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Déjantés du ciné
21 novembre 2017

Happy birthdead de Christopher Landon

happyb1Titre du film : Happy birthdead

Réalisateur : Christopher Landon

Année : 2017

Origine : Etats-Unis

Durée : 1h37

Avec : Jessica Rothe (Tree), Israel Broussard (Carter),

FICHE IMDB

Synopsis : Prisonnière d’une boucle temporelle, Tree, étudiante, revit sans cesse le jour de son meurtre. Une journée apparemment banale qui s’achève systématiquement par sa mort atroce. Finira-t-elle par découvrir l’identité de son tueur ?

 

Happy birthdead constitue le quatrième film de Christopher Landon (le fils de Michael Landon, bien connu pour son rôle dans La petite maison dans la prairie). Si ce dernier continue d’oeuvrer dans le genre horrifique, il livre un film quelque peu original.

Et ce n’était pas gagné d’avance. Car happy birthdead fait partie de l’univers ultra codifié du slasher. La jeune Tree, une étudiante, doit faire face à un mystérieux tueur. Jusque-là on évolue dans du très classique.

Heureusement, Christopher Landon a eu la bonne idée de faire une sorte de synthèse entre deux films cultes a priori antinomiques : la comédie romantique mâtinée de fantastique avec Un jour sans fin (1993) et le slasher mélangeant horreur et comédie avec Scream (1996). Le réalisateur reprend le principe d’Un jour sans fin où le personnage joué par Bill Murray revivait la même journée une fois que le réveil se mettait à sonner. Dans Happy birthdead, une jeune étudiante, Tree, se fait tuer le jour de son anniversaire par un tueur masqué avant de revivre la même journée.

happyb2Evidemment, le coup de la boucle temporelle est bien connu depuis Un jour sans fin et de nombreux films s’en sont servi, y compris dans les films fantastiques. On songe ainsi à Edge of tomorrow.

Cela étant dit, Happy birthdead comporte un aspect réellement original. Il convient de noter que Tree revit certes la même journée, mais cette dernière comporte de multiples variantes. En effet, tout dépend de Tree. Au départ, elle joue le rôle de la fille égoïste et passablement peu sympathique qu’elle est dans la vie. Elle se moque de l’environnement qui l’entoure et ne prête absolument pas attention à un jeune homme, Carter, alors qu’elle se réveille chaque jour dans son lit. Les restes d’une soirée visiblement trop arrosée… Toujours est-il que plus le film avance, plus Tree évolue sur le plan mental. Non seulement elle cherche à trouver l’identité du tueur qui l’élimine chaque soir lors de cette journée infernale, mais elle prête de plus en plus attention aux autres.

Le film comporte à cet égard de nombreuses scènes très marrantes, puisque l’on saisit toutes les nuances de cette journée pas comme les autres. On pense ainsi à la séquence initiale qui est à chaque fois différente ou encore à la relation entre Tree et ses colocataires féminines.

On est ballotté au gré de l’humeur de Tree qui devient de plus en plus nostalgique et à l’écoute des gens qui sont proches d’elle. On assiste même de manière assez étonnante à la naissance d’une idylle entre Tree et Carter, ce qui était loin d’être gagné d’avance. Cet amour naissant est plutôt subtil et bien amené. Même si le film est destiné à la base à un public adolescent, il faut reconnaître que l’on se prend au jeu et on ne peut être que charmé par cette belle histoire d’amour.

Les amateurs de films d’horreur auront également l’occasion d’y trouver leur intérêt. Si les meurtres ne sont absolument pas sanglants (le réalisateur fait des ellipses lorsque Tree est sur le point de décéder), cela n’est pas très dérangeant. En effet, l’attrait de ce long métrage tient à l’identité du mystérieux tueur. Et sur ce plan, bien malin sera celui en mesure de la deviner. Avec sans doute beaucoup de malice, Christopher Landon nous amène sur plusieurs fausses pistes que l’on suit pourtant les deux pieds joints. Même lorsque l’on croit que c’est la fin, il se permet un twist tout à fait intéressant. D’ailleurs, outre le souhait de savoir qui est le tueur, il est tout aussi pertinent de connaître ses raisons. Pour cela, il faudra attendre la toute fin du film.

Mais cela n’est pas un souci car Happy birthdead se révèle une œuvre très dynamique. On ne s’ennuie pas une minute. Et puis le mélange horreur, humour et romance fonctionne très bien. Christopher Landon a bien réfléchi à son histoire. Sur un scénario pourtant très basique, il réalise une histoire attachante qui n’est pas sans rappeler par moments l’excellent Scream girl, une comédie horrifique qui jouait là aussi la carte de l’émotion. Et tandis que Scream girl rendait hommage aux films d’horreur des années 80, Happy birthdead plaide en faveur des films d’horreur des années 90.

happyb3Une fois n’est pas coutume dans ce genre de films, la distribution s’avère d’excellente facture. Jessica Rothe parvient très bien à marquer l’évolution de son personnage sur le plan moral, ce qui n’a pas dû être évident. Surtout qu’elle a joué de nombreuses scènes, quasi identiques en apparence. Cette actrice, très jolie au demeurant, crève l’écran. Pour lui rendre la pareille, dans le rôle de Carter, Israel Broussard tient bien la comparaison. Il apporte à sa façon un supplément d’âme au film et il est clairement à l’aise en amoureux éconduit, constituant sans nul doute le personnage le plus pur et empathique d’Happy birthdead.

Au final, ce long métrage s’avère une très bonne surprise. Il ne constitue pas un énième slasher. C’est au contraire une œuvre subtile – qui pourrait même plaire aux personnes réfractaires aux films d’horreur – mettant l’accent sur une héroïne dont les chances de vaincre augmentent sérieusement lorsqu’elle affronte ses démons intérieurs (la question de sa mère décédée ; son père avec lequel elle a coupé tout lien affectif). Comme l’indique le sticker sur la porte de Carter, l’important dans tout ça est de comprendre qu’il s’agit du « premier jour du reste de ta vie ». Autrement dit, la vie peut apporter de bonnes choses mais encore faut-il s’en persuader…

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