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Déjantés du ciné
5 juillet 2020

Out of time de Carl Franklin

affiche out of timeTitre du film : Out of time

Réalisateur : Carl Franklin

Année : 2003

Origine : Etats-Unis

Avec : Denzel Washington, Eva Mendes, Sanaa Lathan, Dean Cain, John Billingsley

FICHE IMDB

Synopsis : Le chef de police Matt Lee Whitlock entretien une liaison avec Ann, une femme mariée. Elle lui annonce être condamnée par la maladie à moins de bénéficier d’un traitement hors de prix. Pour tenter de la sauver, Matt vole dans le coffre-fort du commissariat l’argent d’une saisie. Quand les corps carbonisés d’Ann et de son mari sont retrouvés dans l’incendie de leur maison, Matt se retrouve piégé : il va devoir mener l’enquête alors que toutes les preuves l’accablent.

 

Le film noir a connu sa période faste dans les années 40 et 50 avec des œuvres aussi marquantes que Le faucon maltais de John Huston (1941) et Les tueurs (1946) de Robert Siodmak. Comme pour le western, ce genre a progressivement décliné pour faire ensuite son apparition de manière plus épisodique. Le cinéaste américain Carl Franklin, remarqué avec le polar Un faux mouvement (1992), s’est lui-même intéressé à ce genre. Ce fut le cas d’abord avec Le diable en robe bleue (1995) puis Out of time. En plus, ces deux films ont la particularité d’avoir le même acteur principal, Denzel Washington, star de ces années 90 et 2000.

OutOfTime1A sa manière, Carl Franklin entend remettre au goût du jour le film noir. Ainsi, dans Out of time, quelques éléments sont notables. Terminé la photographie en noir et blanc typique des années 40 et 50 donnant un côté inquiétant et inéluctable à l’histoire. Place désormais au soleil avec un long métrage tourné à Boca Grande, ville située sur la côte ouest de Floride.

Un autre fait notoire, au regard de l’actualité récente (mort de George Floyd), tient à sa distribution. Carl Franklin, metteur en scène noir, a donné le rôle principal de son film à Denzel Washington, un acteur noir. Les deux rôles féminins sont attribués à Sanaa Lathan, une actrice afro-américaine, et à une jeune Eva Mendes, actrice d’origine cubaine. Si Out of time ne joue pas spécifiquement sur sa dimension raciale, il n’empêche que le choix du casting retenu constitue un vrai changement (appréciable) pour les habitués du polar. Et puis soyons tout à fait honnête, le physique avantageux de ses acteurs est un plus appréciable. Cela permet d’ailleurs au réalisateur de cultiver la fibre sexy du film.

Out of time peut aussi se targuer d’un ton original. Carl Franklin joue délibérément la carte de l’humour, ce qui le distingue d’œuvres tendues. Le spectateur peut être amusé par les gesticulations d’un Denzel Washington se démultipliant pour effacer les preuves risquant de l’inculper. Et puis dans ce registre humoristique, Washington n’est pas le seul. Son meilleur ami est un médecin légiste habillé comme s’il allait à la plage, en étant par ailleurs très porté sur la bière. Un sacré loustic incarné par un hilarant John Billingsley dont les interventions se révèlent souvent fort amusantes.

Pour autant, à y regarder de près, le réalisateur Carl Franklin reprend à la lettre les codes du genre qu’il convoque. Denzel Washington est un chef de police qui va trahir ses convictions et se mettre en difficulté par amour. Autrement dit, il est victime de la fameuse femme fatale. A partir de ce scénario basique, Carl Franklin va dérouler une intrigue criminelle multipliant des rebondissements – plus ou moins crédibles – et une fin prévisible. Le réalisateur se contente bien souvent de déployer la parfaite panoplie du genre noir.

OutOfTime63Ajoutons à cela que le revers de la médaille de l’aspect « fun » : il annihile globalement toute tension, ce qui est dommage au vu des ambitions. Seule exception notable : une scène d’action remarquable. La bagarre sur le balcon de l’hôtel, particulièrement prenante et bien filmée, est un modèle du genre et mérite (presque) à elle seule la vision d’Out of time.

En somme, Carl Franklin se contente de répondre à un cahier des charges parfaitement calibré. Son film n’est pour autant ni honteux ni ennuyeux. Out of time est toujours plaisant à regarder, que cela pour son aspect fun, sensuel (un peu trop prude toutefois) que pour ses rebondissements nombreux. Cela étant dit, il ne réinvente en rien le film noir. Carl Franklin n’est pas Robert Altman qui était parvenu avec Le privé (1973) à se réapproprier le genre pour critiquer l’Amérique des années 70. Évidemment, les deux cinéastes ne boxent pas dans la même catégorie. Avec Out of time, on est plutôt en face d’un astucieux mélange entre un épisode allongé de 24 h chrono avec un zeste de sensualité à la Hollywood night. Sympathique mais en rien marquant. D’ailleurs au box-office, ni aux USA ni en France, le film ne parvint à laisser sa trace et fut très rapidement oublié.

Critique parue à l'origine sur le site Ciné Dweller à l'adresse suivante :
https://cinedweller.com/movie/out-of-time-la-critique-du-film-et-le-test-blu-ray/

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