Réalisateur : Scott Spiegel
Année : 2012
Origine : Etats-Unis
Avec : Thomas Kretschmann, John Hensley, Sarah Habel, Barry Livingston, Skyler Stone, Brian Hallisay, Kelly Thiebaud, Danny Jacobs
Synopsis : A Las Vegas, pendant un enterrement de vie de garçon, quatre amis sont entraînés par deux femmes sexy qui les invitent à les rejoindre dans une soirée privée. Une fois sur place, ils sont horrifiés de constater qu'ils sont pris au piège au coeur d'un jeu de torture macabre des plus sadiques.
Si Eli Roth n'est pas fondamentalement un grand cinéaste, il a eu le mérite de marquer les esprits des fans de films d'horreur avec ses films de tortures que constituent le diptyque Hostel et Hostel 2.
Cette série des Hostel ayant visiblement bien marché d'un point de vue commercial, elle a eu droit à une ultime suite. Eli Roth a alors laissé sa place à Scott Spiegel. Le changement de réalisateur s'en ressent franchement car la qualité du film est bien moindre pour Hostel 3 par rapport aux deux opus précédents.
Pourtant, les choses commencent plutôt bien dans Hostel 3. La première scène montre un couple d'Ukrainiens – qui réside aux Etats-Unis – prêt à piéger un jeune homme qui a tout d'un benêt. Sauf que selon l'adage « tel est pris qui croyait prendre », c'est le jeune homme qui va piéger ce couple en les droguant et en les faisant kidnapper. Voilà qui nous met l’eau à la bouche. Malheureusement la suite du film va s'avérer d'un niveau pour le moins décevant.
On suit les aventures de quatre Américains ayant décidé d'aller faire la fête à Las Vegas en l'honneur de l'un des leurs qui va prochainement se marier. Ce synopsis vous rappelle quelque chose ? C'est normal puisque cela correspond à la comédie culte Very bad trip. Mais la comparaison s'arrête là.
Parmi les défauts de ce film, on reprochera d'abord le fait que les personnages ne soient à aucun moment méfiants : « T'aimes les trucs bizarres ? » Réponse : Ouais j'adore. » Ces jeunes vont d'eux-même dans la gueule du loup et ça n'est pas très crédible.
Mais il y a pire. En effet, le concept même des Hostel a semble-t-il complètement disparu ou à tout le moins a été nettement atténué. Hostel allie pour les fans un érotisme soft avec une violence certaine lors des tortures. Ici, les scènes d'horreur sont peu nombreuses (une peau arrachée ; un homme tué à coups de flèches) et surtout sont très soft. Le côté malaisant des Hostel n'est pas vraiment de mise, de telle sorte que l'on n'est pas pris par l'action qui se déroule sous nos yeux.
Il faut dire que le réalisateur doit faire avec un directeur photo proche de la catastrophe. Ce long métrage donne l'impression d'assister à un téléfilm avec des couleurs délavées et floutage malvenu. Cela n'aide pas à rentrer dans le film.
Du côté de la distribution, c’est loin d’être le top. Les acteurs sont globalement transparents, à tel point qu'ils n'arrivent pas à dépasser les stéréotypes de leurs personnages.
Cela dit, le film comporte malgré tout quelques points positifs. Il y a d'abord le fait que l'un des quatre personnages principaux fasse lui-même partie de l'organisation qui assiste en direct à des tortures d'êtres humains. Si ce point n'est pas très crédible, il permet de relancer l'action. Ensuite, il y a la fin du film menée tambour battant, qui donne lieu à un combat avec le grand méchant et surtout à des twists plutôt bien vus.
Au final, Hostel 3 a plus l'allure d'un téléfilm que d'un film. Ce long métrage ne tient pas la comparaison par rapport à des deux aînés en raison notamment d'un gore au rabais et d'un manque évident de tension. Il reste malgré tout regardable, si vous manquez d’inspiration en matière de film d’horreur.