Année : 2010
Origine : Etats-Unis
Durée : 111 minutes
Avec : Ellen Page (Bliss Cavendar), Drew Barrymore (Trashley Simpson),
Juliette Lewis (Iron Madone), Alia Shawkat (Pash), Kristen Wiig (Maggie
Grabuge), Jimmy Fallon (Johnny Rocket), etc.
Résumé : Une jeune fille, Bliss Cavendar, rêve de faire des concours de roller derby.
Réalisé par Drew Barrymore dont c'est le premier film derrière la
caméra, Bliss est une comédie où l'on retrouve en actrice principale
Ellen Page, l'héroïne bien connue de Juno. Ellen Page interprète cette
fois-ci le rôle de Bliss Cavendar, une adolescente qui vit avec sa
famille dans une ville perdue des Etats-Unis, au Texas. Elle travaille
en tant que serveuse dans un café et a comme principal passe-temps celui
de se préparer à devenir une miss. Mais ce hobbie est avant tout celui
de sa mère. Bliss est quasiment un garçon manqué, elle aspire à autre
chose.
C'est là que l'on retrouve d'ailleurs un ton qui rapproche le film de
Juno avec la description de cette jeune fille ne fait rien comme les
autres et ne souhaite pas rentrer dans le rang, comme elle est
prédestinée à la base. C'est ainsi qu'elle va connaître le roller derby,
une compétition de rollers autour d'un anneau, qui met en confrontation
deux équipes de filles. Sans rien dire à sa famille Bliss travaille le
jour dans son café et le soir elle fait des compétitions de roller.
Il faut bien reconnaître dès le départ que si le film emporte la
décision et fait plaisir à voir c'est avant tout dû à la personnalité
d'Ellen Page et à sa capacité de faire de son personnage une véritable
« girl next door ». Ellen Page continue de fasciner le spectateur par
son enthousiasme et sa fraîcheur qui font véritablement plaisir à voir.
Et puis le film montre aussi deux faces antagonistes des Etats-Unis : on
a d'un côté l'Amérique puritaine où prédominent les apparences et le
jeu des futilités ; on a d'un autre côté une Amérique où les gens
s'expriment librement et où ils laissent libre cours à leurs plaisirs.
Le personnage de Bliss montre bien qu'il est difficile de passer d'un
monde à l'autre sans être immédiatement catalogué.
Le film vaut justement le coup par la confrontation de ces deux univers
mais aussi par les combats entre filles qui sont parfois assez rudes
mais sont surtout l'occasion de beaucoup s'amuser. Cela n'est d'ailleurs
pas un hasard si l'équipe de Bliss cherche à la base uniquement à
jouer, le fait de gagner étant presque perçu comme un inconvénient.
Le film vaut d'ailleurs beaucoup par les relations entre ces filles qui
se chamaillent entre elles, se détestent parfois mais sont toujours là
se respecter. Notre belle petite Ellen Page devient rapidement une star
et est respectée. Elle est Barbie destroy et est adulé par tous, aussi
bien garçons que filles ! Cet élément est une façon de mettre en valeur
de la part de la cinéaste Drew Barrymore un certain féminisme dans son
film. Ou plutôt il s'agit tout simplement de rétablir l'équilibre
hommes-femmes. Non les femmes ne sont pas spécialement destinées à être
uniquement des femmes au foyer ou de simples serveuses.
Orienté sur le ton de la comédie, Bliss est aussi une petite histoire
d'amour entre Bliss et un musicien. Comme pour son personnage dans Juno,
Ellen Page incarne une jeune fille pure qui va connaître sur le plan
amoureux des joies certaines mais aussi de sévères désillusions. C'est
en somme l'apprentissage de la vie.
Malgré toutes ces qualités qui sont indéniables, Bliss ne dépasse guère
le statut de la petite comédie sympathique. Il faut dire que la mise en
scène est certes dynamique mais dans les scènes d'action, le rendu est
parfois assez confus. On aurait aimé avoir un vrai sentiment de vitesse
et se mettre à la place des compétitrices. Ici, c'est plutôt un plaisir
par procuration.
D'autant que le tout semble avoir été pré-maché pour simplifier la tâche
au spectateur. Ainsi, la musique est ô combien sympathique mais elle
appuie par moments beaucoup trop l'action. Et puis même si plusieurs
thématiques du film demeurent intéressantes, il faut bien reconnaître
que, mis à part le personnage de Bliss, tous les autres sont à peine
brossés et donnent même l'impression d'avoir affaire à des caricatures.
C'est bien dommage car le film aurait gagné en intérêt avec des
personnages un peu plus étoffés. Les thématiques développées auraient
été d'autant plus prenantes.
Au final, Bliss doit se prendre pour ce qu'il est : le premier film
d'une actrice qui ne manque pas de charme, notamment en raison de la
fraîcheur de son actrice principale, mais qui souffre de certaines
facilités sur le plan scénaristique et de la mise en scène.