The slumber party massacre de Amy Jones (critique film + blu ray)
Titre du film : The slumber party massacre
Titre en français : Fête sanglante
Réalisatrice : Amy Jones
Année : 1982
Origine : Etats-Unis
Durée : 1h16
Avec : Michelle Michaels, Robin Stille, Michael Villella, Andree Honore, Gina Mari, Brinke Stevens, etc.
Editeur : Rimini Editions
En édition collector blu ray (pour la première fois en haute définition) + DVD + livret de 24 pages le 3 octobre 2023
Synopsis : En l'absence de ses parents, Trish Devereaux invite chez elle quelques amies de son équipe de basket… pour une soirée entre filles ! Ses deux voisines et leurs petits amis, n'étant pas conviés, observent jalousement les préparatifs de l'autre côté de la rue, et préparent une intrusion inopinée, histoire de leur causer une petite frayeur. Mais tout ce petit monde ignore qu'un évadé de l'hôpital psychiatrique a lui aussi l'intention de participer à sa manière à la petite partie…
Genre lancé avec Black Christmas de Bob Clark (1974) et surtout Halloween (1978) de John Carpenter, le slasher bat son plein dans les années 80. Ces films avec des tueurs masqués pullulent à tel point que nombre d'entre eux paraissent interchangeables. Dans ce contexte, The slumber party massacre sort à l'apogée du slasher en 1982. Sans être une référence, le film est devenu au fil des années une oeuvre culte auprès des initiés.
Comment expliquer un tel enthousiasme autour d'un film respectant à la lettre le cahier des charges de tout slasher : des jeunes, un tueur, des meurtres. La recette est bien connue. De plus, pour brosser dans le sens du poil le public adolescent, on y ajoute un zeste d'érotisme. Oui The slumber party massacre comprend bien tous ces éléments mais tout est ici disproportionné.
Scénarisé par la militante (droits des femmes, cause homosexuelle, droits civiques) Rita Mae Brown, The slumber party massacre était à l'origine une parodie de slasher. Le producteur Roger Corman l'a modifié mais le film a tout de même gardé une partie de sa veine parodique. On est dans le “too much” à de nombreuses reprises.
Commençons par ce qui fait le sel de tout slasher : les meurtres d'adolescents. Le film, démarre pied au plancher avec un meurtre au bout de cinq minutes. Et notre tueur en série, Russ Thorn ne va pas s'arrêter en si bon chemin, multipliant les cadavres sur son passage à un rythme effréné. Une bonne dizaine de meurtres au final pour un film ne dépassant pas 1h15, la performance est royale ! Cerise sur le gateau, ces séquences sont gentiment gore.
Le plus surprenant dans l'histoire reste clairement le côté sexuel de ce long métrage. Evidemment on est dans un film américain et donc l'érotisme reste gentillet mais tout de même. Le producteur Roger Corman a obligé la réalisatrice Amy Holden Jones (décidément les femmes sont très présentes sur ce film) à inclure des scènes de nudité. Là encore, on y va très fort, principalement dans la première demi-heure du film. Les hostilités démarrent dès la deuxième minute ! On se dit alors que les choses vont se calmer pour un bon moment. Que nenni. A peine cinq minutes plus tard et une parodie de match de basket féminin, par ici la scène de douche collective bien gratuite. Et puis évidemment quand les jeunes filles se retrouvent ensemble à faire la fête chez l'une d'entre elles, elles éprouvent le besoin (nécessaire évidemment) de se changer. Le voyeurisme du film est tout de même épatant.
Quant aux allusions sexuelles, elles ont également une bonne place. La petite soeur de l'une des héroïnes lit des magazines érotiques pendant que les “grandes” déclarent ouvertement ce qu'elles pensent en la matière : “La taille de sa bouche n'a pas d'importance. C'est ce qu'on sait en faire qui compte.” Evidemment, comme la parodie n'est jamais très loin, les adolescentes sont de vraies caricatures : elles fument de la marijuana, boivent de l'alcool et donc ne pensent qu'à ça. Et que penser du tueur, absolument pas charismatique (dont on voit le visage au bout de quelques minutes) qui utilise constamment comme arme une foreuse dont l'allusion au phallus est évidente. L'affiche du film ne fait d'ailleurs guère de doute sur la question.
Dernière originalité du film, son inversion des rôles. D'habitude, les filles se font massacrer sans vergogne et n'ont pas vraiment le beau rôle. Dans le cas présent, les garçons ne pensent qu'à voir les filles nues – encore un aspect voyeuriste du film – et sont particulièrement stupides. On comprend aisément qu'ils ne feront pas long feu. A l'opposé, ce long métrage est marqué par une solidarité féminine, on pourrait même parler de sororité puisque l'on est aux Etats-Unis, qui aura sans importance avant la fin.
En somme, The slumber party massacre n'est certes pas le slasher du siècle mais c'est une oeuvre marrante par ses excès en tous genres. Et puis les aficionados de ce genre de film retrouveront avec plaisir la scream queen Brinke Stevens.
Caractéristiques du blu ray édité par Rimini Editions :
L’image : la copie blu ray du film est vraiment de très bonne qualité. Pour un film qui a plus de 40 ans, la restauration est impressionnante.
Le son : le film dispose d’un solide DTS-HD 2.0 tant en anglais (avec sous-titres français) qu’en français. Le doublage français d’époque est toujours appréciable.
Les suppléments : aucun bonus, en dehors du film-annonce.