de toutes parts. Les murs et les fenêtres sont même cloués. Le film devient rapidement une métaphore de l'isolation et notamment de la Suisse.

Les rapports psychologiques tendus entre Emile et Elise sont très intéressants car ils montrent la dégénérescence du psychologique avec deux personnes qui finissent par devenir folles dans un environnement clos. Emile qui semblait jusque-là à peu près normal devient fou : il voit d'ailleurs un petit habillé en costard cravate qui lui rappelle son collègue de travail. Mais ce personnage existe-t-il vraiment ? N'est-ce pas une  illusion prouvant que la longue période d'isolement est en train de le rendre fou ?

Le film montre également des rapports de force qui s'inversent entre Emile et Elise. On évolue de plus en plus vers une issue tragique.

La scène finale, particulièrement marquante, évoque sans conteste un personnage qui a perdu pied avec la réalité.

Voilà en tout cas un film qui ne manque pas d'intérêt, même si le jeu des acteurs laisse quelque peu à désirer.

 

Avis de Locktal :

Ce film est le premier de la rétrospective consacrée au cinéma fantastique suisse présentés à cette édition du NIFFF 2010 (comprenant plus d’une trentaine de longs métrages).

Réalisé par le cinéaste suisse Jean-Louis Roy, également auteur du très étrange L’inconnu de Shandigor (présenté également dans le cadre de la rétrospective), Black-out débute par une alerte aux gens sur la nécessité de faire des provisions chez eux en cas d’attaque surprise (nous sommes alors en 1970 en pleine guerre froide).

Les deux héros de ce film atypique sont un couple de personnes âgées prénommées Emile et son épouse Elise, prenant au pied de la lettre l’avertissement et commençant à accumuler des provisions chez eux.

Jean-Louis Roy opte au début du film pour un ton parodique, mais glissera progressivement vers la fable très noire.

Les premières scènes montrent un Emile totalement dominé par sa femme Elise et, influencé par celle-ci et les informations alarmantes circulant sans cesse sur la radio, exécute sans broncher toutes les tâches qu’Elise lui ordonne de faire. Cependant, devenant de plus en plus paranoïaque, Emile va décider de se prendre en main, pour le meilleur mais surtout pour le pire. Il finira par s’affirmer et laisser éclater sa frustration trop longtemps bridée par sa femme et la société, frustration d’avoir été recalé à l’armée dans sa jeunesse par exemple.

Lors d’une séquence sèche et surprenant, Emile va reprendre le contrôle de la situation et redevenir le mâle dominant, reléguant sa femme Elise au rang de bonne à tout faire.

Les médias attisant une paranoïa grandissante, le couple se coupe progressivement de la réalité en se refermant sur lui-même : la maison d’Emile et Elise se transformera en véritable prison d’où nos deux héros ne sortiront pas, et finira par ressembler à un bunker post-atomique. Muré dans la demeure, Emile, enflammé par sa paranoïa et sa soif de revanche (contre sa femme, contre la société), va alors laisser éclater une folie incontrôlable, comme une réponse violente aux injustices qu’il a subies (travail, épouse), Elise réduite au rôle d’esclave.

L’intégration d’un enfant mystérieux, sosie de l’ancien patron d’Emile, servira de déclic à l’explosion de la rancune de notre héros, l’enfant (peut-être imaginaire, n’existant que dans l’esprit dérangé d’Emile) devenant le réceptacle de sa haine et de sa frustration, cette folie étant renforcée par l’isolement total dans lequel il s’est enfermé.

Jean-Louis Roy crée une ambiance de plus en plus étouffante, marquée par l’isolement, l’enfermement et la paranoïa de plus en plus développée d’Emile, la maison devenant de plus en plus invivable avec l’accumulation des emballages et des victuailles qui obstruent tout l’espace.

A la lisière du fantastique, Black-out est un huit-clos oppressant, critiquant férocement l’emprise des médias et la société de consommation qui pousse les gens à accumuler toujours plus de choses. Commencé comme une comédie, le film glisse vers le cauchemar et se clôt sur un plan final étonnant, où Emile finit enfin par sortir de sa maison (donc de se libérer) et découvre que le monde dans lequel il vit n’a pas changé et n’a jamais été victime d’une attaque…

 

transfer

Transfer :

 

Réalisateur : Damir Lukacevic

 

Durée du film : 93 minutes

 

Date de sortie du film : inconnue (film de 2010)

 

Avec : B.J. Britt (Apolain/Hermann), Regine Nehy (Sarah/Anna), Ingrid Andree (Anna), Hans-Michael Rehberg (Hermann), etc.

 

Avis de Nicofeel :

Film allemand réalisé par Damir Lukacevic, Transfer est un film qui utilise le fantastique pour aborder des thèmes essentiels dans notre société contemporaine.

Transfer pose une véritable réflexion sur des questions telles que la vie et la mort, l'identité personnelle, l'immigration, les relations entre pays riches et pauvres.

Pour étayer toutes ces idées, le film se projette dans un futur lointain (vraiment lointain ?) où une société privée, Menzana, donne la possibilité à des gens riches de changer de corps pour vivre dans des corps plus jeunes. Ces jeunes corps sont ceux d'africains qui vivent dans des conditions misérables dans leurs pays. Dans un premier temps, les nouveaux résidents de ces corps vont vivre en tant qu'esprit dans leurs nouveaux corps 20 heures par jour et les propriétaires de base 4 heures par jour, pendant de la phase de nuit des nouveaux résidents.

Dans un second temps, les anciens corps (entendons par là les corps vieux) doivent être incinérés au bout du processus après une phase de 3 mois. Mais alors que deviennent les gens qui possédaient le corps à la base ? Ils disparaissent totalement eux aussi ? C'est pire que de l'esclavage moderne.

Avec une  musique technoïde (un peu basique) qui accroît le côté fantastique du film, Transfer propose une vraie réflexion sur notre société actuelle et sur la marchandisation de toute chose, le summum étant atteint par la vente d'un corps. On notera qu'il y a tout de même des considérations morales qui sont en jeu dans cette affaire.

Dès le départ, on voit les rapports inégalitaires entre les pays développés et les pays en développement avec cette marchandisation du corps.

D'ailleurs, il y a dans le film un choc des cultures avec des préjugés de part et d'autre. Le racisme est présent des deux côtés et finit finalement par s'atténuer au fur et à mesure que l'on connaît l'autre. Il faut dire que les personnes âgées ayant décidé de changer de corps dans le film passent d'un corps blanc à un corps noir. Elles sont alors d'autant plus à même de comprendre le racisme latent qui existerait en Allemagne. 

Le film pose également des idées intéressantes sur la vie. Comme le dit Anna (la personne âgée dans le film), quand on est jeune, on pense que la mort c'est pour les autres.

Et puis au-delà de toutes les questions que développe le film, on est également fortement intéressé par le côté thriller de celui-ci avec le fait de savoir si Apolain et Sarah, les deux noirs qui ont vendu leurs corps, vont réussir à détourner le système dans leur volonté de se rebeller.

La mise en scène de Damir Lukacevic est particulièrement adapté à son scénario avec par exemple une caméra subjective pour nous montrer le passage d'un corps à un autre. En outre, le réalisateur a la bonne idée de nous montrer les cauchemars que fait l'homme dans son nouveau corps lors de sa première nuit. Il faut dire que c'est comme s'il y avait deux âmes dans le même corps. On sent le subconscient de l'autre.

Excellent film par les questions qu'il pose, par l'interprétation de ses acteurs et par sa mise en scène froide (qui rappelle un certain Bienvenue à Gattaca), Transfer est sans conteste un des films les plus intéressants de la sélection officielle du NIFFF 2010. Pourtant, bizarrement, le film n'a obtenu aucun prix.

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Au début de la séance, nous avons eu la bonne surprise d'apprendre que le réalisateur Damir Lukacevic était présent dans la salle, ce qui n'était pas prévu au départ, et qu'il répondra aux questions à la fin de la séance.

On a ainsi appris que le cinéaste est d'origine croate, a une femme allemande et possède un passeport allemand. 

Pour faire son film, il s'est inspiré de Bienvenue à Gattaca et d'Opération diabolique de John Frankenheimer.

A la question de savoir pourquoi il a traité une thématique actuelle par le biais de la science-fiction, alors qu'il a déclaré ne pas maîtriser le genre, Damir Lukacevic a répondu qu'il a souhaité raconter diverses dimensions : une dimension politique, une dimension philosophique et celle d'un thriller.

 

Avis de Locktal :

Ce film de science-fiction ambitieux et prenant aborde plusieurs thèmes bien contemporains : la peur du vieillissement, la peur de la mort, l’immigration, les racines, l’identité, les limites de la science, le choc des cultures, le racisme, le capitalisme et évidemment l’amour.

Réalisé par le jeune cinéaste allemand d’origine croate Damir Lukacevic, Transfer présente quatre personnages : un couple d’allemands âgés, Hermann et Anna, aisés mais proches de la mort, et un couple de jeunes africains pauvres, Apolain et Sarah, ayant tous les deux vendus leurs corps à la science pour aider leurs familles restées au pays.

Ce film humaniste et souvent bouleversant part du postulat du transfert de personnalités, comme son titre l’indique, celles des vieux blancs riches dans les corps des jeunes noirs pauvres, afin qu’Hermann et Anna allongent par ce procédé leur durée de vie. Évidemment, le transfert de personnalités coûte une somme colossale que le couple d’allemands est prêt à payer.

Le jeune couple d’africains ne pourra garder leurs personnalités dans leurs corps que 4 heures par jour.

Sur ce canevas, Transfer entremêle magistralement les deux couples dans un montage efficace qui rapproche ces 4 personnages : le spectateur se rend compte qu’au-delà de leurs différences (race, vieillesse, ressources), ceux-ci se découvrent des points communs (la musique pour Sarah et Anna) qui se concrétiseront dans la naissance d’une enfant qui sera au carrefour des deux couples et des deux cultures.

Lukacevic aborde avec une grande subtilité ces thèmes pas forcément faciles : il montre que le racisme est dans les deux sens (racisme entre les blancs et les noirs mais aussi entre les noirs et les blancs) et qu’au-delà des différences, des cultures différentes peuvent s’entendre et s’apprécier, que des riches peuvent aider des pauvres et que c’est l’argent qui est l’ennemi de tous (l’ami d’Hermann qui découvre que les 10 % des sommes gagnées par Apolain et Sarah ne sont pas vraiment reversés à leurs familles, comme le stipule le contrat entre eux et la société qui a effectué le transfert de personnalités), même si l’argent peut servir (Sarah rêvant d’offrir à sa fille une éducation où celle-ci ne manquerait de rien).

Au final, Transfer est un très beau film qui aborde avec beaucoup de finesse et d’humanisme des thématiques très actuelles, superbement interprété par un quatuor d’acteurs en état de grâce.

A noter que le cinéaste Damir Lukacevic était présent lors de la projection et a répondu aux quelques questions des spectateurs.

 

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Détour :

 

Réalisateur : Sylvain Guy

 

Durée du film : 97 minutes

 

Date de sortie du film : inconnue (film de 2009)

 

Avec : Luc Picard (Léo Huff), Isabelle Guérard (Lou), Guillaume Lemay-Thivierge (Roch), Suzanne Champagne (Maryse Huff), Sylvie Boucher (Lyne Ventura), etc.

 

Avis de Nicofeel :

Si Détour est dans l'ensemble un film noir plutôt bien joué et bien rythmé, on pourra lui reprocher une trame relativement classique et un scénario bien prévisible.

Dans le rôle de la femme fatale, il y a la belle brune, Lou, que l'on sent dès le départ animée de mauvaises intentions. Léo Huff, le principal protagoniste, va directement tomber dans ses filets. Il faut dire que cet homme marié, qui dispose d'une bonne situation sur le plan professionnel, est marié mais sa femme n'a pas l'aspect sexy de la belle Lou. Avec Lou, Léo Huff croît qu'il va atteindre le paradis mais le déroulement du film va au contraire l'amener à s'enfoncer de plus en plus vers l'enfer.

Il faut dire que Léo Huff est loin d'être au dessus de tout soupçon. Dans le cadre de son travail, il n'hésite pas à payer des pots-de-vin à des élus locaux pour remporter des projets de grande envergure. Côté vie privée, Léo Huff aime sa femme mais il s'agit d'un amour mesuré où le poids des années l'a visiblement rendu beaucoup moins amoureux. Une fois que Lou arrive dans sa vie, il l'oublie bien vite, jusqu'à la faire disparaître. Notre anti-héros a beau être amoureux d'une belle inconnue, cela n'explique pas ses gestes qui pour l'occasion sont répréhensibles, notamment sur le plan de la morale.

Comment notre Léo Huff à la vie bien rangée a-t-il pu en arriver jusque là ? Eh bien tout simplement par le fait qu'il est irrésistiblement attiré par Lou qui se montre tout à la fois sympathique et sexy. Elle attise chez lui un désir qui était jusqu'à présent éteint. Lou fait bien évidemment tout pour se mettre dans la poche Léo pour qu'il ne puisse plus penser à quelqu'un d'autre qu'elle. Ce stratagème fonctionne parfaitement puisque Léo Huff ne répond ni aux appels de sa patronne, madame Ventura, que de sa femme.

Lou a réussi son coup. En prenant la main de Léo, en faisant l'amour avec lui, ce dernier devient accro et ne peut plus se passer d'elle. Il est prêt à tout lâcher pour se retrouver avec elle.

Si le film respecte parfaitement les codes du film, on regrettera tout de même une phase d'exposition des personnages qui s'avère un peu longue. Et ce d'autant plus que certains personnages sont tout de même pas loin d'être caricaturaux, à l'image de l'ami de Lou, le « bucheron » Rock, qui en fait des tonnes et est là pour faire chanter notre Léo.

Les événements suivants, même s'ils sont sans surprise, marquent de manière effective la descente aux enfers de notre personnage principal.

Au final, Détour est un film néo-noir (selon les propres termes de son auteur) qui fait plaisir à voir. Même si le début est un brin longuet, le film bénéficie d'un bon rythme et est tout à fait plaisant à regarder.

 

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Invité par le NIFFF pour parler de son film, Sylvain Guy est un cinéaste tout à fait sympathique, comme le prouve son entrée en matière avec un « Salut moi c'est Sylvain ». déclare que son film a été tourné sur environ 30 jours pour un budget de 4 millions de dollars.

Locktal a la bonne idée de poser une question au réalisateur. Il souhaite savoir quels sont ses films noirs préférés. Sylvain Guy répond qu'il adore toute l'oeuvre de Jean-Pierre Melville et qu'il aime également Billy Wilder (Sunset boulevard), Fritz Lang, Détour d'Edgar G. Ulmer et les frères Coen. Côté littérature, c'est un fan de Jim Thompson.

 

Avis de Locktal :

Réalisé par Sylvain Guy, Détour est un hommage aux films noirs américains des années 1940-50, assez habilement transposé dans le Québec contemporain.

Le film narre l’histoire de Théo, secrétaire d’une entreprise, dont la femme est handicapée. Celui-ci mène une vie ennuyeuse et toute tracée, tout en étant obligé de s’occuper de son épouse.

Au gré d’un détour, Thé tombe par hasard sur une superbe jeune femme prénommée Lou, qui semble en détresse, jouet d’un homme violent et pervers, Rock.

Les mécanismes du film noir se transposent de manière plutôt efficace, le héros Théo étant un homme lambda voulant se libérer d’une vie morne et qui trouve le courage de le faire par le biais de sa rencontre avec la sensuelle Lou, jeune femme mystérieuse qui se révélera manipulatrice.

Bénéficiant d’une photographie soignée mettant en valeur la beauté des paysages naturels, Détour souffre hélas d’un scénario qui peine à se démarquer des films noirs auquel il veut rendre hommage (Détour d’Edgar G. Ulmer, Boulevard du crépuscule / Sunset boulevard de Billy Wilder,… ) egt d’un dénouement prévisible.

Malgré ces réserves, Détour se suit agréablement : chacun des deux protagonistes, Théo et Lou, veut se libérer d’une vie qui les emprisonne. Théo trouve le courage de le faire dans un amour illusoire l’amenant à comme des actions condamnables (le meurtre prémédité de son épouse Maryse), tandis que Lou utilise ses charmes pour se sortir à tout prix d’une existence sans échappatoire qui l’asservit, en pensant que l’argent est le seul moyen pour elle d’y parvenir.

Il est à noter que Détour débute un peu à la manière du génial Sunset boulevard de Billy Wilder, avec la confession du héros mourant mais ayant pourtant retrouvé sa liberté, même au prix d’actes inacceptables. Même si la fatalité l’a rattrapé, Théo s’est senti vivre un instant.

Sylvain Guy a réalisé un exercice de style plutôt réussi mais qui n’apporte rien de bien neuf au genre, se contentant d’actualiser les thèmes du film noir : frustration, culpabilité, désir de liberté. Cependant, ce film québécois montre la diversité du cinéma québécois, souvent réduit à quelques grands noms attachés au cinéma d’auteur, comme le génial et regretté Gilles Carle, auteur des sublimes La mort d’un bûcheron ou L’ange et la femme, ou plus récemment le plus inégal Denys Arcand, réalisateur des célèbres Le déclin de l’empire américain ou sa suite Les invasions barbares.

Le réalisateur Sylvain Guy était d’ailleurs présent à l’issue de la projection et a répondu sympathiquement aux questions des spectateurs.

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Commentaires
B
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