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Déjantés du ciné
5 mars 2014

La vie au ranch de Sophie Letourneur

 

lavieauranch1Titre du film : La vie au ranch

Réalisatrice
: Sophie Letourneur

Année : 2010

Origine : France

Durée du film : 1h32

Avec
: Sarah-Jane Sauvegrain (Pam) ; Eulalie Juster (Lola) ; Mahault Mollaret (Manon), etc.

FICHE IMDB

Synopsis : L'histoire d'une bande de copines.



Réalisé par la cinéaste Sophie Letourneur, La vie au ranch est un film qui peut être rapidement résumé : c'est l'histoire de deux colocataires – Pam et Manon – qui vivent dans un appartement dans Paris, surnommé le ranch. Dans ce lieu ont lieu moults fêtes avec des filles uniquement, ou parfois avec des amis des deux sexes. Le passe-temps de ces jeunes est de boire jusqu'à se donner mal au crâne, de fumer toute une soirée et de raconter tout et n'importe quoi.
D'ailleurs, au final ce film ressemble bien à n'importe quoi. Dès le début, on est saisi par des bruits qui partent dans tous les sens, empêchant de comprendre clairement les discussions qui ont lieu. Ces jeunes, âgés de la vingtaine, parlent fort, voire même crient, et sont avant tout friands à l'idée de faire la fête.

Il est bien difficile de s'acclimater à un tel film qui a une capacité certaine à fatiguer avec ces jeunes qui se la jouent bobo et n'ont d'autre but dans la vie que de s'amuser ou de penser aux garçons. On est vraiment au raz des pâquerettes avec un tel film.
Le film réussit même à agacer sérieusement, et cela on le doit à l'interprétation de l'actrice principale, Sarah-Jane Sauvegrain qui joue Pam. Avec sa grosse voix grave, elle ne cesse de crier comme ses copines. En plus, son attitude laisse franchement à désirer : soit elle est carrément vulgaire (voir la scène où elle fait ses besoins naturels de manière on ne peut plus classe dans la rue !), soit elle s'y croit à fond en se prenant pour le centre du monde, soit elle est tout bonnement détestable comme lorsqu'elle rit en parlant de sa grand-mère en disant qu'elle va bientôt « died ». Elle parle souvent – comme ses copines – en utilisant des mots d'anglais (avec un accent à faire peur !) pour faire « stylé ». Et puis Pam passe de copain en copain, avec par exemple cette incroyable scène où elle se baisse en voiture afin d'éviter de voir son copain et de profiter d'un autre garçon rencontré peu de temps auparavant.

Ainsi, par sa façon d'être, ses propos, son j' m'en foutisme, Pam est insupportable.
Mais ses copines sont également de sacrés phénomènes, ne pensant qu'à aller de fête en fête, le tout sur un canapé pourri. Quand elle ne pensent pas aux fêtes, elles pensent aux garçons. La fameuse Lola (à qui l'on doit la célèbre expression « à part rien foutre, j'sais pas quoi foutre ») devient fatigante à tout ramener à un certain Fritz qui sera bien vite oublié. Les garçons paraissent interchangeables dans ce film. Surtout qu'ils ne sont pas non plus d'une grande finesse, pensant pour leur part que jouer dans un groupe leur donnera un ticket certain pour sortir avec des filles.
On aurait pu penser que le fait de changer vers la fin du film le lieu de l'action, avec le voyage en Auvergne, allait changer un peu la donne. Mais pas du tout. Certaines filles sont toujours aussi vulgaire, comme celle qui demande à une autre en voyant quelqu'un traire des vaches, si cela ne lui rappelle pas son copain. Seule satisfaction à ce moment : le côté quasi documentaire puisque l'on voit bien qu'il s'agit de vrais agriculteurs. Mais bien vite cet aspect est parasité par le personnage de Pam qui cherche pendant une fête de famille à continuer de boire jusqu'à en être malade. Dans ces scènes, on se demande si le plus intéressant n'est pas de voir ces belles vaches qui passent avec leurs clochettes ! Au moins on ressent la nature.

lavieauranch2Finalement, c'est dommage que le film n'ait pas bénéficié d'un minimum de finesse car il y a certaines idées qui auraient pu être exploitées et donner un vrai fond au film. On a par exemple le fait que les relations entre les filles et notamment entre Pam et Manon, deviennent tendus. A tel point que les filles, si cool au départ, n'hésitent pas à se balancer des vannes méchantes, comme lorsqu'une fille déclare à Pam qu'elle ressemble à Christian Clavier dans Le père Noël est une ordure avec sa robe type léopard. Une telle remarque, pourtant cinglante, se dilue dans le reste du film. Autre élément qui aurait pu être intéressant. Le fait de montrer que des personnes, à l'instar de Pam qui se sent obligée à chaque fois de vivre en colocation (avec Manon à Paris ; avec des étrangers à Berlin).

Le film ne restera pas non plus dans les mémoires pour sa mise en scène qui est correcte, sans plus (quelques gros plans sont plutôt bien vus).
On comprendra donc aisément que La vie au ranch n'est pas du tout le film français qui va marquer un certain renouveau du cinéma français. Si l'on veut voir ce que sont capables de faire de jeunes et talentueux réalisateurs, il vaut mieux se tourner vers une œuvre comme Simon Werner a disparu de Fabrice Gobert. On ne sera pas énervé et on n'aura pas l'impression de perdre son temps.

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