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Déjantés du ciné
4 août 2017

La planète des singes : suprématie de Matt Reeves

laplanetedessinges1Titre du film : La planète des singes : suprématie

Réalisateur : Matt Reeves

Année : 2017

Origine : États-Unis

Durée : 2h20

Avec : Andy Serkis (César), Woody Harrelson (le colonel), Karin Konoval (Maurice), etc.

FICHE IMDB

Synopsis : Dans ce volet final de la trilogie, César, à la tête des Singes, doit défendre les siens contre une armée humaine prônant leur destruction. L’issue du combat déterminera non seulement le destin de chaque espèce, mais aussi l’avenir de la planète.

 

La planète des singes : suprématie constitue le dernier épisode de la nouvelle saga de La planète des singes. C’est à nouveau Matt Reeves qui est aux commandes après La planète des singes : l’affrontement (2014).

Au départ, on s’attend à un film de science-fiction basé sur l’action comme le précédent opus. D’ailleurs, ce volet démarre « pied au plancher » avec des militaires arpentant une forêt dans le but unique d’éliminer des singes. Le combat qui s’en suit est assez féroce et va causer de lourdes pertes des deux côtés. Outre cette séquence et un final spectaculaire, ce long métrage ne comporte que de rares scènes d’action durant ses 2h20.

En fait, pour un blockbuster estival, le réalisateur Matt Reeves surprend le spectateur par un spectacle basé avant tout sur l’émotion. Avec ces laplanetedessinges2singes traqués en permanence alors qu’ils demandent simplement à vivre en paix, on ne peut s’empêcher de faire un parallèle avec une histoire pas si lointaine des États-Unis : celle du massacre des Indiens. De la même façon que ceux-ci, les singes sont l’ennemi numéro un alors qu’ils n’ont jamais cherché à déclencher une guerre. Les agissements des hommes se révèlent même particulièrement cruels puisque, non contents de tuer leurs adversaires, ils prennent un malin plaisir à les faire souffrir et à les torturer.

De son côté, le leader des singes, César, est tiraillé entre le besoin de guider les siens vers une terre hospitalière et son désir de vengeance. C’est toute la problématique de cet opus avec ce singe ressentant des émotions, finalement comme un humain. Dans La planète des singes : suprématie, le spectateur adopte le point de vue des singes, et en particulier celui de César. Comme lui, on ressent des choses, lorsqu’il perd des êtres chers ou lorsqu’il doit faire face à des dangers multiples.

De la même manière que certains westerns (progressistes) se révèlent pro-Indiens, ce film apparaît immanquablement comme une œuvre en faveur des singes. Sur ce point, l’idée est sans doute bonne mais elle aurait gagné à être plus nuancée. Car sans exagérer on a d’un côté les méchants humains, individualistes, commandés par un colonel cruel et de l’autre des singes très unis (sauf quelques traîtres), prêts à tout pour aider leurs congénères. D’ailleurs, la colère animant César n’est que le résultat d’une vengeance (légitime ?) qui le tiraille. Au niveau des hommes, seule une jeune fille muette apparaît comme un personnage positif : mais ne serait-ce pas dû au fait que c’est une enfant, encore innocente ? Sans doute.

Cette dichotomie entre gentils singes et méchants humains se révèle aussi au niveau de l’utilisation de la parole, à la base une des spécificités de l’Homme. Ici, on entend rarement la voix des hommes. Bien souvent, les militaires se limitent à des bruits guerriers pouvant faire penser à des rites de sauvages. Et puis les hommes sont victimes de la grippe simienne, leur faisant perdre l’usage de la parole. A l’inverse, les singes sont parfois dotés du don de la parole, à l’instar de César ou du singe portant une doudoune ayant appris à parler en entendant les hommes.

On sent donc que l’enjeu n’est pas seulement à voir sous l’angle du combat entre les hommes et les singes. Surtout qu’à la différence des singes (en tout cas dans cet opus), les hommes sont capables de se combattre entre eux pour une pseudo suprématie.

laplanetedessinges3Doté d’effets spéciaux bluffants avec des singes plus vrais que nature, un background et une mise en scène fluide, ce nouvel épisode de La planète des singes trouve pourtant son attrait principal au niveau de son fond. Alors que le précédent opus pêchait sur ce plan, Suprématie est au contraire une œuvre très riche qui joue sur l’humanisme de ces singes, dépassant sur ce point leurs anciens maîtres. Certaines scènes sont fortes sur le plan émotionnel, ce qui était loin d’être gagné au départ.

Il faut dire que Andy Serkis, affublé d’une combinaison dite de performance capture, est toujours autant à l’aise dans le rôle de César. Il livre une composition de premier lieu en faisant passer des émotions vraies. On se plaît à suivre ses aventures. De son côté, Woody Harrelson ne fait pas dans la finesse dans le rôle d’un colonel sanguinaire, mais il a le mérite de rendre son personnage hautement détestable. Preuve qu’il est parvenu à atteindre le but qui lui avait été assigné.

On ne sait pas à l’heure actuelle si on en a fini avec La planète des singes et ses nombreux reboots ou remakes. Mais toujours est-il que Matt Reeves clôt de belle manière cette trilogie.

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