Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
Déjantés du ciné
11 mai 2017

Alien : Covenant de Ridley Scott

alienc1Titre du film : Alien : Covenant

Réalisateur : Ridley Scott

Année : 2017

Origine : États-Unis

Durée : 2h02

Avec : Michael Fassbender (David / Walter) Katherine Waterston (Daniels), Danny McBride (Tennessee), etc.

FICHE IMDB

Synopsis : Les membres d’équipage du vaisseau Covenant, à destination d’une planète située au fin fond de notre galaxie, découvrent ce qu’ils pensent être un paradis encore intouché. Il s’agit en fait d’un monde sombre et dangereux, cachant une menace terrible.

 

En 2012, certains critiques avaient été quelque peu décontenancé par Prometheus de Ridley Scott, préquelle de la saga Alien avec des réflexions sur l’origine de l’humanité. Ce film hybride n’avait pas totalement convaincu.

Cinq ans plus tard, Ridley Scott continue son exploration de la saga Alien. Désormais, un nouveau vaisseau, le Covenant, doté d’un équipage de 15 personnes, embarque à son bord plus de 2000 passagers placés en sommeil artificiel, dans le but de coloniser Origae-6, une planète lointaine. Après une scène catastrophe bien amenée en terme d’action et de tension, les membres de l’équipage sont sortis de leur sommeil et jettent leur dévolu sur une autre planète proche, semble-t-il habitable. Une navette comprenant plusieurs membres de l’équipage part alors en reconnaissance sur cette planète.

alienc2Par petites touches, Ridley Scott déroule un scénario implacable. La planète en question est belle et a des allures de paradis sauvage. Pourtant, comme le dit un des personnages, il est étonnant qu’il n’y ait aucune forme de vie animale. La beauté des paysages de cette planète ne trompe pas le spectateur qui n’attend qu’une chose : voir l’alien à l’œuvre. Sur ce point, on n’est pas déçu. Bien au contraire. Sir Scott en donne au spectateur pour son argent. Évidemment, la surprise n’est pas de mise pour ceux qui connaissent bien l’univers d’Alien et notamment Alien le huitième passager. Mais le xénomorphe apparaît ici sous différentes formes et de différentes façons. Pour cette raison, le film reste d’ailleurs réservé à un public averti car les débordements gore sont nombreux.

L’alien n’est pas là pour faire de la figuration et lorsqu’il apparaît à l’écran, son instinct de tueur est toujours aussi vivace. Alien : Covenant propose ainsi plusieurs scènes mémorables où l’homme est aux prises avec cet implacable tueur, que cela soit dans la navette larguée sur cette planète inhospitalière, dans un champ s’étendant à perte de vue ou dans une cité morte prenant des allures de tombeau géant. Sans compter une magnifique séquence finale à l’intérieur du vaisseau où l’on assiste à un superbe jeu du chat et de la souris, où Ridley Scott prouve qu’il n’a rien perdu de sa maestria au niveau de la mise en scène, utilisant au mieux ses décors labyrinthiques pour proposer une sorte de shoot them up à grande échelle.

Cela étant, dans cet océan de gore, il subsiste tout de même un problème et non des moindres. Alien : Covenant ne fait jamais peur. On n’est jamais surpris et l’arrivée de l’alien est toujours attendue. Ce qui est tout de même un peu dommageable.

De plus, Ridley Scott s’est obstiné à intégrer – comme pour Prometheus – une réflexion métaphysique permanente dans cette histoire. La séquence inaugurale donne le ton avec un rapport évident entre le créateur et sa créature (Frankenstein et son monstre?). On a même droit à deux êtres synthétiques, joués par l’acteur Michael Fassbender, dont les motivations semblent diamétralement opposées. Tout cela n’est pas forcément inintéressant. Cela poursuit le mythe d’Alien en ouvrant de nouvelles pistes. Toutefois, ces éléments ont pour effet de ralentir l’action du film et sont même parfois assez ennuyeuses (la scène de la flûte). En voulant jouer sur plusieurs tableaux, et surtout en souhaitant donner une envergure métaphysique à un film de science-fiction doté d’une trame somme toute classique, Ridley Scott a surtout mis en scène une nouvelle œuvre hybride (après Prometheus), qui ne convainc pas totalement.

alienc3D’autant que la distribution n’est pas franchement à la hauteur. Si Michael Fassbender est plutôt crédible et joue parfaitement sur l’ambivalence des deux personnages qu’il interprète (notamment celui de David), les autres acteurs ne sont pas spécialement à la fête. L’actrice Katherine Waterston souffre forcément de la comparaison avec l’inoubliable Sigourney Weaver alias Ellen Ripley. Elle en constitue une pale copie. Quant aux autres acteurs, ils sont bien souvent cantonnés à des rôles secondaires, quand ce n’est pas tout bonnement à être de la chair à canon pour l’alien.

Si Alien : Covenant est loin d’être exempt de tout défaut, ne boudons pas notre plaisir. Ridley Scott nous propose tout de même un spectacle de haute tenue avec une très belle photographie, une mise en scène soignée, plusieurs séquences remarquables et une fascination morbide tout à fait insolite pour le xénomorphe. A cette occasion, c'est un véritable musée des horreurs qui s'ouvre au spectateur dans la dernière partie du film. Rien que pour cela et pour sa fin jusqu’au-boutiste (bien que prévisible), Alien : Covenant mérite d’être vu. On attend même avec intérêt la suite de ces aventures car visiblement on en a pas encore fini avec l'alien...

Publicité
Publicité
Commentaires
Déjantés du ciné
  • Site indépendant proposant plus de 700 critiques de films américains, asiatiques et européens, dans tous les genres (action, comédie, documentaire, drame, romance, fantastique et S-F, horreur, policier, politique, thriller, western, etc.)
  • Accueil du blog
  • Créer un blog avec CanalBlog
Publicité
Derniers commentaires
Archives
Publicité