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Déjantés du ciné
21 février 2008

Orgueil et préjugés de Joe Wright

orgueiletpr_jug_sTitre du film : Orgueil et préjugés

Réalisateur : Joe Wright

Film britannique de 2006

Acteurs principaux : Keira Knightley, Matthew Mac Fadyen, Rosamund Pike, Simon Woods, Brenda Blethyn, Donald Sutherland, Kelly Reilly.

Musique : Dario Marianelli

 

FICHE IMDB

En réalisant le film Orgueil et préjugés, le britannique Joe Wright (auteur début 2008 du très beau drame romantique Reviens-moi, adaptation du roman Atonement de Ian Mac Ewan) adapte à l’écran le plus célèbre roman de Jane Austen. Le scénario du film est en apparence relativement simple : madame Bennet (interprétée par Brenda Blethyn) a cinq filles qu’elle souhaite marier afin de faire remonter sa famille sur le plan social. Car dans cette Angleterre de la fin du XVIIIème siècle, la famille Bennet est une bourgeoisie désargentée qui a bien du mal à sauver les apparences en conservant tant bien que mal des domestiques et n’a de surcroît que l’usufruit de sa modeste propriété. C’est par un beau plan-séquence que débute le film en montrant tour à tour tous les membres de la famille Bennet. Le film de Joe Wright va d’abord s’attacher à montrer les tentatives de madame Bennet pour lier une de ses filles au destin d’un riche aristocrate. L’hystérique mère Bennet songe d’abord à marier son aînée, Jane (Rosamund Pike).

C’est tout naturellement lors d’un bal (qui est très bien chorégraphié), lieu par excellence de rencontre à cette époque, que Jane fait la connaissance du noble mais surtout riche (point retenu par madame Bennet) monsieur Bingley (Simon Woods). Les deux jeunes gens s’apprécient et continuent à se voir par la suite mais en raison d’une part de leur différence de classe sociale (et surtout des pesanteurs des différentes familles) et d’autre part de leurs faiblesses de caractère (réservé pour Jane, influençable pour monsieur Bingley), l’alliance n’a pas lieu (mais ce n’est que partie remise…). C’est alors que madame Bennet songe par tout moyen à marier sa seconde fille, la jeune et rebelle Elizabeth, dite Lizzie (interprétée par la jolie Keira Knightley).

On comprend rapidement d’ailleurs que le film va s’intéresser avant tout à dresser le portrait d’Elizabeth. Cette dernière a elle aussi fait la connaissance d’un autre noble, le sombre Darcy (Matthew Mac Fadyen) ami de monsieur Bingley, lors du fameux premier bal. Leur première rencontre tourne court car Lizzie n’apprécie pas le côté apparement hautain de Darcy (préjugés) alors que celui-ci ne semble pas vouloir s’intéresser à une femme d’un rang social inférieur au sien (orgueil). Pourtant, ces deux personnages sont amenés à se revoir et à changer radicalement leur point de vue sur l’autre.

Elizabeth Bennet (superbement interprétée par la jeune Keira Knightley qui fait preuve d’une grande gaieté et joie de vivre) se révèle être une jeune femme très en avance sur son temps, mais constamment tiraillée entre sa volonté de liberté et de changement – n’hésitant pas à tenter de briser les codes sociaux de l’époque pour faire comprendre à quiconque son point de vue – et son amour secret pour Darcy. Quant à ce dernier, il se révèle au final un parfait romantique, comme lors de cette scène où, sous une pluie battante, il ouvre son cœur et déclare sa flamme à Elizabeth.

Les mouvements très amples et très mobiles de la caméra de Joe Wright (marqués notamment par des plans-séquence, travellings et plans en plongée) font ressentir aux spectateurs les émotions vécues par les personnages. Ainsi, les sentiments amoureux qui habitent Elizabeth sont particulièrement bien rendus, notamment lors d’une fameuse scène où elle voit les jours se succéder en tournant lorsqu’elle est assise sur sa balançoire familiale (le manège de l’amour se met en place…).

En plus de son romantisme très bien senti, ce film en costumes dresse un portrait très juste de la vie provinciale dans l’Angleterre de la fin du XVIIIème siècle. Le titre du film a d’ailleurs le mérite de rendre compte de ses deux grandes thématiques. Le mot orgueil renvoie à la notion de classes sociales ou en tout cas des rapports de classes (riches/pauvres, instruits/incultes, etc.) qui s’établissent entre les divers protagonistes alors que le second terme, le mot préjugés, fait référence aux ressentis initiaux des personnages. Il est à noter que tous les acteurs interprètent brillamment leurs rôles. En plus des acteurs déjà cités, Donald Sutherland représente pour sa part un touchant monsieur Bennet qui ne cherche finalement que le bonheur de ses filles, à la différence de son hystérique épouse qui elle souhaite redorer le blason de sa famille en réussissant une « bonne alliance » par le mariage de ses filles.

En définitive, Orgueil et préjugés est un très beau film romantique, et ce d’autant plus qu’il bénéficie d’une mise en scène très dynamique. Un film à consommer sans modération.

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