Cheval de guerre de Steven Spielberg
Titre du film : Cheval de guerre
Réalisateur : Steven Spielberg
Année : 2012
Durée du film : 2h27
Avec : Jeremy Irvine (Albert Narracott), Emily Watson (Rose Narracott), Peter Mullan (Ted Narracott), David Thewlis (Lyons), Niels Arestrup (Grand-père), etc.
FICHE IMDB
Synopsis : De la magnifique campagne anglaise aux contrées d’une Europe plongée en pleine Première Guerre Mondiale, "Cheval de guerre" raconte l’amitié exceptionnelle qui unit un jeune homme, Albert, et le cheval qu’il a dressé, Joey. Séparés aux premières heures du conflit, l’histoire suit l’extraordinaire périple du cheval alors que de son côté Albert va tout faire pour le retrouver.
Après l'intermède Tintin en 2011, Steven Spielberg était rapidement de retour avec un nouveau film, Cheval de guerre. Ce long métrage montre l'histoire d'amitié entre un jeune britannique pauvre, Albert Narracott, et le cheval que son père a acheté, à qui l'on attribue le prénom de Joey.
Il faut d'abord noter que ce film est de prime abord destiné aux gens appréciant les chevaux car il laisse la part belle à cet animal, notamment au début du film où le dressage du cheval dure un bon moment.
Cheval de guerre est surtout l'occasion de relater une belle histoire d'amitié entre ce cheval, qui va connaître de multiples épisodes (et bien évidemment toujours s'en sortir), et les gens qui vont le posséder à un moment de leur vie. Steven Spielberg démontre que l'homme peut avoir un lien particulier avec le cheval, un peu comme dans un western où il est la monture naturelle de l'homme, et même plus que cela.
Ce film, qui reste destiné à toute la famille, laisse la part belle à une nature bienveillante. Les chevaux sont présentés dans cet environnement comme de fidèles compagnons.
Pour autant, l'action ne se déroule pas à un moment particulièrement facile de l'Histoire puisqu'elle a lieu durant la première guerre mondiale. Ce cheval, Joey, va donc être amené à voir les horreurs de la guerre, en étant d'abord du côté des Britanniques puis du côté des Allemands lorsqu'il est fait prisonnier.
Même si le film n'est pas spécialement sanglant (Steven Spielberg ayant pris le parti d'aseptiser la guerre, peut-être en raison du public visé par son film), il n'empêche que l'on assiste à quelques scènes terribles : le massacre des Britanniques qui viennent se battre à cheval avec leurs armes blanches alors que leurs ennemis disposent de mitrailleuses qui font des dégâts colossaux ; les enfants allemands qui sont fusillés parce qu'ils ont déserté ; la ferme de Grand-père (Niels Arestrup) qui est pillée par les Allemands, etc.
Jusqu'aux deux tiers du film, on peut se dire que les moyens mis en œuvre, la photographie, les décors, la mise en scène et l'histoire font de Cheval de guerre une oeuvre intéressante, qui ne dépareille pas avec le reste de la filmographie de Spielberg.
Malheureusement, dans le dernier tiers, le scénario part totalement en vrilles et on se demande ce qui a bien pu se passer dans la tête du ou des scénaristes, y compris du réalisateur Spielberg. Ainsi, certaines scènes sont au mieux révélatrices d'un esprit « bisounours », au pire sont le symbole d'une niaiserie certaine. La scène la plus ridicule est sans conteste le moment où un soldat Britannique reçoit le coup de main d'un Allemand pour enlever les barbelés dans lesquels s'est pris Joey.Toujours dans le même ordre d'idée, on a droit à Albert qui sent que son cheval est proche et le sauve miraculeusement d'une mort certaine.
Au niveau du scénario, on pourra aussi s'étonner du fait que Grand-père paye une somme d'argent très importante pour récupérer Joey alors que l'on sait pertinemment que les Allemands ont pillé tous ses biens. Vers la fin du film, on assiste aussi à une scène où la mère d'Albert fait du jardinage la nuit !
Alors certes tout ceci ne nuit pas fondamentalement au film et cela ne dérangera sans doute pas les spectateurs ayant conservé leur âme d'enfant, mais tout de même je trouve cela quelque peu gênant. Ces facilités scénaristiques censées apporter un côté merveilleux au film pour contrebalancer l'horreur de la guerre sont vraiment « too much ». C'est dommage car le film partait sur de très bonnes bases.
Au final, Cheval de guerre constitue une belle histoire, gâchée partiellement par l'aspect « mielleux » du film. Ce long métrage constitue donc un film mineur dans la filmographie de Steven Spielberg.