Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
Déjantés du ciné
13 février 2024

Le ciel rouge de Christian Petzold (critique film + DVD)

lecielrouge1Titre du film : Le ciel rouge

Réalisateur : Christian Petzold

Année : 2023

Origine : Allemagne

Durée : 1h43

Avec : Paula Beer (Nadja), Thomas Schubert (Leon), Langston Uibel (Felix), Enno Trebs (Devid), Matthias Brandt (Helmut), etc.

Editeur : Blaq Out

En DVD le 20 février 2024

Synopsis : Une petite maison de vacances au bord de la mer Baltique. Les journées sont chaudes et il n'a pas plu depuis des semaines. Quatre jeunes gens se réunissent, des amis anciens et nouveaux. Les forêts desséchées qui les entourent commencent à s'enflammer, tout comme leurs émotions.

 

Le cinéaste Christian Petzold est sans conteste un des fer de lance du nouveau cinéma allemand. On lui doit notamment le sublime mélodrame Phoenix (2020) avec une formidable Nina Hoss interprétant une rescapée d'Auschwitz, obsédée à l'idée de revoir son mari.

De son côté, Le ciel rouge est le dernier film en date de Christian Petzold. Il s'agit du second volet d'une trilogie sur les éléments débutée avec Ondine (2020). Cette fois, l'un des sujets connexes du film n'est pas l'eau (quoique, on se situe dans une villégiature à la mer) mais bien le feu en raison des incendies de forêt sévissant à proximité.

lecielrouge2Christian Petzold change visiblement de registre puisque Le ciel rouge est un film de vacances. Le cinéaste reconnaît d'ailleurs s'être inspiré de l'oeuvre de Rohmer – on songe à Conte d'été – qu'il a entièrement visionné lors de la crise du covid19 en 2020. Le film débute avec deux personnages, Felix et Leon, dont la voiture tombe en panne et qui rejoignent à pied la maison de vacances de Felix.

Ce long métrage est plutôt amusant et intrigant au départ. En effet, les deux amis comprennent rapidement qu'ils ne sont pas seuls, une jeune femme, Nadja, ayant déjà investi les lieux ! Bien que l'on ne la voit pas directement, ses ébats nocturnes confirment sa présence. Le film joue à ce moment complètement la carte du mystère et de l'effet de surprise. Comme à son habitude, Petzold s'intéresse aux relations humaines. On s'attend alors en cette période estivale à un marivaudage en bonne et due forme. Le personnage de Leon apparaît fortement troublé par l'irruption de Nadja dans cette maison de campagne.

Que nenni. Christian Petlzold préfère mettre en avant deux sentiments n'ayant rien d'affriolant : l'égocentrisme et la frustration. Ainsi, Leon ne pense qu'à sa petite personne et à rédiger son second roman – Club Sandwich. S'il parle beaucoup de la rédaction de son roman, il est plutôt adepte de la procrastination en la matière. Côté coeur, il est bien mal à l'aise face à la sympathie de Nadja ou des autres protagonistes. Le réalisateur Christian Petzold est parvenu à rendre son personnage principal antipathique pour le spectateur, ce qui n'était sans doute pas son souhait initial.

Plus grave, son film manque cruellement de profondeur. Dans ce huis-clos à ciel ouvert, il faut bien reconnaître qu'il ne se passe pas grand chose de captivant. On a du mal à concevoir que Petzold ait pu s'inspirer de Rohmer. Il manque ici toute la fraicheur, la comédie, le marivaudage qui faisaient tout le sel de Conte d'été. Petzold s'est au contraire concentré sur la notion de ressentiment, d'amours éphémères et a fortiori du danger climatique. Rien de très gai en soi.

lecielrouge3Heureusement, dans le dernier tiers du film, avec la venue de l'éditeur de Leon, intrigué par ces jeunes gens, une nouvelle dynamique s'opère. A fortiori, on comprend alors que les apparences sont trompeuses. Nadja n'est pas uniquement une vendeuse de glaces écervelée, comme le suppose Leon.

Au niveau de la distribution, les acteurs ne sont nullement à blâmer. Ils sont tous excellents dans leurs rôles respectifs. A commencer par la mignonne Paula Beer, déjà vue chez Petzold dans son excellent film précédent, Ondine. L'actrice irradie l'écran par sa présence et son charme naturel. Et si Leon est agaçant, c'est bien que Thomas Schubert interprète parfaitement son personnage.

En somme, Le ciel rouge de Christian Petzold est à mon sens une oeuvre mineure dans sa filmographie, même si elle bénéficie dans l'ensemble de critiques positives de la presse et du public. Le réalisateur s'est trompé de cible en voulant faire un film de vacances avec une tonalité dramatique. C'est dommage car certaines séquences sont intéressantes, de même que l'idée de faux semblants ou encore celle de la difficile création d'un roman. Gageons que Christian Petzold revienne à l'avenir à ce qu'il sait faire de mieux : le mélodrame alliant mythes anciens (le phénix, Ondine).

lecielrouge

Cacractéristiques du DVD édité par Blaq Out :

L’image : elle est de très bonne facture. Rien à redire.

Le son : il est tout à fait probant, bénéficiant au choix d'un dolby digital 5.1 ou 2.0.

Aucun bonus.

Publicité
Publicité
Commentaires
Déjantés du ciné
  • Site indépendant proposant plus de 700 critiques de films américains, asiatiques et européens, dans tous les genres (action, comédie, documentaire, drame, romance, fantastique et S-F, horreur, policier, politique, thriller, western, etc.)
  • Accueil du blog
  • Créer un blog avec CanalBlog
Publicité
Derniers commentaires
Archives
Publicité