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Déjantés du ciné
20 novembre 2023

Audrey Rose de Robert Wise (critique film + blu ray)

audreyrosejaquettefilmTitre du film : Audrey Rose

Réalisateur : Robert Wise

Année : 1977

Origine : Etats-Unis

Durée : 1h53

Avec : Anthony Hopkins, Susan Swift, Marsha Mason, John Beck, etc.

FICHE IMDB

Editeur : Rimini Editions

En édition collector le 21 novembre 2023 : blu ray + DVD + livret de 24 pages conçu par Marc Toullec intitulé Audrey Rose une âme pour "deux"

Synopsis : Janice et Bill Templeton forment avec leur fille Ivy une famille heureuse et sans histoire... jusqu’au jour où un mystérieux étranger se met à les suivre partout où ils vont. L’inconnu finit par leur proposer un rendez-vous et leur révéler qu’Ivy serait la réincarnation de sa propre fille, morte onze ans plus tôt...

 

audreyrose1Cinéaste de l'âge d'or d'Hollywood, Robert Wise a oeuvré dans de multiples genres, avec une réussite quasi constante tant du public que d'un point vue critique. Parmi ses films les plus marquants dans des genres variés on peut signaler Nous avons gagné ce soir (1949, film noir), West side story (1961, film musical), La maison du diable (1963, film d'horreur) et à la fin de sa carrière Star Trek, le film (science-fiction, 1979).

Avec Audrey Rose, on peut penser qu'il tente de surfer sur l'énorme succès rencontré par L'exorciste de William Friedkin (1973). Il y a bien des similitudes entre les deux films avec une jeune fille possédée mais aussi une séance d'hypnose.

 Pour autant, à y regarder de près, les films se révèlent assez différents. Audrey Rose est avant tout un drame humain avec un père ayant perdu sa femme et sa fille dans un tragique accident de voiture (cf le début du film). Il croit que l'âme de sa fille s'est réincarnée dans le corps d'une jeune fille de 11 ans, Ivy Templeton, qui réside à New-York. L'exorciste et Audrey Rose diffèrent totalement dans leur approche : horreur et gore pour le premier, point de vue jouant la carte du réalisme pour le second. Autre divergence notable : aspect chrétien pour L'exorciste alors que le film de Robert Wise met en avant le boudhisme avec cette question de la réincarnation.

Audrey Rose n'a pas rencontré le succès escompté. C'est fort dommage car c'est sans nul doute un film plus subtil que l'oeuvre pourtant matricielle de Friedkin. La première partie du film est vraiment passionnante avec cette histoire de possession. Comme dans La maison du diable, Robert Wise a recours à un minimum d'effets spéciaux pour suggérer un changement anormal chez la jeune Ivy. Il instille un vrai doute chez le spectateur. Est-ce que ce changement a vraiment lieu ou est-ce qu'il est le résultat d'un esprit schizophrène ou tout simplement d'une personne sujette à des crises de panique ? Chacun peut librement se faire sa propre idée.

audreyrose2La mise en scène de Robert Wise n'a rien d'académique. Elle est au contraire au service de son sujet. Dans l'accident inaugural, la jeune fille décédée est morte brûlée dans la voiture en tappant contre les vitres avec ses mains. Robert Wise va filmer les crises de la jeune Ivy en suggérant qu'il y a une corrélation avec l'accident antérieur. L'appartement new-yorkais de la famille Templeton constitue un cadre idéal pour ce drame humain où l'on filme les scènes les plus mémorables à travers les fenêtres. Au milieu du film, on a d'ailleurs droit à l'une des plus belles scènes lorsque la caméra, située à l'extérieur, fait le tour de l'appartement. Comme quoi, on peut marquer le spectateur uniquement en travaillant sur la mise en scène.

 Tout est ici une question de croyance et la deuxième partie du film est dédiée à un procès ayant pour but de prouver que la réincarnation existe. Avant un dernier acte épatant, à la fois triste et d'une infinie douceur. Audrey Rose n'a sans doute pas bien marché à son époque car le film n'est pas du tout un ersatz de L'exorciste. C'est au contraire un drame humain fort, amenant à s'interroger sur la question de l'âme et de la réincarnation.

Au niveau de la distribution, on signalera la présence d'un Anthony Hopkins encore jeune (39 ans) et qui commençait à se faire connaître. Il n'avait évidemment pas encore rencontré l'immense succès planétaire du thriller Le silence des agneaux (1991). Pour autant, l'acteur est formidable dans le rôle de cet homme endeuillé par la mort de sa fille, cherchant un sens à sa vie. L'acteur apporte une présence d'abord inquiétante puis mélancolique à cette histoire.

Voilà autant de qualités justifiant de redonner sa chance à un film qui n'a pas vieilli depuis sa sortie.

 

audreyrosejaquette

Caractéristiques du blu ray édité par Rimini Editions :

L’image : la copie blu ray est de très bonne facture. On n'a jamais vu le film dans d'aussi bonnes conditions.

Le son : le film dispose d’un DTS-HD 2.0 où la musique du film ressort très bien. Le doublage français demeure de qualité, même s'il est préférable de voir le film en VOSTF, le son étant d'ailleurs mieux rendu.

Les suppléments : En dehors du film-annonce (1mn28), l'éditeur Rimini a fourni un bonus maison spécialement dédié au film. En effet, le module “Robert Wise et le cinéma d'horreur” (17mn21) est une interview de Stéphane du Mesnildot tournée à Paris en octobre 2023. L'entretien avec cet historien du cinéma se révèle passionnant de bout en bout. Stéphane du Mesnildot revient sur la filmographie de Robert Wise, sur les différences entre L'exorciste et Audrey Rose. Et il livre plusieurs clés du film de Robert Wise, cinéaste qui inscrit l'horreur dans un cadre urbain au même titre que Rosemary's baby (1968) de Roman Polanski ou La sentinelle des maudits (1977) de Michael Winner. Voilà un complément idéal au film.

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