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Déjantés du ciné
20 juin 2018

Je vais mieux de Jean-Pierre Améris

jevaismieux1Titre du film : Je vais mieux

Réalisateur : Jean-Pierre Améris

Année : 2018

Origine : France

Durée : 1h26

Avec : Eric Elmosnino, Ary Abittan, Judith El Zein, Alice Pol, etc.

FICHE IMDB

Synopsis : Un quinquagénaire est victime d’un mal de dos fulgurant. Tous les médecins, les radiologues et les ostéopathes du monde ne peuvent rien pour lui : la racine de son mal est psychologique. Mais de son travail, de sa femme ou de sa famille, que doit-il changer pour aller mieux ? 

 

Avec Je vais mieux, Jean-Pierre Améris (Les émotifs anonymes) adapte librement le roman de David Foenkinos, bien connu pour ses interventions dans des magazines tels que Psychologie magazine.

La thématique psychologique est d’ailleurs très forte dans ce film. On s’intéresse ici au personnage de Laurent, un quinquagénaire qui souffre terriblement du dos. Il ne comprend pas ce qui lui arrive et la médecine ne va pas franchement répondre à ses interrogations. Au contraire.

Il multiplie les examens en tous genres mais les médecins sont incapables de trouver l’origine de son mal. Ils ne voient rien dans les résultats médicaux. Le réalisateur Jean-Pierre Améris critique ouvertement la médecine actuelle qui cherche à tout prix une réponse factuelle, visible, permettant d’expliquer les douleurs du patient. Si la médecine n’a cessé de progresser sur le plan technologique, bénéficiant d’appareils de plus en plus sophistiqués, elle oublie (parfois) de relier les problèmes du corps à l’esprit.

jevaismieux2On comprend rapidement que les maux dont souffrent Laurent sont avant tout psychiques. Son mal de dos n’est pas le résultat d’un faux mouvement ou d’un problème physique. C’est le stress qui est à l’origine du mal du siècle (le mal de dos). A cet effet, Jean-Pierre Améris a pris le parti de faire de son personnage central un véritable archétype. Laurent a depuis longtemps des difficultés à communiquer avec sa femme ; il ne s’entend pas avec ses parents ; et il est victime de harcèlement au travail. Le tableau peut paraître particulièrement noir mais c’est une façon pour le réalisateur d’universaliser son propos. A sa façon, il nous rappelle qu’à des degrés divers, on peut être touché dans notre quotidien par des problèmes dans notre vie privée ou au travail.

On reconnaît bien dans le film la patte de Jean-Pierre Améris, très sensible aux relations humaines et à la question de la timidité. Le principal protagoniste, Laurent, semble inhibé ce qui l’empêche de faire ce qu’il veut et de dire ce qu’il pense. Dans Je vais mieux, Jean-Pierre Améris traite de façon plus approfondie et réaliste la question de la timidité. On croit vraiment à cette histoire où Laurent doit faire un gros travail sur lui-même pour changer et affronter différemment le monde qui l’entoure. La scène où il s’en prend au boulot à son bourreau est certes un peu « too much ». Il n’empêche, elle a surtout un effet cathartique.

Je vais mieux est au demeurant un titre totalement approprié. Car si ce film traite sans ambages des maux de notre société, il conserve toujours un point de vue fondamentalement positif. Déjà, il s’agit d’une comédie et non d’un drame. Il y a beaucoup d’humour dans ce long métrage, ce qui permet d’évoquer des questions sensibles, voire fondamentales, avec plus de légèreté. Le trait comique est d’ailleurs l’un des points faibles du film. En effet, le trait est parfois forcé, à tel point que l’on frôle la caricature ou tout simplement l’excès d’explications. Heureusement, Je vais mieux dispose d’un scénario solide et de thématiques fortes.

A cet égard, sans dévoiler un événement du film, le cas de la passerelle est très significatif. Dans Je vais mieux, alors qu’il est au plus bas sur le plan moral et que les choses se passent mal au travail, il hérite d’une mission, a priori secondaire au sein de son cabinet d’architecte, à savoir réaliser une passerelle en Seine-Saint-Denis. Ce travail peut sembler anodin mais il va donner l’occasion à Laurent de se retrouver. La passerelle, qui relie deux endroits jusque-là disjoints, devient une belle métaphore sur le changement d’attitude et d’esprit de Laurent. Le corps et l’esprit font enfin bon ménage.

jevaismieux3Bon évidemment, les spectateurs exigeants et/ou cyniques pourront trouver que les ficelles sont un peu grosses et que tout ça n’est pas très réaliste. Cela serait oublier que Je vais mieux est avant tout un « feel good movie », prenant par moments les allures d’un conte. Le but n’est pas d’être réaliste mais de faire passer un message. Soyons optimiste, sourions à la vie, ouvrons-nous aux autres, tentons de dépasser nos peurs ou les barrières mentales qui nous empêchent d’être libres.

A cet égard, dans le rôle de Laurent, Eric Elmosnino s’avère tout à fait excellent. Il n’en fait pas trop et son physique frêle rend son personnage fragile et émotif d’autant plus crédible. Il porte à tous points de vue le film sur ses épaules. Les autres acteurs sont de niveau variable : Judith El Zein donne corps au personnage d’Elise, la femme de Laurent, qui n’arrive plus à supporter son mari. Au contraire, Ary Abittan sur-joue dans les scènes où il apparaît, dans le rôle du copain dragueur. Quant à Alice Pol, elle manque cruellement de charisme.

Je vais mieux n’en demeure pas moins une sympathique comédie, sensible, optimiste et bien dans l’air du temps.

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