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Déjantés du ciné
6 mars 2022

L'autoroute de l'enfer de Ate de Jong (critique film + blu ray)

l'autoroutedel'enfer1Titre du film : L’autoroute de l’enfer

Réalisateur : Ate de Jong

Année : 1992

Origine : Etats-Unis

Durée : 1h34

Avec :‎ Patrick Bergin, Adam Storke, Chad Lowe, Kristy Swanson, Pamela Gidley, Ben Stiller,etc.

Editeur : Rimini Editions

En édition collector blu ray + DVD + livret le 10 mars 2022

Synopsis : Décidés à se marier malgré l'opposition de leurs familles, Charlie et Rachel se rendent à Las Vegas. Ils vont croiser la route du sergent Bedlam, une sorte de flic zombie qui enlève Rachel et disparaît. Charlie découvre que pour retrouver sa fiancée, il doit aller en Enfer.

Sorti en 1992, L’autoroute de l’enfer est une comédie horrifique mise en scène par le néerlandais Ate de Jong.

Ce film propose une variation inattendue du mythe d’Orphée aux enfers. Pour rappel, dans la mythologie grecque, il est dit que le jour de ses noces avec Orphée, Eurydice est mordue mortellement par un serpent. Orphée, inconsolable, descend aux enfers avec la ferme intention de la ramener dans le monde des vivants.

l'autoroutedel'enfer2Dans L’autoroute de l’enfer, un jeune couple convole vers Las Vegas pour se marier. Le garçon est visiblement très pressé de s'unir charnellement avec sa compagne. Le destin s'en mêle : la jeune femme est kidnappée sur une route étrange par « le flic du diable », un genre de boogeyman avide de filles vierges.

Mélangeant de façon décomplexée action, fantastique, humour et road-movie, ce long métrage est en soi un bel exercice de style, avec une multiplication des références à l’enfer, et plus généralement au mythe d’Orphée. Elles sont présentes tant dans des citations en forme de clin d’œil que par le déroulement de l’histoire. A titre non exhaustif, on notera que lors de son arrivée en enfer, le héros voit un panneau indiquant « Vous allez regretté d’être parti de chez vous ». La plaque de voiture du flic de l’enfer comporte le terme « damné » et la bière vendue en enfer se nomme le Styx. La référence la plus évidente à Orphée est la recommandation que reçoit notre notre héros : « Vous voulez partir. Allez-y. Mais à une condition. Je vous interdis de regarder en arrière. »

Au-delà de sa relecture ludique d’Orphée aux enfers, L’autoroute de l’enfer est intéressant à plus d’un titre. C’est une comédie très drôle dans l’esprit du Beetlejuice (1988) de Tim Burton. Ici, notre héros affronte des monstres d’une grande laideur, qui prêtent plus à rire qu’autre chose. D’autant que les masques un peu « cheap » des méchants et quelques scènes bricolées avec les moyens du bord, donnent l’impression d’une œuvre confectionnée par des amoureux du genre.

D’ailleurs, la dimension romantique est bien présente. Nos deux tourtereaux font tout pour se retrouver, et le réalisateur se plaît à ajouter une dimension comique fort bienvenue : « si tu me fais l’amour, le diable ne voudra plus de moi. »

l'autoroutedel'enfer4L’autoroute de l’enfer a sans doute été réalisé avec un budget relativement étriqué. Loin d’être un véritable défaut – sauf pour les effets spéciaux rudimentaires paraissant aujourd’hui vraiment datés – cela donne un côté charmant à ce petit film, notamment avec ses ses décors peints. La grande variété des décors apporte un vrai plus à cette histoire, qu’il s’agisse des grands espaces naturels, de simples appartements, de souterrains ou encore de grottes.

Et pour ne rien gâter, les acteurs semblent bien s’amuser dans cette œuvre à prendre au second degré. Si aucun des acteurs principaux n’a fait une grande carrière par la suite, on signalera tout de même la présence d’un savoureux second rôle : un cuisinier particulier joué par un jeune...Ben Stiller ! Et puis il y a le meilleur ami de l'homme qui accompagne constamment notre héros.

Relativement méconnu voire tout simplement oublié, L’autoroute de l’enfer est une petite comédie horrifique tout à fait recommandable.

l'autoroutedel'enfer3Caractéristiques du blu ray édité par Rimini Editions:

L’image : Une image de très bonne facture qui a le mérite de conserver la colorimétrie d’origine. On voit bien qu’il ne s’agit pas d’un film des années 2000 ou d’aujourd’hui.

Le son : Un son lui aussi au diapason du film, avec un excellent 2.0 DTS-HD master audio tant en anglais qu’en français. A noter que le doublage français est tout à fait probant et accroît le côté nostalgique de l’œuvre.

Les suppléments : Le seul bonus présent est une longue présentation du film (29mn23) par Gilles Gressard, écrivain et historien du cinéma. Il revient sur le côté roublard du film et surtout à la qualité de l’écriture, que l’on doit au scénariste Brian Helgeland. Toute l’originalité du film tient à son adaptation du mythe d’Orphée. Gilles Gressard revient aussi sur les multiples citations de l’enfer. Il livre plusieurs anecdotes sur les dessous du film avec les les lieux du tournage (les vallées désertiques où il a été tourné dans l’Utah) ou encore sur les décors délirants. Ce bonus constitue un excellent complément au film.

On a également la bande annonce cinéma.

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