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Déjantés du ciné
1 octobre 2008

Alien, le huitième passager de Ridley Scott

AlienRéalisé par Ridley Scott
Année : 1979
Origine : Etats-Unis
Durée : 116 minutes
Titre original : Alien
Avec : Sigourney Weaver, John Hurt, Ian Holm, Tom Skerritt, Veronika Cartwright, Harry Dean Stanton.

FICHE IMDB

Résumé : Le vaisseau spatial Nostromo doit s'arrêter sur une planète inconnue. Les membres de l'équipe vont ramener à leur bord et à leur insu une horrible créature.

Réalisé par Ridley Scott (Blade runner, Thelma et Louise, Gladiator, Legend, Les duellistes), Alien est LE film qui a révolutionné le genre de la science-fiction en distillant habilement suspense et scènes chocs.

Tout est fait pour effrayer le spectateur : on a droit à de longs travellings sur et à l'intérieur du vaisseau ; les allées et les couloirs semblent sans fin, les portes sont nombreuses si bien qu'on a l'impression que le Nostromo est immense. Une sensation de malaise est même perceptible vu que les lumières minimalistes (des lumières bleues ou simplement des lampes) accroissent ce climat d'oppression.
Sur ce point, notons l'excellente composition musicale de Jerry Goldsmith qui renforce le climat de peur proposé déjà par les plans de Ridley Scott et le choix du réalisateur au niveau des lumières.

Car on a beau être dans l'espace, tout se passe comme dans un huit-clos. En effet, l'action se déroule quasi-exclusivement dans le vaisseau.
Et la peur est d'autant plus grande que le spectateur voit l'alien (qui signifie littéralement l'étranger) devenir rapidement un être monstrueux et extrêmement dangereux. C'est l'artiste suisse Goger qui a çoncu le design très particulier et très réussi de l'alien. Quand on voit ce monstre, il est évident que les simples armes qu'ont les membres du Nostromo ne peuvent suffire à le détruire.

On a l'impression que les membres du Nostromo ne se rendent pas compte de l'extrême danger que représente l'alien : un monstre gigantesque, capable de se reproduire à l'intérieur de l'être humain et contenant en lui-même un terrible produit toxique.

Finalement seule Ripley prend les choses bien en main et réussit au bout du compte à le vaincre. Sigourney Weaver est excellente dans un rôle qui est généralement dévolu aux hommes. D'ailleurs, dans le film elle prend les choses à bras le corps et a une attitude très masculine.

Tous les autres membres de l'équipage sont quant à eux éliminés les uns après les autres par l'alien.
Le premier à décéder est Kane (John Hurt), celui-là même qui a ramené avec lui l'alien dans le Nostromo. Sa mort constitue un plan particulièrement marquant dans l'histoire du cinéma : alors que les membres sont tous en train de manger, l'alien sort de son ventre. Ce n'est que le début des meurtres.

Mais Alien, le huitième passager n'est pas seulement un huit-clos spatial oppressant. C'est également une réflexion entre deux choses que tout oppose : l'organique et le technologique. Le vaisseau a beau représenter l'avancée de l'homme d'un point de vue technologique, il n'arrive pas à faire face aux forces les plus primitives de la nature représentées par l'alien.
La science peut se montrer extrêmement dangereuse : ainsi, le robot scientifique Ash prêt à tout pour obtenir un spécimen de l'alien, quitte à perdre des vies humaines voire l'ensemble de l'équipage du Nostromo.
Du reste, on voit bien dans le film que Ripley comprend rapidement le petit jeu de Ash.
Science ne semble pas rimer dans ce film avec prudence : en effet, que se passerait-il si les membres du Nostromo ramenaient sur Terre un alien ? Ne serait-ce pas là la fin de l'espèce humaine ?
Vouloir conquérir ou en tout cas connaître les planètes est une chose, être prudent en est une autre.
Sur ce point, je trouve qu'Alien, le huitième passager est quelque part précurseur de la philosophie que dégagent certains réalisateurs dans leurs films. Je pense notamment à Paul Verhoeven qui égratigne salement les médias, la science et l'armée dans Starship troopers. Là aussi, face à une attaque inconnue, il convient de faire attention et de ne pas sous-estimer l'inconnu.

En fin de compte, Alien est un film oppressant, extrêmement efficace sur ce point, et qui est toujours aussi intéressant à regarder quasiment trente ans après sa sortie. Un film majeur de la science-fiction qui est à voir ou à revoir.

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Commentaires
P
à mon sens, s'il y a filiation, il faudrait plutôt la voir du coté de Prédator, où le combat entre l'organique et le technologique est l'essence même du film, mais dans un rapport inversé. En effet, contrairement à Alien, dans prédator c'est la créature qui est avancée sur le plan technologique, obligeant l'homme à se retrancher dans un combat aux techniques archaïques sur lequel cette même technologie n'a plus prise ( en exagérant, on pourrait y voir une métaphore de la guerre du viet-nam ...).<br /> Dans le film de Paul Verhoeven, les créatures ont une dimension plus métaphorique, ce qui est visé est bien d'avantage le comportement humain à travers une satyre des plus jouissive, il est vrai . D'ailleurs, comme tu le dis si bien, les médias, la science, l'armée, mais aussi, et surtout ( en définitive) la politique, sont passés à la moulinette.
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S
Je suis bien d'accord avec l'idée d'une filiation avec StarShip Trooper, un autre film de SF révolutionnaire ! <br /> <br /> Sinon pour cette chronique d'Alien tu as préféré la version de 1979 ou le director's cut sorti en salle ou en DVD ?
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