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Déjantés du ciné
25 mai 2011

Pique-nique à Hanging Rock de Peter Weir

piqueniqueTitre du film : Pique-nique à Hanging Rock

Réalisateur : Peter Weir

Année : 1975

Origine : Australie

Durée : 107 minutes

Avec : Anne-Louise Lambert (Miranda), Rachel Roberts (madame Appleyard), Vivean Gray (madame McCraw), Helen Morse (madame de Poitiers), etc.

FICHE IMDB

Résumé : En 1900, en Australie, après leur excursion sur le site d'Hanging Rock, trois jeunes filles disparaissent.

 

Cinéaste bien connu pour ses films américains avec entre autres Witness, Le cercle des poètes disparus (oscar du meilleur film étranger en 1991), The truman show ou plus récemment de Master and commander, Peter Weir a mis en scène ses quatre premiers films (Les voitures qui ont mangé Paris, Pique-nique à Hanging rock, La dernière vague, Le plombier) dans son pays d'origine, l'Australie. Ses quatre premiers films comportent tous une tonalité fantastique, avec l'étrangeté comme thématique commune.

Parmi ces films, Pique-nique à Hanging rock détient la palme de la bizarrerie. Le film se déroule dans l'Australie du début du XXème siècle. Au tout début du film, un carton nous explique que des jeunes filles, faisant partie d'un pensionnat privé, ont mystérieusement disparu lors d'une excursion.

On comprend dès lors que le film ne va nullement jouer sur une quelconque révélation du scénario. Non, cela n'est pas le but du film. Dans Pique-nique à Hanging rock, il est question surtout de ressenti.

Avec une photo particulièrement soignée, Peter Weir présente à chaque plan de véritables tableaux. L'un des personnages principaux du film, la belle blonde solaire Miranda, est d'ailleurs comparé à un moment donné à un ange de Boticelli. On est subjugué par la beauté de toutes ces jeunes filles qui partent pique-niquer dans le bush australien, juste aux abords d'un énorme rocher. Quatre jeunes filles décident d'escalader l'énorme rocher. La montée sur ce site accroît le côté atmosphérique du film. On a l'impression d'être en pleine rêverie. Le temps semble comme suspendu. Ce n'est pas un hasard si, sur ce site de Hanging rock, les montres se sont arrêtées à l'heure de midi. Dans cet univers paisible, la nature n'a pas l'air inquiétante. Elle est plutôt accueillante. Il y a même quasiment une fusion entre la nature et entre ces jeunes filles. Peter Weir a l'excellente idée d'utiliser des effets de surimpression où l'on voit les jeunes filles se laisser transporter dans cette nature.

Ces jeunes filles vivent une sorte d'extase, elles semblent en communion avec la nature, et les sublimes accords de flûte du virtuose roumain Gheorghe Zamfir ne font que confirmer ce sentiment. On a quasiment l'impression que les actrices ne jouent pas, mais qu'elles vivent leur rôle. Ce qui bien évidemment contribue à donner au film son aspect atmosphérique.

Passés ces moments d'insouciance et de quiétude, une grande partie du film va ensuite consister à tenter de retrouver ces jeunes filles et de comprendre comment elles ont pu disparaître. Mais aucun élément ne viendra expliquer leur étrange disparition.

D'un point de vue thématique, il serait utile comparer l'impression de liberté de ces jeunes filles et leur vie au pensionnat. A l'éducation stricte de ces jeunes filles, qui sont comme dans leurs habits corsetées par les règles qu'on leur impose, se distingue leur sentiment de bien-être avec la nature. En fait, on peut penser que l'ascension du site d'Hanging rock représente pour ces adolescentes un éveil (à la sexualité ?). Il faut bien voir que le blanc, couleur de la pureté, et qui sied à merveille pour ces jeunes filles vierges, est omniprésent dans le film : on a droit à des draps blancs, des cygnes blancs (possible personnification de nos jeunes filles disparues), des filles habillées dans une dentelle blanche. La disparition de ces jeunes filles pourrait donc être perçue comme une volonté d'émancipation. Les hypothèses sont nombreuses et chacun peut y aller de sa propre interprétation.

Toujours est-il que Pique-nique à Hanging rock constitue un véritable chef d’œuvre. C'est un film envoûtant, hypnotique, qui ne peut pas laisser insensible. La dernière image avec cet au revoir de Miranda reste durablement gravé dans la mémoire du spectateur et est symbolique de ce film tout à la fois naturaliste et étrange.

Le succès tant critique que public de Pique-nique à Hanging rock va permettre à l'Australie de produire et d'exporter de très bons films fantastiques (La dernière vague, Harlequin, Patrick, Long week-end, Mad Max, etc.) dans les années suivantes.

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