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Déjantés du ciné
26 février 2008

Nowhere de Gregg Araki

nowhere

Film américain de 1997
Durée du film : 1h22
Acteurs principaux : James Duval, Debi Mazar, Rachel True, Chiara Mastroianni, Nathan Bexton, Kathleen Robertson, Christina Applegate, Jaason Simmons, Joshua Gibran Mayweather, Jordan Ladd, Sarah Lassez
Musique : Bud Carr et Peter M. Coquillard

FICHE IMDB

Résumé : Nowhere montre au travers de la journée d'un jeune homme en quête de l'Amour une jeunesse américaine en perdition.

Nowhere est le troisième volet de la trilogie " Teen apocalypse " de Gregg Araki (dont le dernier film, Smiley face, sorti sur les écrans en 2008, est une comédie sous acide très drôle) dont les deux premiers films sont Totally fucked up et The doom generation. C'est un film coup de poing sur une jeunesse de Los Angeles en totale déconfiture. Le titre du film qui signifie en français " nul part " est à cet égard très révélateur.

Toutes les extravagences possibles et imaginables ont lieu dans ce film très particulier. Le début de Nowhere montre le héros principal, Dark (qui siginifie en français " sombre ") Smith (incarné par un très convaincant James Duval) en train de se masturber sous la douche de façon particulièrement désabusée : tout l'univers d'Araki est déjà en place : une jeunesse qui ne sait pas quelle place elle a dans la société et l'importance donnée à la dimension sexuelle (et notamment homosexuelle).
Mais ceci n'est qu'un avant-goût du film : les rapports sadomasochistes sont très présents, les rapports homosexuels sont très explicites (Gregg Araki ayant un penchant certain pour la cause homosexuelle), les jeunes ne pensent qu'à se droguer, à faire la fête et l'amour (sur ce dernier point la scène de viol est atroce et ce d'autant plus que l'acteur jouant le rôle du violeur n'est autre que Jaason Simmons, acteur plus connu pour avoir joué dans la série Alerte à Malibu).

En outre, il n'y a aucune retenue dans les rapports (notamment sexuels) entre les personnages : par exemple, Mel, la copine de Dark, n'hésite pas à fréquenter d'autres garçons, considérant qu'il faut qu'elle profite à fond de sa jeunesse. Ces rapports sont si forts, si intenses, si crus et inconsidérés parfois qu'ils expliquent en partie les deux suicides qui ont lieu dans le film. Nowhere n'en est pas pour autant un film uniquement dramatique.

La dimension comique est également omniprésente. Elle renforce le sentiment de désœuvrement, l'état de " shootés " de ces jeunes qui sont laissés à l'abandon. La présence du monstre extraterrestre d'abord sous la forme d'un être caoutchouteux puis par un insecte géant qui s'est emparé du physique de Montgomery - qui aurait été kidnappé par des aliens - est particulièrement bien vue. C'est à la fois drôle et touchant. C'est ce qui fait la force de ce film.

La façon de filmer et le sujet traité par Araki laisse a priori penser qu'on a à faire à un genre de sitcom. Pourtant il ne faut pas s'y tromper : si sitcom il y a, tout est extrêmement trash dans Nowhere : le triptyque sexe (agrémenté de violence), drogue et rockn'roll (ou plus précisément musique métal) fonctionne à plein régime. Les dialogues échangés entre les personnages n'en sont que plus jouissifs (Dark déclarant vers la fin du film : " je m'éclate autant que si j'avais un furoncle au cul " : c'est effectivement drôle et triste).

Pour autant, aussi bizarre que cela puisse paraître, Nowhere est également une ode à l'amour via son héros qui est à la recherche de l'amour pur (qu'il ne trouve pas dans le personnage féminin de Mel, sa petite amie).

En fin de compte, Nowhere est un film essentiel dans le sens où il traite d'une façon très intéressante la thématique d'une jeunesse américaine à la dérive, un peu comme un Bully de Larry Clark ou plus encore comme The rules of attraction (une adaptation du roman du même nom de Bret Easton Ellis où les thèmes du rock, du sexe et de la violence sont omniprésents) de Roger Avary. Il s'agit donc d'un film à voir mais qui est à déconseiller aux personnes sensibles.

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