Mutant de John "Bud" Cardos (critique film + blu ray)

Titre du film : Mutant

Titre original : Night shadows

Réalisateur : John « Bud » Cardos

Année : 1984

Origine : Etats-Unis

Durée : 1h39

Avec : Wings Hauser, Bo Hopkins, Jody Medford

Editeur : Rimini Editions

En édition collector blu ray + DVD + livret le 25 mai 2023

Synopsis : Deux frères, Josh et Mike, débarquent pour quelques jours dans une petite ville du Texas. Ils découvrent que de nombreux habitants sont morts récemment, ou portés disparus. Lorsque Mike disparaît à son tour, Josh fait équipe avec le shérif local et une institutrice pour le retrouver, sans se douter de l’horrible vérité qui les attend...

Véritable touche-à-tout de l’industrie cinématographique, John « Bud » Cardos s’est fait remarquer en 1977 avec le très efficace L’horrible invasion, sorte de variation des Oiseaux d’Hitchock avec des araignées.

Quelques années plus tard, il met en scène en 1984 ce Mutant qui ne constitue pas son titre original (Night shadows). Il convient donc de ne pas le confondre avec un autre film homonyme de la même époque, le très épicé Forbidden world (1982), lui aussi rebaptisé Mutant !

Le long métrage de John « Bud » Cardos démarre comme un survival et migre progressivement vers le film de zombies. On comprend aisément que notre cinéaste a décidé de surfer sur le succès de La nuit des morts-vivants (1968) de George A. Romero et de ses nombreux rejetons en reprenant une partie de son scénario. Le film de John Cardos n’en demeure pas moins une agréable série B qui compense ses moyens limités par une atmosphère unique.

Dans une ville des Etats-Unis apparemment sans histoire, il se passe des choses étranges : les rues sont désertes, des disparitions dans des circonstances inconnues surviennent… Et puis on assiste à la la mutation d’habitants (d’où le titre du film). Voilà qui devrait ravir les amateurs de films d’horreur d’antan car Mutant comporte une esthétique clairement ancrée années 80.

Alors qu’actuellement les films disposent d’effets spéciaux aseptisés, parfois assez laids, ce long métrage de John Cardos fait l’étalage d’un système D tout à fait appréciable. Les maquillages sont vraiment réussis et les substances verdâtres/jaunâtres qui se dégagent des êtres ayant mutés nous ramènent tout droit au cœur des années 80. Une scène de mutation est au demeurant remarquable. La nostalgie fonctionne à plein régime.

Et puis, à la différence du film de Romero, les zombies de John Cardos sont singulièrement plus rapides. On peut même y voir un prélude aux films dans le style de 28 jours plus tard et 28 semaines plus tard.

Si les scènes de Mutant ne sont pas toutes d’un attrait équivalent, il n’empêche que l’oeuvre de John Cardos remporte la mise grâce une tension crescendo et à une générosité dans ses scènes d’action. Mutant propose au demeurant un final en apothéose qui clôt parfaitement ce petit film d’horreur.

Au niveau de son scénario, même si le réalisateur ne développe pas le sujet, Mutant a (déjà en son temps) une sous-thématique écologique en dénonçant les rejets toxiques et donc la pollution de l’environnement. Cette thématique lui tient visiblement à cœur puisque L’horrible invasion mettait en avant l’utilisation exagérée des pesticides.

Nanti d’un solide casting avec notamment Bo Hopkins dans le rôle du shérif de la ville que l’on reverra dans l’excellent Sweet sixteen, Mutant est vraiment une sympathique (re)découverte.

Caractéristiques du blu ray édité par Rimini Editions :

L’image : ayant déjà vu le film dans des conditions bien plus mauvaises, il est évident que celui-ci a bénéficié pour l’occasion d’une remasterisation par l’éditeur Rimini. Cela fait plaisir de revoir Mutant dans de telles conditions. Mention spéciale aux parties sombres du film, réellement remarquables par la qualité de l’image.

Le son : le film dispose d’un très bon DTS-HD 2.0 tant en anglais (avec sous-titres français) qu’en français. Le doublage d’époque ravira les nostalgiques. La musique de Richard Band est encore plus appréciable, grâce au travail effectué sur le son.

Les suppléments : aucun bonus, en dehors du film-annonce.