La peau sur les os de Tom Holland (critique film + blu ray)
Titre du film : La peau sur les os
Réalisateur : Tom Holland
Année : 1996
Origine : Etats-Unis
Durée : 1h33
Avec : Robert John Burke, Lucinda Jenney, Bethany Joy Lenz, Time Winters, Howard Erskine
Editeur : Rimini Editions
En édition collector blu ray + DVD + livret le 17 novembre 2022
Synopsis : L’avocat Billy Halleck célèbre l’acquittement d’un de ses clients, le mafieux Richie Ginelli. Sur la route du retour, Billy renverse une gitane, la tuant sur le coup. Ami avec le juge et le shérif, l’affaire est vite étouffée. Mais le père de la victime lui jette un sort
Tom Holland est un cinéaste bien connu des amateurs de films d’horreur. On lui doit notamment deux films marquants : Vampire, vous avez dit Vampire ? (1985) et Jeu d’enfant (1988) avec la célèbre poupée tueuse Chucky.
Avec La peau sur les os (1996), il adapte un roman de Stephen King, qui n’est pas l’un de ses plus populaires, mais non dénué toutefois d’intérêt. Le réalisateur américain respecte dans ses grandes lignes les principaux événements du roman avec cet avocat, victime d’une malédiction lui faisant perdre du poids de jour en jour jusqu’à n’avoir plus que la peau sur les os. Il y a d’ailleurs dans ce long métrage un vrai suspense puisque l’on se demande si cet amaigrissement va s’arrêter et en corollaire si le principal protagoniste, Bill Halleck, peut s’en sortir.
De façon plutôt routinière, Tom Holland met en scène son film sans véritable éclat. On a par moments plus l’impression d’avoir affaire à un épisode version longue des Contes de la crypte (série horrifique culte ayant œuvré de 1989 à 1996) qu’à un long métrage de cinéma.
Fort heureusement, La peau sur les os tire son épingle du jeu par le ton adopté dans ce film. Comme on a déjà pu le constater avec Vampire, vous avez dit Vampire ? et Jeu d’enfant, Tom Holland fait preuve d’un cynisme plutôt bienvenu, même s’il peut décontenancer de prime abord. A l’instar du réalisateur Brian Yuzna dans Society (1989) et Le dentiste (1996), Tom Holland se moque ouvertement de la bourgeoisie américaine et plus largement de l’american way of life.
Il faut dire que les personnages du film n’ont rien de sympathique. A commencer par Bill Halleck, lequel n’hésite pas à user de son pouvoir et de ses relations pour se tirer de ce mauvais pas. Tous les autres personnages gravitant autour de lui sont du même acabit avec ces notables américains hypocrites et égocentriques. La justice est d’ailleurs mise à l’index dans le film puisque l’on constate qu’elle est à géométrie variable, selon que l’on soit riche et influent ou pauvre et insignifiant.
De façon évidente par rapport à son développement, La peau sur les os est tout bonnement un film s’attaquant à cette Amérique de la malbouffe (et ça n’a pas changé depuis…) et de la sur-consommation. Dans son roman, Stephen King s’était visiblement bien amusé à brocarder ses compatriotes et leur hygiène alimentaire parfois douteuse. Bill Halleck, le personnage principal, est tout de même au début du film un homme obèse, ravi de perdre des kilos avant de s’inquiéter de son étonnante évolution physique. Et si tout cela était psychosomatique, révélateur d’une société plus mal en point qu’il n’y paraît… Car au fur et à mesure que l’action avance, il y a une corrélation évidente entre le changement physique et le psychisme de Bill Halleck.
Comme dans ses précédents films, Tom Holland peut compter sur de solides effets spéciaux, les maquillages étant tout à fait probants.
Si La peau sur les os retranscrit bien l’œuvre de King, on regrettera l’enchaînement rapide des scènes et une fin différente du roman, celle du romancier étant bien plus sombre.
Cette réserve mise à part, ce long métrage demeure une fidèle adaptation de Stephen King dotée du charme de ces productions des années 90.
Caractéristiques du blu ray édité par Rimini Editions :
L’image : une copie impeccable qui conserve bien la texture d’origine. Du coup, on a droit à un lifting de l’image, tout en conservant le charmé suranné de ce film daté des années 90.
Le son : le film est à l’honneur au niveau du son avec un excellent DTS-HD 5.1 tant en anglais (avec sous-titres français) qu’en français. Le doublage français d’époque est tout à fait correct, notamment pour ceux qui n’aiment pas regarder un film en version originale.
Les suppléments : aucun bonus.