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Déjantés du ciné
26 mars 2021

Le traquenard des sans-lois par Fred F. Sears

letraque1Titre du film : Le traquenard des sans-lois

Réalisateur : Fred F. Sears

Année : 1957

Origine : Etats-Unis

Durée : 1h15

Avec : Rory Calhoun, Susan Cummings, Angela Stevens, Ray Teal

FICHE IMDB

Synopsis : Utah Blaine aide Joe Neal qui possède un ranch et doit faire face à Russ Nevers qui cherche à la tête d’une bande de vauriens, à s’emparer de toutes les terres. Neal est assassiné, souhaitant que Utah et Angie Kinyon, dont le père a aussi été tué par Nevers, prennent soin de son ranch. Dans leur combat contre Nevers, Utah et Angie sont rejoints par Mary Blake dont le père a également été tué, et par Gus Ortmann, toujours ravi de se battre.

 

Lorsque sort en 1957 Le traquenard des sans-loi (Utah Blaine de son titre original, correspondant au nom du personnage principal), le western vit une de ses grandes années. On peut citer la sortie de 40 tueurs de Samuel Fuller ou encore L’homme de l’Arizona de Budd Boetticher avec un impeccable Randolph Scott.

Basé sur un roman de Louis L’Amour – ça ne s’invente pas – Le traquenard des sans-loi est un long métrage de Fred F. Sears, décédé la même année que la sortie du film. Ce cinéaste américain artisan de la série B est touche-à-tout, œuvrant dans le polar, le fantastique, la comédie musicale et puis le western.

letraque2La trame du Traquenard des sans-lois est classique puisqu’il s’agit d’une guerre des prairies entre fermiers pour récupérer des terres. Ceux-ci agissant en dehors de la loi se font passer pour des « justiciers » et n’hésitent pas à tuer toute personne se mettant en travers de leur route.

C’est d’ailleurs ce qui faillit se passer dès la première scène où un grand propriétaire terrien, Joe Neal, échappe par miracle à une pendaison. La séquence est assez remarquable car elle fait preuve d’une violence sèche et soudaine qui a sans doute dû marquer les esprits à l’époque. Ici, on assiste tout bonnement à un lynchage pour des questions de propriété et donc d’argent. Joe Neal est sauvé in extremis par un certain Utah Blaine (Rory Calhoun), passant de manière fortuite au bon moment.

Le traquenard des sans-loi a peu de chance de rester dans les mémoires en raison d’une intrigue convenue et prévisible. Toutefois, le film a plusieurs atouts dans sa manche. Le premier d’entre eux est l’acteur principal, Rory Calhoun, sur qui le film repose entièrement. Il incarne un personnage mystérieux, sorti de nulle part, animé de sentiments différents. D’un côté ce tueur professionnel souhaite se venger d’un ex-acolyte l’ayant trahi. D’un autre côté, il rêve de devenir propriétaire de son ranch et accepte de mettre fin aux agissements des sans-loi contre des terres.

En face de lui, Blaine trouve de parfaits « méchants ». Il y a d’une part Russ Nevers le chef des sans-lois, interprété par un Ray Teal crédible dans le rôle d’un chef de gang sans foi ni loi. D’autre part, il y a l’ex-compagnon de Blaine, Rink Witter, joué par un George Keymas ne faisant pas dans le sentimentalisme.

Et puis le casting comprend un autre type de star. Ainsi, l’un des compères ayant rejoint Utah Blaine est joué par Max Baer. Ce dernier est un ancien boxeur, champion du monde des poids lourds. Il est amusant de le voir KO lors de sa première rencontre face à Blaine. La fiction dépasse allègrement la réalité !

letraque3Le casting, hétéroclite, est de très bon niveau et supérieur à de nombreuses productions de cette époque. D’autant que la psychologie des personnages a été finement étudiée.

Un autre élément notable du film est sa capacité à nous offrir des scènes d’action dignes de ce nom. Le film dure seulement 1h12 ce qui permet de passer immédiatement à l’essentiel. Pas de fioritures. Fred F. Sears aligne les bagarres et fusillades à un rythme soutenu. On ne s’ennuie pas une seconde.

On peut même envisager cette violence débridée comme la marque d’une évolution du genre. Surtout que le personnage d’Utah Blaine n’est pas sans évoquer avec des années d’avance le personnage solitaire de vengeur interprété à plusieurs reprises par Clint Eastwood.

Par ailleurs, si le budget du film est visiblement limité, la production est parvenue à retourner ce défaut à son profit. En effet, pas de trace de maire, de shérif ou de tout autre représentant de la loi. Or, en leur absence, on aboutit à une situation chaotique, dans la droite lignée de la loi du plus fort. Il est donc indispensable que les États-Unis alors en pleine mutation, fassent respecter la loi, dans n’importe quelle bourgade.

Il convient de noter que le film n’échappe pas à plusieurs défauts bien regrettables. Outre un scénario trop balisé et un budget minime, le spectateur attentif constatera que les méchants se font toujours attraper facilement. Cela ôte par moments une tension qui aurait été bienvenue. Certes, le film a été fait pour Rory Calhoun mais un peu de nuances n’aurait pas été de trop.

Il n’empêche, c’est bien par son côté excessif (une violence effective) que Le traquenard des sans-loi retient notre attention. Voilà un western tout à fait honorable pour les amateurs du genre.

 

Critique parue à l’origine sur le site Ciné Dweller à l’adresse suivante :

https://cinedweller.com/movie/le-traquenard-des-sans-loi-la-critique-du-film-et-le-test-dvd/

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