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Déjantés du ciné
5 mai 2019

La sentinelle des maudits de Michael Winner

lasentinellejaquetteTitre du film : La sentinelle des maudits

Réalisateur : Michael Winner

Année : 1977

0rigine : Etats-Unis

Durée : 1h32

Avec : Cristina Raines, Burgess Meredith, Ava Gardner, Jeff Goldblum, Christopher Walken, etc.

FICHE IMDB

Synopsis : Une jeune top model emménage dans une maison uniquement habitée par un prêtre aveugle. D’étranges phénomènes se produisent dès l’arrivée de la jeune femme.

 

A la fin des années 60 et au début des années 70, les grands studios se sont intéressés de nouveau au film d’épouvante et plus précisément de possession. Suite au succès de L’exorciste en 1973, Universal met en chantier sa propre histoire d’épouvante et de possession. Michael Winner, tout juste auréolé du succès planétaire d’Un justicier dans la ville (1974), se voit confier par Universal un pur film de commande. La sentinelle des maudits constitue pourtant une œuvre à la croisée des genres, mélangeant tout à la fois le thriller psychologique hitchcockien et le cinéma d’épouvante. On est d’ailleurs plus proche de Rosemary’s baby (1968) que de L’exorciste par la dimension psychologique qui est essentielle.

L’héroïne, Allison Parker, interprétée par Cristina Raines, un modèle des années 70, souhaite avoir son propre appartement dans les beaux quartiers de Manhattan pour obtenir son indépendance. Elle échoue dans une résidence mystérieuse avec des voisins pour le moins étranges.

lasentinelle3L’acteur Bergess Meredith interprète un voisin pour le moins envahissant, accompagné d’un chat et d’un canari qui constituent un whodunit connu. Son comportement reste très mystérieux et on se demande pourquoi il laisse sa photo dans l’appartement d’Allison. Mais il n’est pas le seul à inquiéter. On songe ainsi aux deux lesbiennes aux mœurs très libres voire exhibitionnistes.

Et puis le conjoint d’Allison apparaît très ambigu dans son comportement, très hitchcockien dans ce sens. On se demande s’il ne manipule pas l’héroïne. D’ailleurs, il est harcelé par la police, suite au suicide de sa précédente femme.

Dès le départ, Winner instaure un climat oppressant où on ne distingue plus la réalité de l’imaginaire. En effet, l’héroïne est perturbée, comme le prouve son passé récent qui est révélé par petites touches.

La sentinelle des maudits fait partie de la mouvance de ces films d’horreur qui reviennent actuellement sur le devant de la scène (Conjuring) où celui qui croit fait face aux forces du diable. Et puis la morale chrétienne est constamment présente avec notamment le suicide constituant un interdit. Si l’héroïne se suicide à la fin, c’est le Mal qui remporte la partie.

Michael Winner livre un film d’horreur où la mort rôde partout, accroissant par là-même son côté oppressant. La mise en scène et les lieux choisis sont parfaitement adaptés au sujet de cette œuvre. Il n’y a jamais d’horizon, comme si aucun espoir n’était permis. Et puis l’action se passe pratiquement toujours dans un appartement avec des plans serrés sur les visages. Autant d’éléments qui renforcent cette impression de claustrophobie.

Histoire de ne pas relâcher son étreinte sur le spectateur, le réalisateur n’hésite pas à faire preuve de mauvais goût, en mettant en scène des situations malaisantes et parfois bis. On pense ainsi à cette fête décalée regroupant des personnes sorties de nulle part.

lasentinelle2S’il s’agit bien d’un film de studio, il comporte des déviances bis, héritières du cinéma d’exploitation. On songe immanquablement au bis italien comme L’antéchrist (1974) d’Alberto de Martino.

La partition musicale de cette œuvre participe à sa réussite avec une sorte d’easy listening alliée à des morceaux Hermanniens.

Le final est proprement hallucinant avec son orgie de freaks qui assaille l’héroïne. Le film utilise adroitement au début les ficelles du thriller psychologique avant de basculer dans l’horreur pure.

Notons que La sentinelle des maudits donne l’occasion de découvrir de jeunes Jeff Goldblum et Christopher Walken qui côtoient des stars vieillissantes comme Ava Gardner ou Burgess Meredith.

 
Critique parue à l’origine sur le site avoir-alire.com à l’adresse suivante :

https://www.avoir-alire.com/la-sentinelle-des-maudits-la-critique-du-film

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